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27.05.2022
OLIVIER DE SAGAZAN REVIENT À LA Loo & Lou Gallery, PARIS DU 3 JUIN AU 29 JUILLET 2022
« Être chair » est la troisième exposition d’Olivier de Sagazan à la Loo & Lou Gallery, Paris. À travers plusieurs peintures et sculptures, de grands formats, l’artiste nous présente son rapport au monde, au corps et à la matière. L’exposition est à découvrir à la galerie du 2 juin au 29 juillet.
La technique singulière d’Olivier de Sagazan, qui mêle acrylique, herbe, argile et matériaux mixtes, donne vie à des paysages et à des êtres humanoïdes sortis de son univers sombre et onirique.
« Il faut en convenir, pour qui ne connaît pas l’œuvre d’Olivier de Sagazan, son travail peut apparaître d’emblée très morbide et provocateur. Lui s’en défend et n’y voit qu’une façon, à travers ses créations, de secouer les consciences pour souligner au contraire le caractère exceptionnel de la vie.
Lors de notre première collaboration avec l’artiste en 2016, nous avions proposé, en préambule de ce temps fort de notre programmation, sa performance « Transfiguration » qui se jouait au Théâtre Desjazet. Un solo show dans lequel on voit un homme en costume arriver sur scène et entrer progressivement dans une forme de transe pour se défigurer, vociférant parfois, usant de l'argile et de la peinture pour se couvrir le visage et le corps.
Un premier rendez-vous remarqué et qui avait produit un effet certain sur le public. Je garde le souvenir de quelques visages presque exsangues aperçus parmi nos invités à l’issue de la représentation. Un ami que je croisais dans la foule semblait lui aussi quelque peu secoué par cette confrontation. Il n’était pas encore le collectionneur des œuvres de Sagazan qu’il devint par la suite, et adoptait alors une position plutôt réservée, ne sachant pas vraiment reconnaître la nature des sentiments qui l’animaient. Il lui fallait digérer la chose, me confia-t-il...
Pour ma part, je n’échappais pas, par moments, à une forme de sidération en voyant ce personnage, qui m’était soudain devenu inconnu, se transformer sous nos yeux. J’eus le sentiment confus, sans bien savoir précisément, de toucher à quelque chose de primordial. Ce n’était pourtant pas un territoire inconnu. Lors de la préparation de l’exposition , nous avions découvert dans son « atelier-capharnaüm » de Saint- Nazaire une création pléthorique qui m’évoquait un univers étrange. Partout, des sculptures et des peintures de corps et de créatures façonnés dans la terre, donnant naissance à des personnages hybrides.Une forme de bestiaire réinventé...
Le premier sentiment qui venait lorsque le regard se posait sur ces corps éventrés, meurtris, écorchés, renvoyait forcément vers un ressenti mortifère. Mais tout de suite, autre chose s’installait, faisant surgir une lecture plus poétique : oui c’étaient des corps abimés, mais c’étaient aussi des visages dénués de douleurs ou de tristesse. Ses créatures semblaient figer pour l’éternité. J’ai aimé cela .Le monde de Sagazan n’était pas si inquiétant et l’impression un peu macabre du premier instant, largement dépassée.
Comme le confirmera la prochaine exposition à la galerie, après le « déracinement », il y a l’enracinement ou du moins sa tentative L’artiste nous proposera un dialogue entre ses sculptures et une série de paysages entrepris pendant la période du Covid, à un moment durant lequel il a ressenti avec encore plus de force le besoin de nature. La majorité de ses paysages excluant les corps qu’il avait pourtant habitude d’y faire figurer. A l’exception notable, toutefois, d’un tableau représentant un sous-bois dans lequel on voit, relié, par les racines, un corps enterré qui affleure à la surface. »
Chassez le naturel... »
— Bruno Blosse, directeur artistique de la Loo&Lou Gallery, Paris