« Les Anneaux de Saturne » de W.G. Sebald sont une collection de récits, des digressions qui décrivent et reflètent les promenades sinueuses de son narrateur sur la côte est de l’Angleterre et les errances de sa mélancolie.

Il faut se laisser dériver le long des anneaux narratifs de Sebald qui empêtre ses personnages dans des méandres dont ils ne peuvent s’extraire et qui n’ont pas de destination claire.

Au fur et à mesure que l’on avance dans les récits et que l’on démêle l’articulation des thèmes de l’auteur, on devient un nouveau personnage, un participant actif dans le déroulement du livre.

L’obsession de Sebald pour les vers à soie évoque la germination organique des idées et leur tissage.

Sebald crée des mondes dans des mondes ; il nous offre de multiples fils à suivre et forme finalement un anneau géant qui relie entre eux récits et expériences disparates.

Sebald construit à partir de nombreuses petites histoires une galaxie composée de nombreuses étoiles.

Généralement associée en astrologie à des périodes de transition et de maturation, Saturne est aussi la planète de la mélancolie et d’une introspection nécessaire. À la cyclicité de la planète répond celle des rencontres fortuites grâce auxquelles on examine sa propre mélancolie à travers celle des autres, et demeure surtout cet incessant cheminement intérieur.