Campagne publicitaire de Marseille-Provence 2013 créée par l'agence Leg.
Campagne publicitaire de Marseille-Provence 2013 créée par l'agence Leg.
1,5 million d’euros. C’est le chèque que signe chaque année l’Union européenne à la ville élue « Capitale européenne de la culture ». Outre cette somme, les communes candidates recherchent surtout un titre prestigieux aux nombreuses retombées économiques. Ce précieux sésame est l’opportunité pour chaque ville, détentrice du label durant une année, d’élargir sa notoriété et de transformer, voire redorer son image.
A l’heure du clap de fin pour Marseille-Provence 2013, qui a accueilli plus de 8 millions de visiteurs et 400 événements, comment une ville peut-elle continuer à bénéficier de la médiatisation et de l’engouement du public, soit prolonger les effets bénéfiques du label ?
Le titre de « Capitale » offre une notoriété et une visibilité internationale. Mais une fois le label obtenu, une difficulté demeure : transformer cette consécration en une politique culturelle de long terme ayant un impact durable pour le territoire. Cette ambition, que se fixent toutes les villes labellisées, se confronte rapidement à la réalité financière qu’impliquerait une prolongation de leur stratégie culturelle.
La clôture d’une année « Capitale » marque souvent la désertion des nombreux mécènes et partenaires privés et publics qui étaient aux côtés de la ville. Par conséquent, le tour de force des communes placées sous le feu des projecteurs consiste à entretenir l’intérêt des touristes et des investisseurs. Aussi, il s’agira pour les territoires de proposer une stratégie culturelle encore plus innovante que celle menée lors de son statut de « Capitale » culturelle pour rester en lice dans la compétition économique et touristique qui oppose les villes.
Marseille cherche ainsi à pérenniser son image de « Capitale » afin de continuer à bénéficier de retombées économiques et touristiques importantes. Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence et de l’association Marseille-Provence 2013, affirme que « la capitale, on l’a réussie », et vise à ce que la ville « rentre dans la catégorie des capitales qui ont continué »
Le cas de Lille illustre ce tour de force stratégique, communicationnel et financier. La ville a été désignée « Capitale européenne de la culture » en 2004. Une opportunité de rompre avec l’image d’un territoire ancré dans le passé et associé au chômage. Lille 2004 a été le préambule d’une reconversion profonde de la métropole visant à affirmer son rôle culturel dynamique de premier plan. Pendant une année, le territoire a réuni plus de 9 millions de visiteurs et suscité un foisonnement d’événements. Forte de ce succès, la ville de Lille a lancé en 2006 le programme culturel Lille 3000, qui vise à défendre et à faire rayonner sa nouvelle identité, tout en pérennisant son label de « Capitale ».
Ce réinvestissement culturel réussi a de quoi faire des envieux, et tel est aujourd’hui le réel défi de ces villes propulsées « Capitale culturelle ».
Julie Ageron
Cettre tribune est parue dans Le Monde le 28 septembre 2024.
Pour une gouvernance mondiale des œuvres d’art et dépasser le dilemme des restitutions
Le débat sur la restitution des œuvres d’art, cristallisé par le rapport Sarr-Savoy en 2018, reste marqué par des positions extrêmes : d’un côté, la revendication de restitutions massives au nom des spoliations coloniales ; de l’autre, la défense rigide des collections occidentales comme trésors universels. Face à cette impasse, il est urgent de réinventer une nouvelle forme de gouvernance culturelle, fondée sur le partage et la coopération internationale.
Lire la suite >>>Pour renforcer l’attractivité de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts à Paris, le nouveau directeur encourage les enseignements non artistiques. Avec la participation financière d’entreprises privées, il a également intégré de nouveaux modules de formation centrés sur les questions de société les plus brulantes.
Après une succession de crises, l’Ecole Nationale des Beaux-Arts vit un certain calme. Comment mesurez-vous l’amélioration de l’image de l’école, auprès des étudiants et futurs étudiants ?
Jean de Loisy : Les étudiants, les enseignements et la pratique de l’atelier sont la priorité absolue de l’école. Il n’est plus un seul espace qui ne soit à leur disposition, y compris le musée et le centre d’art.
Lire la suite >>>Cette passionnée de parfum, qui a collaboré avec les plus grandes marques, présente à Paris chez PHILLIPS, le projet PROFILE BY : six œuvres olfactives créées par six artistes bien connus des collectionneurs, Adel Abdessemed, Daniel Firman, Ori Gersht, Hubert Le Gall, Pablo Reinoso et Joana Vasconcelos.
Diane Thalheimer-Krief analyse ici l’intérêt croissant pour l’odorat, un sens négligé dans la culture occidentale rationaliste.
Tout au long de votre parcours, vous avez marié parfum et communication. Quel lien faites-vous entre ces deux univers ?
Diane Thalheimer-Krief : Le parfum coule dans mes veines, une passion depuis mon adolescence… Au-delà de la chimie, j’y trouve une magie. « Styles de femmes, styles de parfums » a été mon sujet de fin d’études au CELSA.
Lire la suite >>>Éric de Chassey, 2020 © Institut national d’histoire de l’art. Photo Jean Picon
Directeur de l’Institut national d’histoire de l’art, Eric de Chassey veille à cibler ses publics : Scientifiques, scolaires ou mécènes sont invités à partager leurs connaissances et leurs curiosités, dans des formats variés. Le prochain Festival sera l’occasion de célébrer les 20 ans de l’Institut avec le grand public.
A l’INHA, que vous dirigez depuis 2016, comment articulez-vous une communication destinée aux historiens de l’art avec l’ouverture au grand public ?
Eric de Chassey : Pour ma part, j’estime que le financement public et notre discipline, par essence, exigent de veiller à une forme de continuité entre l’académie, d’une part, et le grand public, d’autre part. L’histoire de l’art, pour jouer un rôle citoyen, doit être à l’écoute des questions de la société et partager, en retour, le résultat de ses ...
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
Toutes ses contributions >>>
Par RAPHAËL TURCAT
Toutes ses contributions >>>