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29.04.2022
Galerie Les Filles du Calvaire, exposition personnelle de Nelli Palomäki : "SPEED OF DARK", du 17 mai au 18 juin 2022
Après une première exposition personnelle en 2018, la Galerie Les Filles du Calvaire a le plaisir de présenter Speed of Dark, de la photographe Nelli Palomäki.
Reconnue pour ses portraits intemporels en noir et blanc, principalement d'enfants et de jeunes gens, Nelli Palomäki pose un regard énigmatique sur l’être en devenir, les relations familiales et la mémoire. Elle présente ici une nouvelle série de photographies marquée par les longs moments passés chez elle dans la campagne finlandaise. Guidée par les circonstances, elle s'est intéressée de plus près à ce qui l'entoure.
Travaillant strictement autour de sa maison et de son jardin, avec ses proches, l'artiste a développé une œuvre intime et personnelle. Elle y interroge notre rapport au temps et à notre environnement quotidien, la dualité apprivoisement/sauvagerie en instrumentalisant les alternances de lumières et d’obscurité.
Speed of Dark, par Nelli Palomäki :
« L'obscurité est une question à la fois mentale et concrète. Bien qu’elle prenne parfois le dessus, c'est la lumière qui nous guide. Rien ne contrôle le processus de réalisation d'une photographie comme la lumière, ou son absence. Nous vivons dans un pays (Finlande) où l'obscurité semble nous engloutir chaque automne. Observer la lumière, et son absence, devient obsessionnel. La plupart du temps, elle est la plus belle juste avant de disparaître ou juste avant le lever du jour.
Tout ce temps passé récemment à la maison m'a fait réaliser à quel point je vois peu, (ou plutôt je m'arrête et je regarde), ce qui m'entoure : la beauté du quotidien et du cycle de l'année, si fortement liée à la quantité de lumière - et d'obscurité. Le jardin qui se réveille, fleurit et meurt à nouveau. Les enfants qui grandissent secrètement, moi-même qui vieillis à contrecœur. Quatre saisons qui s’alternent et définissent nos esprits. Tout cela se répète sans cesse. Chaque année, à la fin de l'été, nous sommes déjà effrayés par les mois d'obscurité qui suivront, et au solstice d'hiver, nous saluons à nouveau l'éclat qui arrive.
J'ai dessiné un cercle autour de notre maison et du jardin, pour photographier dans cette petite zone. J’avais besoin de focaliser mon attention et de prendre des notes sur le processus photographique que j'aime et déteste si profondément. Speed of Dark est un éloge du processus analogique, avec ses réussites et ses échecs. C'est aussi une ode à ma famille qui a non seulement donné de sa personne mais aussi ses conseils pour ce travail.
Notre jardin est le décor principal de l'œuvre. Non seulement parce que c'est le plus beau des jardins, mais aussi parce qu'il renferme un petit cosmos qui réagit de façon bouleversante à chaque nouvelle saison. Pour les enfants, le jardin est l’endroit où jouer, se cacher et se laisser aller pendant que, nous les adultes, essayons de contraindre cette nature sauvage qui prend le dessus. Observer mes enfants un jour d'été me rappelle l'époque où je savais encore comment fonctionne l'imagination.
Il y a des décennies, mon grand-père tenait un journal sur la culture des pommes de terre. Ce journal comprenait des notes sur les cycles de chaque année et leurs changements et bien sûr, il documentait les moments forts de la récolte. Pour réussir, il passait en revue son journal afin de ne pas faire deux fois la même erreur et de répéter les expériences réussies. Mes notes sur mon processus photographique me rappellent le journal de mon grand-père la tentative est la même. Éviter les erreurs inutiles et maîtriser ce qui a du sens pour soi. En fin de compte, il ne s'agit peut-être pas des pommes de terre ou des photographies, mais d'une tentative d'adaptation au réel, et de créer quelque chose de beau à partir du chaos qui échappe à notre contrôle.
Toutes les photographies portent le titre de la date à laquelle elles ont été prises, ainsi que les titres de travail de mes carnets de chambre noire. J'ai utilisé un appareil photo grand format 8x10" et toutes les œuvres sont des tirages gélatino-argentiques, teintés au sélénium ou en sépia. »