L’Abbaye royale de Fontevraud, le plus vaste ensemble monastique d’Europe, est située dans le Val de Loire, inscrit au patrimoine mondial. Elle est aujourd’hui animée par un projet culturel porté par la Région des Pays de la Loire, qui contribue au dynamisme et à l’attractivité du territoire, et propose à un public diversifié un programme associant histoire, musique et création contemporaine.

Ce dialogue entre patrimoine et création, ce choc entre permanence et rupture fait partie intégrante du projet. Le réfectoire du cloître du Grand-Moûtier en est l’incarnation : permanence de la fonction, de la règle du silence, du rituel du repas ; rupture brutale des époques et des convives au sein même de ce monument de pierre passé en quelques années de haut lieu de la spiritualité à lieu d’enfermement redouté.

L’Abbaye royale de Fontevraud porte dans ses gènes toutes les traces et les symboles de l’histoire de notre grande civilisation occidentale. Son architecture sublime les marqueurs de l’épaisseur du temps. L’Abbaye mène un projet culturel qui défend le devoir de transmettre et de renouveler le regard par le geste des artistes.

C’est à ce titre que la Région des Pays de la Loire a fait appel à François Rouan pour créer des vitraux dans le grand réfectoire, à l’emplacement des fenêtres actuelles.

Cette commande concerne les façades sud et nord. Elle vise à insérer des vitrages dans les ouvertures existantes, qui font l’objet d’une restauration complète par l’État.

Le travail de François Rouan articule rigoureusement matière, couleur et structure.

Il s’inscrit dans une réflexion profonde sur le support et le geste pictural, en résonance avec les problématiques de la lumière, propres à l’art du vitrail. La réalisation de vitraux pour la cathédrale de Nevers, pour le château de Hautefort et le château de Bonaguil a confirmé la pertinence de son intervention dans un cadre patrimonial, en garantissant une œuvre contemporaine dialoguant harmonieusement avec l’architecture existante.
 

"Par cette proposition, un dialogue s’opère entre les deux parois du bâtiment et trouve enfin sa résolution, d’un point de vue symbolique, dans la tentative de conciliation — voire de réconciliation — entre la transparence et l’opacité, le laïc et le spirituel, à travers notamment le motif du triskèle, et en définitive entre toutes les strates et feuillets que l’Histoire nous a légués, des plus triviaux aux plus majestueux."
Francois Rouan

https://www.fontevraud.fr/