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26.07.2022
THE BELLS ANGELS, EXPOSITION DE RENTRÉE A LA Galerie Les Filles du Calvaire
Pour leur exposition personnelle à la galerie Les Filles du Calvaire, les Bells Angels présentent une nouvelle série de peintures intitulée Crowd Processing Paintings. Ce titre aux accents prédictifs joue aussi bien sur l’impact algorithmique des images de foule que sur une histoire des techniques de reproduction. Il rappelle en effet celui d’articles scientifiques visant à développer de nouveaux algorithmes capables de traquer l’individu dans une image de foule et d’anticiper ses mouvements, son comportement. “FUTUR IMPACT II“ du 8 octobre au 22 octobre 2022.
C’est précisément de foules et de flux dont il est question dans la série : migrants tentant de traverser la frontière américaine au Mexique, soulèvements en Biélorussie, ou encore de manière plus métaphorique foule d’objets très identifiés flottant sur un fond apocalyptique.
Ces peintures processuelles prennent le plus souvent pour point de départ des images de foules diffusées sur internet par des agences de presse. Ces images qui se répètent au gré de l’actualité s’imposent sur nos écrans et finissent par revêtir un caractère générique : prises à distance et en plongée ces nuées humaines se meuvent d’une catastrophe à une autre. Les artistes évoquent d’ailleurs un « darwinisme des images » pour décrire ce déterminisme algorithmique.
Dans ces peintures noir, blanc et chrome, l’absence de couleur renforce leur caractère matriciel. Les images extraites d’un flux font alors l’objet de nombreuses manipulations analogiques et digitales renvoyant à une archéologie de l’image : du recadrage de l’image à la sérigraphie, du geste à sa reproduction, les images subissent de nombreuses distorsions. Les masses sont parfois ravalées à un ensemble de points. Par ailleurs, des signes empruntés au tracking se superposent aux trames photomécaniques. Ils contaminent l’image et rejouent à la surface de l’image, les dérèglements économiques, identitaires et écologiques à l’oeuvre dans le contenudes images. Ils viennent augmenter la petite histoire de la reproductibilité à l’ère sérigraphique, amorcée par Warhol et Polke et poursuivie par les pratiques appropriationistes de la Pictures Generation, à l’aune de l’imagerie numérique et de la science algorithmique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la série des Bells Angels intègre la reprise d’une foule de Warhol (1963).
Chez les Bells Angels, l’appropriation d’images se double de l’appropriation d’objets qui peuplent certaines toiles. Des médailles iconiques de la culture populaire et publicitaire jusque dans les années 1990 apparaissent à la surface de la toile. Ces objets tombés en désuétude qui tapissent nos fonds de poche évoquent l’identité et renvoient à leur tour aux foules. Ces traces de l’activité humaine viennent parasiter le paysage sous tension.
Ainsi, les toiles aux surfaces chromes miroitantes reflètent leur environnement et alternent des foules, des paysages déserts potentiels lieux de passage tout droit sortis d’un récit de science-fiction et des peintures cinétiques plus abstraites où un vortex semble nous happer irrémédiablement. — Audrey Illouz
The Bells Angels est un duo d’artistes basé à Paris (France).
J. Sirjacq (1974) enseigne à l’école des Beaux-Arts de Paris depuis 2015. Il est responsable du département impression/édition.
S. Bernheim (1975), artiste et musicien, est membre et fondateur du groupe 10LEC6.
Leur approche multidisciplinaire pénètre un large éventail de médiums, de la peinture à l’installation en passant par le son et l’édition. Leur esprit est un virus. Leur travail une maladie visuelle. C’est au travers de projets de commande qu’ils développent leur système éditorial hybride, construit comme une conversation entre livre et exposition : productions sonores, installations, ateliers radio, identité visuelle, catalogues d’exposition, etc.
« Comme s’ils transposaient sans cesse des catégories visuelles aux arts sonores, des catégories sonores aux arts visuels, les Bells Angels imagent la musique et musiquent l’image. […] Ils partent de grappes de bruit, du bruit humain, animal, terrestre, du bruit sonore, visuel et informatif. Ils dessinent et enregistrent des échos, puis ils en font des paysages. » - Tristan Garcia, 2020
FUTUR IMPACT
Exposition du 9 au 24 septembre 2022
Vernissage le jeudi 8 septembre
(18h30 – 21h)
FUTUR IMPACT II
Exposition du 8 au 22 octobre 2022
Vernissage le vendredi 7 octobre
(18h30 – 21h)
Changement d’accrochage entre les deux expositions.
https://www.fillesducalvaire.com