Pour sa première participation à Art Basel Unlimited, la galerie Tornabuoni Art présentera une œuvre monumentale, la plus grande de l’artiste italienne Dadamaino, jumelle de celle possédée par le Centre Pompidou, et toujours en main privée.

 

Une interview de Michele Casamonti, directeur du groupe Tornabuoni Art

 

Vous exposez à Art Basel Unlimited la plus grande œuvre de l’artiste italienne Dadamaino, issue du cycle titré Il movimento delle cose. Comment avez-vous mené à bien ce projet ?

En 2013, Tornabuoni Art a eu le plaisir d’organiser la plus grande rétrospective (11 octobre 2013 - 25 janvier 2014) de l’artiste Dadamaino, dans une galerie privée. Cette rétrospective suivait celle présentée au Consortium de Dijon (3 mai - 29 septembre 2013). 

Lorsque j’ai visité l’exposition au Consortium, l’envie m’est venue de montrer, à mon tour, cette œuvre au public lors d’un solo show. Cependant il était impossible d’exposer cette œuvre monumentale de 30 mètres dans notre espace parisien.  

 

Limité par un critère d’espace, j’attendais avec impatience, la meilleure occasion pour pouvoir présenter ce que je considère comme un chef-d’œuvre de la fin de vie de Dadamaino. Art Basel Unlimited était pour moi une opportunité formidable.  

 

Dadamaino créa plusieurs œuvres dans le cycle Il movimento delle cose dont deux variantes, très rares, de taille monumentale; l’une se trouve aujourd’hui au Centre Pompidou et nous sommes fières d’avoir pu contribuer à son intégration dans la collection permanente du musée; la seconde, sera à Art Basel Unlimited.

Quel est le sens de cette œuvre monumentale, composée d’une série d’inscriptions abstraites ?

Il y a plusieurs manières de décrire le rythme de notre vie. Dans son cycle Il movimento delle cose, parfois intitulé Passo dopo passo, Dadamaino choisit une des visions les plus poétiques pour décrire notre vie, à partir du mouvement des choses, des objets qui nous entourent, que nous côtoyons, etc.  

Ces traits, ces vagues, constituent des vibrations, des alternances d’ombres et de mouvements qui reconstruisent les rythmes de la vie.

Quand je vois ces œuvres de Dadamaino, je pense directement au rythme des battements du cœur, mais aussi au rythme du balancement de nos clés, à la cadence de nos chaussures, aux déplacements de nos couverts et au mouvement de ces choses que nous utilisons tous les jours… ces choses qui font partie de nos vie… le mouvement de notre vie. Décrire le mouvement de ces choses est la manière la plus poétique de dépeindre notre vie, notre quotidien.

Ceci reste bien évidemment une interprétation personnelle.

La scène artistique italienne suscite l’intérêt des collectionneurs et du public. Quelle place Dadamaino occupe-t-elle sur le marché de l’art ?

L’intérêt que Dadamaino suscite sur le marché de l’art s’est considérablement renforcé, surtout dans le courant de cette dernière décennie. 

Les expériences picturales que Dadamaino a menées se sont mêlées aux recherches conceptuelles dominantes de la scène culturelle Milanaise du début des années 1960 et notamment, celles d’Azimut (avec Enrico Castellani et Piero Manzoni).

 

D’autre part son langage a croisé l’esthétique « opticale » du Gruppo N dans le début des années 1960. Cette rencontre donnera naissance à une recherche artistique qui à partir des années 1980, se focalisera sur le signe.

Le corpus d’œuvres de Dadamaino étant si varié, il y a plusieurs « types » de collectionneurs. C’est une des raisons pour laquelle le marché de Dadamaino ne cessera de subir une forte évolution et ce encore dans les prochaines années.