Exposition « (RE)GENERATION » du Prix Reiffers Art Initiatives du 26 avril au 8 juin 2024
(RE)GENERATION, exposition collective de la troisième édition du Prix Reiffers Art Initiatives soutenant la jeune création française et de la diversité culturelle, rassemble cette année le travail des cinq artistes sélectionnés par le comité artistique : Majd Abdel Hamid, Alex Ayed, Clédia Fourniau, Garance Früh et Aïcha Snoussi. Lors de la soirée de lancement, c’est l’artiste Clédia Fourniau qui a été annoncée comme lauréate de cette troisième édition du prix.
« Les membres du comité artistique de Reiffers Art initiatives ont choisi de récompenser le travail de Clédia Fourniau, une jeune artiste dont la pratique consiste en un travail physique et en profondeur de la peinture, couche après couche, où chaque strate interconnectée à la précédente interroge notre rapport à l’espace et au corps. Clédia incarne magnifiquement l’esprit de l’exposition « (RE)GENERATION » où souffle un grand vent de liberté et d’audace et se régénère la pratique artistique de la peinture. Le travail de Clédia connaît une reconnaissance de plus en plus
importante, et nous sommes fiers de l’accompagner dans son parcours auprès des plus grandes institutions et du public. » Paul-Emmanuel Reiffers
Clédia Fourniau s’attache à déstructurer le matériau même de sa création. Elle travaille la profondeur de sa peinture, montrant toutes les couches successives d’oeuvres qui se défont et se reconstruisent à chaque reflet et dans lesquelles l’observateur joue un rôle central.
"Ce prix est un immense honneur et va permettre à mon travail d’être regardé. Dans une période où la peinture abstraite est moins visible, et en tant que jeune femme qui aborde le tableau dans un rapport très physique, je suis particulièrement heureuse que ce soit ce type de peinture qui soit récompensé. Cela m’encourage dans mon choix d’allier l’exigence de la vie d’artiste peintre à celle d’une vie de mère. " Clédia Fourniau
L’exposition (RE)GENERATION, dont le commissariat est signé par Vittoria Matarrese, Directrice de la Fondation Bally, à Lugano en Suisse, rassemble el travail de cinq artistes dont la manière de raconter le monde, la liberté des récits et des formes, l’ailleurs imaginaire que chacun de ces artistes évoque, propose une forme de régénération du regard, de l’histoire, de la pratique.
D’un côté, Clédia Fourniau et Garance Früh s’attachent à déstructurer le matériau même de leurs créations : si Clédia travaille la profondeur de sa peinture, montrant toutes les couches successives d’œuvres qui se défont et se reconstruisent à chaque reflet, et dans lesquelles l’observateur joue un rôle central, Garance procède à la décomposition littérale des objets liés à l’univers dit féminin - lingerie, poussettes et autres - travaillant la question de l’intime et des limites de sa porosité. Les deux artistes s’attachent à mettre en tension une certaine corporéité, une capacité des œuvres à être imprégnées et perméables.
De l’autre côté, Majd Abdel Hamid, Alex Ayed et Aïcha Snoussi sondent, à travers leurs pratiques, la fécondité des images, leurs œuvres sont conçues comme un appel au large, une manière de s’écarter des récits dominants. Le travail de cartographie réalisé par Majd, s’inspirant souvent des lieux de sa Palestine natale, propose une reconstruction de l’histoire du présent. Il met en lumière un paysage de l’inconscient, cousant un espace aux possibilités infinies, à la fois mémoire et lutte contre la peur ancestrale de l’altérité culturelle. Alex Ayed, « exilé » en mer depuis des mois, imagine ses œuvres comme dessinant une trajectoire ouverte où, point après point, l’on peut reconstituer une poétique de l’errance, une géographie mouvante et réversible, représentant les multiples formes que prend le rêve lorsqu’il relie le monde réel à l’invisible, tel le vent pris dans ses voiles.
Aïcha Snoussi propose quant à elle de nous immerger dans une autre temporalité, entre archéologie et science-fiction, créant des résonances avec un passé lointain et un futur espéré. Grâce à des œuvres imaginées comme des artefacts anciens, des fossiles, des peintures rupestres, Aïcha ouvre un espace nécessaire où des fragments d’histoires personnelles et collectives nous parviennent, reconstruisant sur les ruines d’une "civilisation queer oubliée" la possibilité de la diversité. Bien qu’ayant des pratiques très différentes, toutes et tous convoquent la fiction, le romanesque ou l’invention de rituels alternatifs, générant de nouvelles formes et récits au pouvoir réparateur.
Le Prix Reiffers Art Initiatives récompense le parcours d’un talent émergent issu d’une nouvelle scène française cosmopolite dont l’artiste lauréat(e) bénéficiera d’une dotation d’un montant de 10 000 euros ainsi que d’une commande d’œuvre muséale qui rejoindra la collection du fonds.