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46 St Paul Gallery invite à découvrir "Composition Content", une exposition où l’œuvre dialogue avec l’espace.

Rapport à la toile et à l’espace, à la fois de la toile elle-même et du lieu qui l’accueille : l’œuvre est un monde en soi qui diffuse une nouvelle réalité dès qu’elle est exposée. Comment relier la composition interne de l’œuvre à l’architecture environnante ? L’artiste joue avec le champ, l’hors-champ, les bordures et les marges des formats choisis. Mais l’espace d’exposition ouvre à son tour un horizon : il laisse au spectateur la liberté de composer sa propre partition mentale, oscillant entre le vide, le narratif, le temps suspendu ou le rythme qu’il ressent.
Comment passe-t-on d’un exercice technique, d’un respect des codes académiques, vers l’évanescent, l’incertain, l’imaginaire ? C’est la poésie du laisser-aller : la liberté assumée de l’interprétation offerte au regardeur. Celui-ci cherche en lui-même et repousse ainsi les limites du visible, dans une intimité faite de ce dialogue secret, presque muet, entre la toile et celui ou celle qui, le temps d’un regard, se l’approprie en tissant les fils de sa propre histoire.
RASHID AL KHALIFA
Les dernières œuvres de Rashid Al Khalifa continuent d’explorer la myriade de dynamiques de la lumière et des couleurs qui caractérisent la diversité géographique et culturelle de Bahreïn. Il s’intéresse actuellement à l’interaction de ces propriétés afin d’étayer ses interprétations audacieuses de son héritage culturel. Grâce à des structures splendides et imposantes, aux formes méticuleuses et aux conceptions complexes, la pratique artistique de Rashid est un hommage contemporain au design et à l’architecture traditionnels du Moyen-Orient.
OLIVIA COGNET
Grandie à Nice sur la Côte d’Azur, formée à la Villa Arson, nourrie par le génie des grands maîtres de l’école de Vallauris de Picasso à Roger Capron, Olivia Cognet fait de la céramique un élément phare de l’architecture. Elle donne d’abord jour à ses idées à plat, par le dessin, avant de s’emparer du grès, terre locale qu’elle utilise en trois teintes naturelles. Ses créations cultivent la force des contrastes ; ses lignes géométriques et minimales dialoguent avec un vocabulaire plus sensuel et organique. L’esthétique austère de la terre brute se conjugue à la finesse des émaux qui surgissent en craquelures, sources d’évocations singulières.
KAHINA LOUMI
Réalisées durant sa résidence à Beausoleil en 2024 les oeuvres de la série « Bleu, Orange, Citron. Ses œuvres uniques aux vastes aplats colorés, où se mêlent paysages infinis, éléments naturels, et teintes vibrantes. Son art, à la croisée de l’abstraction et du réalisme, évoque à la fois des paysages extérieurs et intérieurs, des surfaces aquatiques et minérales, créant une atmosphère à la fois sereine et dynamique.
SOO KYOUNG LEE
Elle fait naître des formes abstraites et colorées sur des arrière-plans monochromes, sans aucun dessin préparatoire. C’est l’action du pinceau, c’est le geste spontané et les couleurs qui se donnent à voir au spectateur. Tout le travail de Soo Kyoung Lee est le résultat d’un échange perpétuel entre le corps et la toile. Les formes que Soo Kyoung Lee fait apparaître ne sont pas préalablement pensées. Elles émergent au fur et à mesure du travail, structurées à même la toile, par une multitude de couches et de sous-couches d’acrylique de couleurs différentes que l’artiste dépose au gré de son regard. L’artiste explique que « penser et agir sont simultanés » tout au long du processus de création. Chaque geste participe à l’émergence de ces empreintes caractéristiques ; à chacun de ses gestes, c’est une nouvelle découverte et une nouvelle inspiration pour l’artiste.
GUILLAUME MOSCHINI
La palette de Guillaume Moschini est vive et contrastée : harmonie de jaune et de vert, d’orangés et de bleu…mais aussi accords plus feutrés, du beige au gris. Les formes sont des plus simples : deux rectangles en déséquilibre avec de grandes respirations données par les blancs ou les tons écrus de la toile vierge. Les deux formes ne sont plus alors qu’un murmure, juste quelques traits de contour en négatif, mangés par la couleur. Celle-ci mêlée d’encre et d’acrylique est très fluide et chaque fois elle se donne différemment sur la toile. Par chaque série, Guillaume Moschini cherche « le bon pinceau, les bons outils, la bonne tension de la toile ». Couleurs et tons sont inventés pour chaque nouvelle suite de variations. La peinture de Guillaume Moschini est d’une « illusoire simplicité ». Longuement méditée dans la solitude d’un atelier bien rangé, elle est profondément ressentie. Toute est une affaire de rythme.