L’ahah est heureuse de présenter du 27.01 au 17.02.2024 à L’ahah #Moret une série singulière de photographies dans l’oeuvre de l’artiste Anne Deguelle.

Il y a dix ans, l’artiste entreprend un voyage à la recherche du blanc. Sa quête la conduit dans l'archipel arctique du Svalbard, aux portes du Pôle Nord. Là, à la croisée des chemins et des mondes, hors de la temporalité diurne‑nocturne, alors que le blanc se révèle teinté de bleu, se dresse une ville fantôme : Pyramiden.

Depuis son abandon en 1998, rien de la cité soviétique autonome, bâtie autour d'une concession minière en territoire norvégien, ne semble avoir été touché. Anne Deguelle recueille les bribes d’existence de ce huis-clos : photos collées au mur, des tasses sales, prospectus d’une programmation culturelle, plantes d’intérieur pétrifiées. L’instantané d’un basculement. Il ne s’agit pas, cependant, d’un reportage. Les cadrages sont curieusement décentrés, les volumes transformés en aplats, la lumière étale et poudrée se mêle au flou. L’artiste travaille l’archive, le journal et expose, là, un va-et-vient entre intime et universel.

Anne Deguelle aime à interroger l’histoire, sa fabrication et par là même notre construction. En s’attardant sur des détails, l’artiste déplace le regard, et en suit l’évolution au fil des années. Les murs de #Moret transformés en tableaux d’indices, les notes photographiques formeront des cartes mentales changeantes tout au long de l’exposition car Anne Deguelle aime les énigmes. Une contemplation féconde. Les récits s’entremêlent ; les temporalités se télescopent. La mélancolie, la poésie qui s’en dégagent, nous ramènent au présent, les résonances n'étant que trop intenses pour mieux nous projeter, sidéré·e·s, dans un futur proche. Une vision glaçante.

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