Pour sa première participation à Art Basel Unlimited, la galerie Tornabuoni Art présentera une œuvre emblématique du travail de Jannis Kounellis.

 

Une interview de Michele Casamonti, directeur du groupe Tornabuoni Art

 

L’œuvre Senza titolo est l’une des œuvres les plus imposantes de Jannis Kounellis. Vous avez choisi de la présenter à Art Basel Unlimited . Comment l’idée de ce projet est-elle née ?

 

Je connaissais depuis toujours, aux travers des livres de Germano Celant et Bruno Corà, cette œuvre monumentale de Jannis Kounellis. Je suis un collectionneur assidu de ce pionnier et protagoniste de l’Arte Povera et lorsque j’ai eu la possibilité d’acquérir cette œuvre aux dimensions imposantes, mon instinct d’acquéreur et d’amoureux de l’art fut arrêté.

 

Un réel conflit est apparu : pour des raisons esthétiques et du à l’importance historique de cette œuvre, ma première envie était évidemment de l’ajouter à ma collection. Mais très vite un sentiment plus rationnel m’accapara, une certaine crainte que les dimensions de cette œuvre ne me permettent pas de la présenter et de pouvoir en profiter au quotidien.

 

Le premier sentiment a battu le second et je suis très heureux de l’avoir acquise. Comme pour l’œuvre de Dadamaino que nous présentons également à Bâle, lorsque  l’opportunité d’exposer Senza titolo dans un espace aussi majestueux et aussi important qu’Art Basel Unlimited  s’est présentée, j’ai sauté sur l’occasion.

 

Jannis Kounellis est un protagoniste incontournable de l’Arte Povera. Comment cette œuvre s’inscrit-elle dans son parcours artistique ?

 

Cette œuvre concentre et résume les différents thèmes de la recherche artistique de Jannis Kounellis.

 

En une seule œuvre se mélangent de manière extraordinaire différents aspects de son travail des années 80. D’une part le rapport avec l’espace, car cette œuvre remplit grâce à cette poutre centrale, l’entièreté de l’espace de la salle dans laquelle elle est exposée. D’autre part les matériaux, car le fer, le plomb, le verre, sont les matériaux « pauvres » avec lesquels il travaille tout au long des années 80.

 

Dans cette œuvre on retrouve également exalté, un des aspects centraux de l’Arte Povera, que constituent les rapports entre l’homme, l’artiste et la nature. Nous sommes devant une installation qui est un concentré de l’esprit du langage et de la poétique de l’Arte Povera. Ce n’est ni un tableau, ni une sculpture. La limite entre l’intervention de la nature et du savoir faire de l’artiste est difficile à tracer car l’un est le miroir de l’autre.

 

Je trouve donc cette œuvre emblématique de l’Arte Povera et surtout du travail de l’artiste.

 

Quelle place Jannis Kounellis occupe-t-il sur le marché de l’art aujourd’hui ?

 

Kounellis occupe aujourd’hui une place importante dans le marché mondial.

 

Il est connu comme un des leaders du mouvement de l’Arte Povera et ses œuvres trouvent places dans les plus importantes collections publiques et privées.

 

Je pense que son marché reste cependant sous-coté par rapport à l’importance et l’impact qu’il a eu sur le monde et l’histoire de l’art.

 

Je ne doute pas de la continuité de son évolution sur le marché de l’art.