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25.07.2022
Manifesta Lyon FÊTE SES 3 ANS, avec une exposition collective de la GALERIE POGGI, “LE FIL DU TEMPS“, DU 01.09. AU 23.11.22
Créé en 2019 par Céline Melon Sibille, Manifesta est un lieu événementiel culturel dédié à l’art contemporain. C’est un organe de promotion pour les galeries et un lieu de réception pour les professionnels et amateurs qui, au travers de cet espace unique, se confrontent de manière directe à l’art.
Son propos est de présenter toute l’année une programmation artistique décryptée, pensée avec les galeries et les commissaires d’expositions. Manifesta est un espace de création et de convivialité, un modèle culturel pluridisciplinaire unique qui désacralise le rapport à l’art et propose une nouvelle lecture des expositions avec des moments d’échanges, des rencontres, des événements.
Afin de célébrer son 3e anniversaire, Manifesta accueille la Galerie Poggi à l’occasion de la 16e Biennale de Lyon, pour une exposition collective réunissant la vaste majorité des artistes du programme de la galerie, intitulée Le Fil du Temps.
Ce sera la 14e exposition présentée dans ce lieu hybride qui vit au rythme alterné des vernissages, dîners privés, événements d’entreprises, conférences, signatures de livres et animations de réseaux.
La maison de design italienne Moroso sera partenaire de l’exposition et proposera une scénographie mobilière, le temps de l’exposition.
«Le Fil du Temps»
Ténu, fragile, souvent invisible, le fil est pourtant ce qui lie les choses entre elles, parfois même de manière mystérieuse. Il apparaît également peut-être à contre coup, lorsque l’on prend de la distance et que le fil narratif qui lie plusieurs événements entre eux apparaît peu à peu. C’est à cette ambiguïté que l’exposition Le Fil du Temps s’intéresse.
Le fil d’abord littéral. Celui qui répare comme chez Sidival Fila, qu’il utilise pour rapiécer les différents morceaux de tissu qui constituent ses oeuvres. Ces sutures sont laissées volontairement visibles, créant des architectures de fils ou des toiles d’araignées qui dessinent des motifs énigmatiques au sein de ses toiles minimalistes. L’ambiguïté de ces coutures, qui évoquent tout à la fois une forme de violence et son soin subséquent rappellent des rituels étranges venus d’ailleurs.
Il y a également le fil dont se munit Georges Tony Stoll pour réaliser ses “peintures en laine”, canevas colorés où Stoll utilise des fils de laine pour esquisser, en couleur, ses formes animées d’une vie propre. Ce sont enfin plusieurs fils qui structurent les Potomitans de Kapwani Kiwanga, oeuvre constituée de lusieurs chaînes en argent ponctuées de reproductions de fleurs et de feuilles ayant été utilisées comme poisons, et qui dessine un fil entre le sol et le plafond.
Le fil ensuite comme variation, comme dans l’expression “suivre le fil”. On pense alors aux vitrines de Kees Visser, qui proposent à la fois une variation sur la couleur, et une variation sur la forme. Les infimes changements qu’il opère dans les rectangles qui structurent chacun de ses monochromes, ainsi que dans les centaines de couches de peinture dont il a recours pour réaliser une seule de ses oeuvres prennent une dimension quasi méditative. C’est le cas également des lithographies d’Ittah Yoda, qui se jouent de la frontière entre multiple et unique, en mélangeant passage lithographique sériel et peinture à la main au pigment japonais pour réaliser cette série dédiée au zoo plancton.
Enfin, s’il s’agit de broder sur les différents sens du fil, il faut également mentionner le fil historique. C’est le sens de la série Sunset Years de Sophie Ristelhueber qui juxtapose des vues aériennes de la Mer Morte à des vues rapprochées de trottoirs parisiens. L’ambiguïté qui résulte de cette mise en regard de terres qui semblent dévastées rappelle les guerres passées, actuelles mais aussi à venir, qu’elles soient de l’Homme contre l’Homme mais aussi de l’Homme contre son propre environnement. Le fil de l’histoire de l’art aussi, avec les peintures de Georges Tony Stoll qui empruntent aux grands maîtres du passé.