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Au Centre des arts d'Enghien-les-Bains, l’art caché des "matte painters" dévoilé.
Le centre des arts d’Enghien-les-Bains présente l’exposition Le cinéma en trompe l’œil, une exploration fascinante de l’histoire et des secrets du matte painting, cette technique qui, depuis plus d’un siècle, nourrit l’imaginaire cinématographique et repousse les limites de la création visuelle.
Depuis ses débuts en 1907 avec le pionnier Norman O. Dawn, le matte painting s’est imposé comme un outil incontournable pour étendre les décors et tromper l’œil de la caméra. De la plaque de verre peinte à la postproduction numérique, cette discipline a permis aux cinéastes de créer des paysages spectaculaires, de recréer des lieux inaccessibles, ou de plonger les spectateurs dans des univers fantastiques, tout en restant imperceptible.
L’exposition révèle les coulisses de cet art invisible, souvent méconnu du grand public, à travers des œuvres originales, des extraits de films emblématiques et des témoignages uniques d’artistes ayant façonné l’histoire du matte painting.
Parmi les pièces exposées, les visiteurs auront l’occasion de découvrir des œuvres issues de productions cultes : High School High (1996), une peinture réalisée par Illusion Art représentant une vue de l’école secondaire Marion Barry lors de la cérémonie de remise des diplômes. Cette œuvre a été modifiée numériquement pour y ajouter des nuages et supprimer des éléments indésirables tels que des lignes électriques. Twilight Zone (1985), une œuvre saisissante de Syd Dutton, représentant l’intérieur d’une navette spatiale pour l’épisode « Chameleon ». Greystoke, Tarzan (1984), un tableau spectaculaire d’Albert Whitlock représentant un volcan, où des effets de fumée animée ont été ajoutés pour renforcer l’intensité dramatique. Double Dragon (1994), une vue diurne du toit de Grauman’s Chinese Theatre submergé, accompagnée d’un tableau au verso réalisé pour le film Denis la Malice (1993). The Age of Innocence (1993), une peinture créée par Syd Dutton pour le film de Martin Scorsese, où l’extension d’un ciel venté vient sublimer une scène capturée à Troy, New York. Chaque tableau raconte une histoire : des jungles habitées par des dinosaures, comme dans le concept abandonné de Lost World (1980), aux scènes festives de Noël dans Twilight Zone (1985). Ces œuvres témoignent du génie des artistes qui ont su repousser les frontières visuelles de leur époque.