"Plus que jamais pour bien communiquer, il faut être en veille et curieux de tout." Dolorès Gonzalez, responsable de la communication au Palais de Tokyo.
"Plus que jamais pour bien communiquer, il faut être en veille et curieux de tout." Dolorès Gonzalez, responsable de la communication au Palais de Tokyo.
Dolorès Gonzalez est responsable de la communication au Palais de Tokyo. Autodidacte, elle nous décrit les enjeux de son métier.
Quel a été votre parcours avant d’intégrer la Direction de la communication du Palais de Tokyo ?
J’ai un parcours assez atypique. Mon Baccalauréat littéraire en poche, j’ai suivi une année de Lettres Modernes à la Sorbonne mais très vite, j’ai ressenti l’envie d’entrer dans la vie active, d’être dans le concret. Je me suis alors formée sur le terrain en expérimentant divers petits boulots.
Par un nœud de relations et de heureux hasards, j’ai eu la chance d’intégrer à 20 ans une agence de presse pour laquelle j’ai travaillé pendant 5 ans. Véritable école de la vie, cette expérience s’est véritablement substituée à mes études. Dans cette agence et sous l’influence de ma responsable qui a étudié au CELSA et à Sciences Po, j’ai appris le métier d’attaché de presse. Cette personne m’a donnée les clés pour travailler dans une relation de confiance. J’étais en charge de divers budgets à l’image du lancement du minitel ou encore des relations presse du Nouvel Obs.
Ensuite, j’ai été un peu touche à tout : pigiste en free-lance pour Elle et VSD, assistante de production et documentaliste, attachée de presse pour le lancement de Libé 3 puis habilleuse ou encore costumière pendant 3 ans… J’ai été toujours proche du monde de la culture et des médias et ma sensibilité pour l’écriture m’a convaincue de revenir à mon cœur de métier : la communication.
Un poste d’attachée de presse se libérait au Palais de Tokyo. C’est ainsi que j’ai intégré l’institution il y a maintenant 8 ans. Au bout de deux ans, je suis devenue responsable de la communication ce qui englobe au-delà des relations presse, la communication au sens large.
En quoi consiste votre métier au quotidien ?
Ma mission veille à garantir l’image du Palais de Tokyo en assurant la promotion de sa programmation artistique auprès des médias. Pour ce faire, je supervise et coordonne les actions menées par notre agence de relations de presse, Claudine Colin Communication. Nous étudions ensemble la faisabilité de nos axes stratégiques. Je m’assure qu’ils aient tous les outils (dossiers de presse, communiqués) dans les temps impartis afin que les journalistes que nous souhaitons cibler parlent du Palais de Tokyo dans la presse.
Je travaille également à la mise en place de partenariats avec des chaines de télévision, des radios et des journaux à l’image de Arte, France Culture ou Télérama. Cela nous permet de gagner un public nouveau, tout en nous adressant à des partenaires qui nous ressemblent et qui sont sensibles à l’art contemporain.
Enfin, je veille à la bonne diffusion et à la cohérence, dans les murs et hors les murs, de tous nos outils de communication : dépliants, affiches, laissez-passer, invitations.
Combien de personnes forment votre équipe ?
Je travaille sous la direction d’Annabelle Turkis, directrice de la communication. Une chargée de communication ainsi qu’une stagiaire nous assistent. Nous avons également une personne qui est en charge de la communication digitale ainsi qu’un responsable du studio graphique et un graphiste.
Le Palais de Tokyo - Centre d'art - Paris © Florent Michel
Quels conseils donneriez-vous à un jeune étudiant désireux de se lancer dans une carrière culturelle ?
Selon moi, il n’y a pas une façon de faire. Le plus important c’est de savoir s’adapter, être curieux, aller au fond des choses et faire de preuve réactivité. Je travaille beaucoup au feeling, je sens les choses. Faire preuve de bon sens et de curiosité me paraît la clé pour réussir dans nos métiers.
Quels outils de communication développez-vous pour assurer la promotion de vos expositions ou événements?
Nous nous efforçons d’attirer un public différent en communiquant sur le lieu à l’image de la campagne d’affichage que nous avons mené l’été dernier. Elle devait durer deux semaines et s’est finalement étalée sur toute la saison. Nous avons pu noter une augmentation sensible de la fréquentation avec bien entendu un public touristique.
Nous communiquons par ailleurs sur toute la programmation culturelle du Palais de Tokyo mais aussi du Yoyo et des concessions : Tokyo Eat, Madame et Mademoiselle cinéma qui sont exploitées par MK2.
Chez Monsieur Bleu, vous avez la possibilité d’acheter un ticket après votre repas. On essaie de tisser des liens avec des gens différents en captant leur attention. In situ, nous avons installé ainsi des écrans afin de diffuser de l’information sur nos expositions, montrer aux gens que tout est lié, les entrainer.
Les ateliers pour enfants sont également un bon relais. En axant notre discours sur le ludique et les sens, nous désacralisons l’art, nous le rendons plus accessible. Enfin, nous mettons en avant la médiation culturelle. C’est un moyen non négligeable de guider les gens, en les incitant à la découverte.
Communiquer sur le Palais de Tokyo c’est faire appel à des choses qui intriguent. Le Palais de Tokyo n’a pas peur de donner à voir tout en dérangeant. C’est un grand terrain de jeu, un lieu de vie où l’on passe du temps. Jean de Loisy s’est efforcé de travailler dans cette direction. Il aime par-dessus tout l’idée d’expérience et d’un Palais d’où jaillit l’inattendu…
Sur quels types de projets travaillez-vous en ce moment ? Quelles sont vos prochaines expositions ?
Depuis la réouverture en 2012, la surface du Palais de Tokyo est passée de 8 000 m2 à 22 000m2. Nous avons de nombreuses expositions en même temps. Chaque année est en effet rythmée par trois sessions regroupant chacune plusieurs expositions.
À partir du 14 juin prochain et jusqu’au 13 septembre, nous accueillerons par exemple, 5 expositions monographiques dont celle de Céleste Boursier-Mougenot (artiste représentant la France à la 56ème Biennale de Venise depuis le 09 mai) qui métamorphosera complètement les espaces d’exposition, avec son projet bien nommé : acquaalta.
Puis, en octobre, nous dévoilerons « I LOVE JOHN GIORNO, Une exposition par Ugo Rondinone », première rétrospective mondiale sur la vie et l’œuvre du poète américain John Giorno, conçue par l’artiste suisse Ugo Rondinone.
Le Palais de Tokyo - Centre d'art - Paris© Florent Michel
Le Palais de Tokyo a une présence digitale forte. Comment avez-vous développé votre stratégie ? Quelles opportunités la révolution digitale vous permet ?
En 2012, à la réouverture du Palais, nous avons ouvert une cellule digitale qui comprend gestion du site et community management. La communication digitale est depuis un axe à part entière du plan de communication du Palais de Tokyo et affiche des performances très positives.
À titre d’exemple, le site Internet a vu ses visiteurs croître de 83.46% entre 2013 et 2014. De même, pour les communautés de fans sur les réseaux sociaux qui ont affiché entre 2013 et 2014, une augmentation sensible de 47.2% sur Facebook et de de 197.3%, sur Twitter.
Ces résultats nous placent parmi les lieux culturels les plus dynamiques en matière de communication digitale en France. Nous figurons à la 7ème place des 40 institutions les plus influentes sur Facebook et à la 5ème place sur Twitter !
Comment voyez-vous l’avenir de la communication dans l’art et la culture en France et dans le monde ?
Je trouve que la communication en fait parfois trop. Tout s’est décalé. Ça me paraît même dangereux sous certains aspects. Je n’aime pas ce que la communication est devenue. Tout est faussé, plus superficiel. Avant on envoyait des fax quand c’était vraiment important. Aujourd’hui, on gagne du temps grâce aux mails mais on se noie aussi dans l’information : trop d’info, tue l’info ! Ça oblige à une gymnastique qui est vraiment différente.
En huit ans de métier au Palais de Tokyo et de par mes expériences passées, j’ai pu appréhender les limites de la presse et suivre son évolution. Il y a 15 ans, une campagne de relations de presse était le moyen le plus efficace (et peu onéreux !) pour communiquer car la presse représentait la principale source d’information importante pour les gens : elle était prescriptrice.
Aujourd’hui, les sources d’information se sont multipliées. Le net et les réseaux sociaux sont devenus les nouveaux influenceurs…
L’impact direct que pouvait avoir par exemple un très bon article est beaucoup moins perceptible dorénavant. De plus, on ne travaille pas de la même manière avec la presse et le digital. Ce n’est pas la même temporalité.
Le développement de réseaux parallèles est devenu nécessaire. Plus que jamais pour bien communiquer, il faut être en veille et curieux de tout.
Olivier Marian, co-fondateur d'Arteïa
Olivier Marian, CSO et co-fondateur d’Arteïa, la puissante plate-forme de catalogage de collections d’art commercialisée depuis septembre 2018, décrit pour le blog Art 360 by Communic’Art les fonctionnalités qui font sa différence. Il revient également sur la question de la nécessaire communication à mettre en œuvre au-delà du « bouche à oreille » traditionnel du secteur.
CSO et co-fondateur d’Arteïa, vous avez une double expérience d’ingénieur en informatique et de collectionneur, bien utile en l’espèce ?
Olivier Marian : En effet, je suis ingénieur en informatique, entrepreneur et investisseur, mais aussi collectionneur.
Mes parents sont de grands collectionneurs d’art, et ne trouvant pas d’outil satisfaisant sur le marché, j’avais créé ma propre base de données pour gérer cette collection familiale.
J’ai ensuite rencontré en 2016 des ...
Lire la suite >>>Hector Obalk, historien de l'art, critique d'art et réalisateur français.
Créateur de Grand Art sur Arte, d’albums didactiques sur Michel Ange, et de nombreuses critiques dans nombre de magazines grand public Hector Obalk, médiateur exceptionnel, est un touche à tout qui ne se disperse pas.
Éclectique dans la forme, il a l’art et la manière de surprendre , poursuivant un but unique : partager son amour pour les créateurs de génie et leurs œuvres. A l’attention de tous les médiateurs, il dresse pour Art 360 by Communic’Art un bilan de ses expériences pédagogiques. Et annonce son prochain spectacle.
Vous avez une expérience de quarante années de pédagogie, appliquée à l’art, et déclinée en films, en livres, en BD, en one man shows. Selon vous, l’augmentation de la fréquentation des musées et des expositions va-t-elle de pair avec une volonté d’en savoir toujours plus sur les artistes et sur les œuvres ...
Lire la suite >>>Julie Arnoux, déléguée générale de la société des amis du Musée du Quai Branly durant 14 ans
Depuis trois ans, le musée du Quai Branly - Jacques Chirac présente ses expositions en Afrique, en utilisant un système de web-visite. Un véritable rendez-vous avec l'objet, en direct.
Le but assumé : élargir le spectre des donateurs aux pays d’origine des collections. Julie Arnoux, à l’origine de cette médiation originale, a été déléguée générale de la société des amis durant 14 ans. Elle dresse pour Art 360 by Communic’Art le bilan de cette expérience originale.
Fin 2014 est née l’idée de la web-visite au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Quelles ont été les éventuelles difficultés pour la concrétiser et pour la faire connaitre ?
Lire la suite >>>Anne Chepeau, Radio France / © Christophe Abramowitz
Depuis près de 30 ans, Anne Chepeau est à l’antenne de France info. Férue de culture, elle tente de concilier ses goûts personnels avec la mission de service publique d’une radio qui touche 4,5 millions d’auditeurs. S’il lui arrive de garder pour elle certains de ses coups de cœur, notamment dans le domaine de l’art contemporain, c’est que le travail de médiation est souvent négligé par les communicants.
Au sein de la rédaction d’une grande radio, vous avez la responsabilité de rendre compte d’événements qui se donnent à voir. Est-ce une sinécure ou une punition ?
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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