Sebastian Sachetti, chef du projet Pass Culture
Sebastian Sachetti, chef du projet Pass Culture
Le processus d’élaboration du Pass Culture s’est voulu collaboratif sur un mode Start up d’Etat. Sébastian Sachetti, qui a conçu et organisé cette co-production, explique comment l’Etat a su mobiliser les futurs jeunes bénéficiaires et les professionnels de la culture. Et inventer les formes d’un nouveau service accessible pour 800 000 jeunes à partir de leurs 18 ans.
Au terme de quel parcours avez-vous été désigné pour imaginer les contours du Pass Culture ?
Sebastian Sachetti : Depuis la sortie de l’ENA, où j’étais inscrit comme élève étranger, j’ai alterné des postes dans le public et le privé, toujours dans le domaine culturel et avec une approche financière. Dans l'audiovisuel, notamment, au Brésil et en France, j’ai mené des négociations pour la production et la distribution de films.Basculer vers l'éditeur de texte brut
En 2017, j’ai retrouvé le service public, à Beta.gouv.fr un incubateur de Startups d’État placé au sein des Services du Premier ministre. Quand il a fallu traduire la promesse du candidat Macron d’une aide aux jeunes pour l’accès à la culture, le ministère de la Culture m’a chargé de piloter ce projet comme une Startup d'État. Quand l’outil a pris forme, j’ai passé la main pour revenir dans le privé.
Comment avez-vous procédé pour associer les professionnels de la culture et les jeunes concernés par le Pass ?
Sebastian Sachetti : Dès lors que notre objectif unique était la satisfaction des usagers, nous avons choisi quatre départements d’expérimentation, puis entamé une consultation. Dans l’Hérault, la Seine-Saint-Denis, le Bas-Rhin et la Guyane, la proportion et le profil des jeunes étaient différents, tout comme l’offre culturelle et l’accès au réseau.
Avec les associations d’éducation populaire, les associations de quartier et les principaux de collège, nous avons pu organiser un OpenLab avec un échantillon représentatif des utilisateurs. En regard, les directions du ministère de la Culture ont pris leur téléphone pour demander à leurs interlocuteurs habituels de prendre part aussi à l’élaboration de cette offre nouvelle.
Nous n’avions au départ que trois lignes directrices : un service géolocalisé, sous la forme d’une application mobile, et qui concerne toute la culture.
Quelles sont les idées que vous n’auriez pas eu sans l’ OpenLab ?
Sebastian Sachetti : Le démarrage de ce type de réunion est toujours poussif, car on demande à des utilisateurs d’exprimer des attentes qu’ils n’ont pas conceptualisés. Mais très vite, avec deux paquets de post-it et un paper board, les jeunes ont fait savoir qu’ils aimeraient avoir accès à des cours de guitare, à des événements dans les musées, à des livres, etc.
Par ailleurs, les indications qu’ils ont fournis sur l’usage de leur smartphone, nous ont permis de concevoir immédiatement une version 1 de l’appli. Du côté de l’offre, il est apparu assez vite qu’il fallait mettre en avant telle pièce plutôt que tel théâtre, un événement plutôt qu’un lieu...
Grâce aux Openlabs, nous avons pu vérifier qu’une offre, même gratuite, sera délaissée si elle n’est pas ciblée. Et démontrer aussi qu’il faut une émotion pour éveiller l’intérêt des amateurs, a fortiori des jeunes de 18 ans, avant de proposer d’aller vers une approche plus intellectuelle.
Comment amener les professionnels de la culture, qui ont leur propre stratégie de communication, à s’intégrer dans votre approche ?
Sebastian Sachetti : Entre novembre 2017 et mai 2018, nous avons veillé à ce que les professionnels de la culture s’approprient l’outil. Le Pass Culture n’est pas un projet fondé sur un rapport de 1 000 pages conçu dans un ministère, mais une coproduction, avec une équipe restreinte au service de milliers d’acteurs culturels et à destination de 800 000 jeunes.
Qu’il s’agisse de la Fnac ou d’un prof de danse à Montpellier, chacun a pu apporter sa manière de communiquer à destination d’un public géolocalisé. Et surtout, nous leur offrons la possibilité de tester l’impact de leurs messages : comme sur n’importe quel site commercial, nous évaluons en temps réel les réactions à des messages et, si cela ne marche pas, nous co-élaborons des propositions alternatives.
Aller au cinéma, c’est bien, mais si la salle est à dix kilomètres et qu’aucun transport n’est disponible, ça ne le fait pas ! Dans le nouvel écosystème élaboré de manière collégiale, chacun prend la place qu’il souhaite, dans son écosystème, sans entrer en concurrence avec les autres, et cela met tout le monde à l’aise.
Pour construire cette vitrine, vous subissiez la concurrence des grands portails et de Google. Cette expérience peut-elle servir à lancer, dans le giron public, un moteur de recherche français ?
Sebastian Sachetti : L’Etat démontre qu’il sait agir de manière agile, quitte à mobiliser si nécessaire des compétences extérieures. Pour le Pass Culture, nous avons commencé à 4 et l’équipe est de 15 aujourd’hui, après avoir recruté les développeurs et les commerciaux indispensables, qui ont su très bien défendre l’intérêt général au sein de notre startup.
Rien n’empêche de dupliquer l’expérience, à plus grande échelle, pour un moteur de recherche. C’est un enjeu de souveraineté, que la France ou l’Europe peuvent décider de prendre à bras le corps. Si la décision politique est prise, la technique suivra.
En pleine préparation de l’édition 2021, qui se tiendra du 8 au 11 avril, le directeur d’Art Paris se réjouit d’accueillir plusieurs galeries internationales d’importance. Profitant de l’attraction nouvelle de Paris, Guillaume Piens fait subtilement évoluer le positionnement de l’événement, en valorisant l’image de « foire régionale » tout en renouant avec la pointe avancée de l’art contemporain.
Selon vous, pourquoi Art Paris enregistre-t-elle l’inscription de galeries prestigieuses, qui snobaient votre foire ?
Guillaume Piens : Il y a eu tout d’abord le succès de l’édition de septembre 2020, qualifié d’«insolent » par le Journal des Arts. Nous avons montré qu’il était possible d’organiser une grande foire par temps de pandémie, en tenant contre vents et marées. Nous récoltons les fruits de cette ténacité et ...
Lire la suite >>>Son exposition personnelle au Centre Matmut pour les arts, en Normandie, a temporairement fermé ses portes en raison de la pandémie. Qu’importe, l’artiste qui se joue de la photo entretient un lien de complicité avec ses followers, via son compte Instagram. Une visibilité autonome, construite avec méthode, qui lui servira pour trouver une galerie.
Votre premier post sur Instagram date du 30 octobre 2015. Comment avez-vous deviné l’importance de ce réseau social, dans le monde de l’art ?
Sabine Pigalle : Je n’ai rien deviné du tout ! A l’époque, j’alimentais ma page Facebook, ouverte en 2008 et je ne voyais pas l’intérêt de migrer vers un autre réseau social.
Avant d’en prendre conscience, j’ai observé, j’ai tâtonné. Mes premiers posts parlaient surtout de la Normandie où je vis, de mes amis et des ...
Lire la suite >>>Pour sa première action de mécénat, la collectionneuse Sophie Javary a choisi une œuvre d’Agnès Thurnauer. En permettant l’installation des "Matrices/Chromatiques" au musée de l’Orangerie, pour dix ans, elle offre une visibilité à une femme artiste et, au public, une réflexion contemporaine sur le langage.
En pleine crise sanitaire et économique, vous venez de financer une importante pièce d’Agnès Thurnauer pour le musée de l’Orangerie. Quel déclic a fait, de la collectionneuse que vous étiez, une mécène ?
Sophie Javary : Le goût de l’art contemporain m’est venue, adolescente, lors de stages de poterie au chateau de Ratilly. Grâce aux époux Pierlot, qui organisaient des expositions dans ce château bourguignon du 13ème siècle, j’ai découvert Genevieve Asse, Viera da silva. Calder. Arpad Szenes.
Lire la suite >>>Depuis 20 ans, les œuvres de Philippe Pastor affichent, comme une obsession, la responsabilité individuelle de chaque homme dans la destruction de la nature. Série après série, ses toiles, sculptures et installations empruntent au vivant pour appeler à la prise de conscience.
Son esthétique est un outil au service d’une cause universelle. Paradoxalement, le sentiment d’intemporalité créé par l’artiste monégasque est un signal d’urgence, un appel à l’action.
Vous êtes autodidacte et avez commencé votre pratique artistique sur le tard. Quel est l’élément marquant qui vous a poussé à peindre ?
PHILIPPE PASTOR : Un jour, j’ai décidé de changer mes habitudes et mes fréquentations, de vivre dans d’autres lieux pour mener une autre vie. Alors la peinture est venue, d’elle-même.
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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