TRANS(M)ISSIONS, présentée au MO.CO. Hôtel des collections du 19 mars au 15 mai 2022 est une exposition de transition sur la structure du MO.CO. qui inclut deux lieux d’exposition et une école d’art: qu’est-ce qui fait œuvre ? Quel rôle pour l’artiste dans l’enseignement, la transmission, la création d’une communauté ? La question de l’enseignement comme pratique, processus et expérimentation artistique est abordée au travers de trois cas d’étude, trois figures pour qui la transmission fait œuvre : Jean-Luc Vilmouth, Mathilde Monnier et le collectif Gruppo Petrolio.

 

En guise d’introduction, l’exposition propose de découvrir les œuvres de jeunes diplômés du MO.CO. Esba, de 2017 à 2021, avec Geoffrey Badel, Aysegül Altunay, Paul Dubois, Sam Krack et Olivia Hespel-Obregon, ainsi que Noémi Lancelot. Au-delà du soutien permanent de la structure aux étudiants et jeunes diplômés, les inclure dans l’exposition prouve aussi que faire école n’est pas former un style commun reconnaissable mais plutôt favoriser l’éclosion individuelle et personnelle. Chacun des artistes présentés, au travers de médiums variés, offre un univers marquant qui lui est propre.

 

Jean-Luc Vilmouth – Atelier-monde

Jean-Luc Vilmouth (1952-2015) fait partie des artistes dont la pratique et l’enseignement relèvent d’une même conception de la transmission. En appliquant la formule « quand j’enseigne, je fais de l’art et quand je fais de l’art, j’enseigne », il envisage ces deux activités dans un continuum où prime la notionde relation. Les objets, dessins, environnements et films qu’il réalise trouvent leur origine dans le réel. Ils révèlent des situations autres, comme de nouveaux rapports à l’espace ou les liens qu’il reste à établir avec les plantes, les animaux et les humains. « Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’humain et sa relation au monde, aux objets. Les relations entre les choses. » Ainsi, la rencontre est commune à l’ensemble de son œuvre : des rencontres vécues à l’occasion de ses nombreux voyages, augmentées et transmises au public, ou des possibilités de rencontres, ouvertes par des œuvres à activer. 

 

Mathilde Monnier  - Exercice permanent

Avec Mathilde Monnier, nous nous attacherons à la transmission des gestes en suivant son parcours en tant que danseuse, chorégraphe, pédagogue et directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier (1994-2013). L’idée de transmission comme savoir qui s’incarne, que l’on voit naître et se poser dans le corps rejoint les questions plus générales sur l’enseignement. La transmission passe par l’expérience du corps, par la confrontation avec l’espace, l’autre corps, l’appropriation d’une gestuelle. Elle nous invite ici à traverser quatre capsules : Disséminer (pédagogie de la danse), Autre territoire (le partage avec des publics non avertis), Tracer (l’histoire), et Parlécrire (les liens entre geste et parole). L’exposition a été réalisée en étroite collaboration avec Mathilde Monnier, et avec la complicité de Stéphane Bouquet et Annie Tolleter. Quatre temps dansés sont prévus les 18 et 26 mars, 30 avril et 14 mai avec les danseur.se.s de la compagnie de l’artiste.

 

Gruppo Petrolio – Sabotages et contaminations

Enfin, l’exposition présentera un film en plusieurs épisodes de Gruppo Petrolio, un collectif mouvant et instable réuni autour de Lili Reynaud Dewar. L'artiste a commencé à enseigner très tôt. À l’école la HEAD de Genève, elle propose des cours sous forme de discussions, visionnages, partages en dehors de l’école.  Pour Gruppo Petrolio, l’artiste a travaillé dès 2019 avec des élèves de l’Ecole d’art de Genève, puis avec des étudiantes et étudiants de l’Ecole de Montpellier, ainsi qu’avec de nombreux invités. Transmission, réinterprétation, improvisation: cette expérience menée collectivement, nous plonge dans un feuilleton à suspense avec comme point d’ancrage le texte de Pasolini, Pétrole.