Des textes importants consacrés à Paul Rebeyrolle ont depuis longtemps offert une approche sensible de cette œuvre en constante métamorphose. Sa curiosité, sa boulimie d’expérimenter la réalité que propose la matière, ou plutôt les matières qui mobilisent son présent, l’entraînent dans tous les débordements en surface et en épaisseur que son instinct lui impose, sans jamais perdre l’unité de composition ou de gestion de la lumière picturale : son style est efficace, sans élégance, marqué par un tempérament de violeur de conscience.

 

Centrée autour du monumental « Chien Blanc » somptueux dans la richesse de son récital de formes, d’images, de tonalités, l’exposition propose le dialogue majeur avec le complexe paysage de « La barrière », grandiose et puissante célébration de la nature dans son état brut. Il se poursuit avec des compositions autour de corps — humains ou animaux — d’une sensualité souveraine soulignée par des matériaux barbares. Et la sculpture « Le Sanglier » trône au centre de ces débats vigoureux, concentrée dans son destin de fauve mal adapté à un destin de vedette.

 

 

Depuis sa première exposition à la galerie Terry Dintenfass à New York en 1964, Pat Steir a créé un large corpus d’oeuvres toutes nées de sa technique de peinture de « déversements en cascades » qu’elle débute à la fin des années 80 avec l’œuvre « Waterfall Painted with the Chinese in Mind ».

 

L’artiste a acquis une technique raffinée à l’extrême au fil du temps pour atteindre à présent une virtuosité sans pareille. Le grand art de Pat Steir réside dans l’interaction délicate entre les forces de la gravité et les propriétés propres de la peinture car l’équilibre précaire de ces fragiles oscillations dépend de la quantité, de la consistance et de la substance du matériau.

 

Le travail de l’artiste a fait l’objet de très nombreuses expositions — comme récemment au Contemporary Arts Center, Cincinnati, (architecte : Zaha Hadid, 2010) — et figure dans de nombreuses collections publiques renommées telles le Metropolitan Museum of Art, le MoMA, le Musée Solomon R. Guggenheim de New York mais aussi la National Gallery of Art de Washington ou encore la Tate Gallery de Londres.

 

A l’occasion de l’exposition, la galerie publiera un catalogue bilingue avec des reproductions en couleurs et un texte de Doris von Drathen, historienne et critique d’art.

 

A l’occasion de la FIAC 2010, la Galerie Jeanne Bucher – Jaeger Bucher, présentera une sélection d’oeuvres importantes de l’artiste américain Mark TOBEY (1890-1976) afin de célébrer le 120ème anniversaire de sa naissance. Entré à la galerie en 1944, Mark Tobey y exposera ensuite à de nombreuses reprises jusqu’à son décès en 1976.

 

Pionnier de l’Abstraction américaine et mondialement reconnu, Mark Tobey refuse les catégorisations, son œuvre cherche les clés ou les signes d’une peinture qui représente et signifie en même temps ; elle exprime son souci de révéler la structure profonde des choses. Il était conscient de la valeur mystique de l’art et projetait un espace actif – un espace où les pigments et variations de couleurs faits de taches ou transportés par de fines lignes s’interpénètrent et se fondent pour former une énergie visuelle intensément vibrante. Comme John Cage l’a écrit, « ses peintures existent afin de nous introduire quotidiennement à l’appréciation du monde dans lequel nous vivons« .

 

Conjointement à l’hommage rendu à l’immense talent de Mark Tobey, un dialogue ouvert sera réalisé avec les oeuvres d‘artistes de la galerie, les figures historiques l’ayant bien connu (de Staël, Bissière, Vieira da Silva, Dubuffet…) ou d’autres plus contemporaines portant toujours aujourd’hui son oeuvre en profond respect (Yang Jiechang, Fabienne Verdier, Hanns Schimansky, Pat Steir…) et qui montreront ainsi la force de sa vision il y a plus de 50 ans.