Art 360° by Communic'Art,
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François-Antoine Mariani Responsable du master affaires publiques filière culture de Sciences Po Paris
Institutions | Marché | Mécénat | Médias
PAULINE WEBER | 08.04.2015 | 17:40

Devant l'entrée de Sciences Po Paris


PAULINE WEBER
Rédactrice Art et Culture
Biographie >>>
"La culture joue un rôle essentiel dans la cité." 
 
Les étudiants qui se destinent aux métiers de la culture se voient proposer plusieurs formations de qualité.
Compte tenu du contexte actuel, ces parcours nécessitent ambition, ténacité, professionalisme et forte culture générale. François-Antoine Mariani, Responsable du Master Affaires Publiques Filière Culture de Sciences Po Paris a accepté de répondre à quelques unes de nos questions.
 
François-Antoine Mariani, votre master Affaires Publiques Filière Culture fera sa rentrée en septembre prochain, quels en sont les fondamentaux ?
 
Cette spécialité de l’Ecole d’affaires publiques, s’appuie sur une longue expérience : celle de la filière culture du Master Affaires Publiques créée en 2008, elle-même issue du Master de Management de la Culture et des Médias. La culture jouant un rôle essentiel dans la cité, elle avait naturellement sa place dans la formation aux affaires publiques.
 
À l’automne 2014, l’offre a été étoffée en ce sens avec le lancement d’un double diplôme avec l’Ecole du Louvre, afin de former en deux ans des jeunes professionnels aux nombreux métiers du monde de la culture. La formation associe histoire de l’art et management des institutions culturelles. 
 
Quelle est la spécificité, la plus-value de votre programme par rapport à celui que d’autres écoles peuvent proposer ?
 
Sciences Po s’est toujours caractérisé par sa capacité à former des  profils généralistes ouverts sur le monde et capables de s’adapter à différentes situations professionnelles.
 
L’originalité de la spécialité culture, c’est de parvenir à conserver un équilibre entre les acteurs publics et les acteurs privés de la culture, et ce dans les différents champs culturels (patrimoine, industries culturelles, spectacle vivant), tout en prenant en compte les grands enjeux des politiques culturelles.
 
Sur quels critères sélectionnez-vous vos candidats ?
 
Un bon candidat est avant tout un élève talentueux, faisant preuve de curiosité intellectuelle, doté d’une fibre artistique, mais également animé par un projet personnel en adéquation avec l’esprit de Sciences Po.
 
À quels métiers phares formez-vous principalement vos étudiants ? Quels sont les débouchés et les types d’entreprises intégrés ?
 
Notre formation offre un grand nombre de débouchés dans le secteur culturel, et ce dans différents champs (audiovisuel, cinéma, musées, collectivités territoriales etc.), et sur diverses fonctions (mécénat, communication, direction des publics, consultants, etc.).
 
Comment vous êtes-vous adaptés face aux exigences et aux difficultés actuelles du marché de l’emploi culturel ?
 
Le marché de l’emploi culturel exige à la fois une solide formation initiale et l’acquisition de plusieurs expériences professionnelles. Elles s’obtiennent dans le cadre du stage obligatoire, par la participation à un projet collectif et par l’activité associative. Un grand nombre d’étudiants profite de la possibilité d’effectuer une année de césure.
 
La mobilisation du réseau des anciens est aussi une des grandes forces de Sciences Po.
 
Quels sont les moyens adoptés pour rendre votre programme toujours « professionnalisant » ?
 
Sciences Po, dès son origine, a  fait appel à des praticiens exerçant de hautes responsabilités.
 
Cette caractéristique rend l’enseignement en prise directe avec le monde professionnel. En outre, l’Ecole d’Affaires Publiques prévoit une montée en puissance des projets collectifs dans notre pédagogie. Rassemblant plusieurs étudiants autour d’une mission, ceux-ci y consacreront une journée entière par semaine.
 
Nous travaillons par exemple au projet du « Plus grand Musée de France », en partenariat avec la sauvegarde de l’Art français, dont l’ambition est de former concrètement les étudiants aux missions de mécénat et de communication. Et, nous aurons de nombreux autres projets avec des partenaires importants.
 
Quels conseils donneriez-vous à un jeune étudiant désireux de percer dans le monde de la communication art et culture ?
 
Deux conseils me viennent spontanément à l’esprit.
Le premier conseil est d’être passionné : les métiers de la culture sont des métiers de conviction, dans lequel la persévérance est de mise.
Le second conseil est de rechercher l’excellence en tout point : être curieux et être capable de s’investir.
 
Que pensez-vous des changements (internationalisation, Internet, multiplication des acteurs) qui scandent les vecteurs de communication et ce, plus particulièrement dans le monde de l’art et de la culture ?
 
Le secteur culturel change profondément, et continuera d’évoluer dans les années à venir, tout au long de la vie professionnelle de nos étudiants : notre formation, en quelque sorte, consiste à donner une canne blanche à un aveugle.
 
Prenons l’exemple du numérique qui a profondément changé les règles du jeu dans le secteur de la musique enregistrée, ainsi que l’avait annoncé Jacques Attali dans un ouvrage de la fin des années 1970, "Bruits".
 
La chaîne de valeur s’est retrouvée profondément bouleversée, et les acteurs clés ont changé ; nous avons davantage assisté à une crise des acteurs de la musique enregistrée que de la musique en général.
 
Les acteurs audiovisuels ont aperçu la difficulté, et ne souhaitent pas effectuer les mêmes erreurs que leurs collègues du secteur musical. De nouveaux géants de la culture et de la communication sont apparus – Google, Apple, Facebook, etc.
 
A côté de ce développement du numérique, le secteur du patrimoine a lui aussi connu un certain nombre d’évolutions, liées à l’internationalisation du public et des financements… La gestion d’un grand Musée en 2015 n’est pas similaire à ce qu’elle était en 1990.
 
Comprendre les changements en cours, nourrir intellectuellement nos étudiants et les préparer à tirer le meilleur parti de ces opportunités est notre devoir quotidien.
 
Quels sont les enjeux du digital selon vous ? Pensez-vous qu’il ait complètement bouleversé les métiers de la communication ? Et ce, pourquoi ?
 
La révolution numérique change profondément la manière de concevoir  et de mettre en œuvre des politiques publiques: ce sera l’un des axes de réflexion de l’Ecole d’Affaires Publiques.
 
En ce qui concerne plus spécifiquement la communication et la culture, on a vu apparaître de nouveaux métiers, à l’exemple des community managers, mais aussi de nouveaux développements dans le marketing culturel. Ce sont de très bonnes opportunités pour nos étudiants.
 
Pensez-vous que l’exception culturelle est en danger face au modèle anglo-saxon ?
 
Selon la sagesse populaire, le seul combat perdu est celui qu’on ne veut pas mener. Le principe de l’exception culturelle est effectivement menacé par de nombreux lobbies, mais au fond on sent, particulièrement en France, une volonté politique profonde de la défendre. Cette bataille n’engage pas seulement la France, elle est mondiale et prend de multiples formes.
 
Le succès de l’exception culturelle – en droit international, l’ensemble de dispositions vise à faire de la culture une exception dans les traités internationaux – dépend de notre capacité à comprendre les motivations des différents acteurs mobilisés, à construire des coalitions et à faire des compromis. C’est précisément l’enjeu des affaires publiques de demain.
 

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Restitution des œuvres d’art : « Il est urgent de réinventer une nouvelle forme de gouvernance culturelle »
Arts | Institutions
FRANÇOIS BLANC | 15 Novembre 2024 | 12:11

Cettre tribune est parue dans Le Monde le 28 septembre 2024.


FRANÇOIS BLANC
Fondateur de Communic'Art
Biographie >>>

 

 

Pour une gouvernance mondiale des œuvres d’art et dépasser le dilemme des restitutions

Le débat sur la restitution des œuvres d’art, cristallisé par le rapport Sarr-Savoy en 2018, reste marqué par des positions extrêmes : d’un côté, la revendication de restitutions massives au nom des spoliations coloniales ; de l’autre, la défense rigide des collections occidentales comme trésors universels. Face à cette impasse, il est urgent de réinventer une nouvelle forme de gouvernance culturelle, fondée sur le partage et la coopération internationale.

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"Les diplômés des beaux-arts sont utiles hors du champ de l’art… y compris dans les entreprises."
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