Art 360° by Communic'Art,
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ESTELLE FRANCES, CO-FONDATRICE DE LA FONDATION FRANCES "La radicalité de nos choix de collectionneurs fait notre visibilité"
Arts | Institutions | Mécénat
Daniel Bernard | 09.04.2019 | 16:56


Daniel Bernard
Journaliste
Biographie >>>

Depuis son ouverture en 2008 la Fondation d’entreprise Francès à Senlis construit une collection sur les excès de l’homme. Conçue par un couple, Estelle et Hervé Francès, la fondation d’entreprise Francès accueille jusqu’à fin décembre 2020 l’artiste français Kader Attia, lauréat du Prix Marcel Duchamp (2016) représenté par la Galleria Continua partenaire de cette exposition, intitulée “Mémoire de l’Oubli”.

Pour Le blog Art 360 by Communic’Art, la cofondatrice revient sur le pari audacieux de cette création, sa communication et son impact local.

 

Pour émerger parmi les innombrables fondations d’entreprise, avec des moyens relativement modestes, faut-il communiquer plus que les autres, ou radicalement différemment ?

Estelle Francès : Notre but, lorsque nous avons créé la Fondation Francès en 2008, était de partager notre collection d’art contemporain avec un public plus large.

C’est effectivement notre collection, par sa seule force, qui a permis de faire connaitre cette fondation d’entreprise un peu particulière, puisqu’elle porte notre nom de famille et non pas le nom de nos entreprises fondatrices, les sociétés de communication Okó et Arroi.

De par notre métier, nous avions une certaine maîtrise des outils de communication et une grande réactivité, mais c’est la radicalité de nos choix de collectionneurs, centrés sur les excès de l’homme, qui a donné une visibilité plus importante à nos projets et à nos moyens.
 

Pourquoi avez-vous souhaité d’emblée montrer vos œuvres à Senlis dans l’Oise?

Estelle Francès : Nous sommes arrivés à Senlis il y a 20 ans, parce que nous avons apprécié la qualité de vie familiale de cette ville située à seulement 45 km de Paris. Par son histoire, vous y êtes hors du temps, déconnectés.

Y montrer notre collection, c’était compléter le patrimoine de cette ville par une proposition artistique actuelle en dialogue avec les monuments historiques mais aussi, sans doute, la faire évoluer dans un sens moins conservateur.

Néanmoins, ce travail de proximité ne devait pas nous empêcher d’être visible par le marché, à Paris et dans le monde.
 

L’internet vous a permis d’essaimer ailleurs avec succès et intérêt.  Racontez-nous.

En présentant l’intégralité de nos œuvres sur notre site internet, nous avons incité des commissaires à puiser dans notre collection pour leurs expositions.

Nos œuvres, signées d’artistes célèbres comme Andres Serrano ou plus confidentiels comme Robert Gligorov, ont initié des dialogues avec des commissaires et des conservateurs de musées internationaux, et renforcé la thématique à travers de nouvelles acquisitions.

Par exemple, le musée du Docteur Guislain à Gand, installé dans un ancien hôpital psychiatrique, a permis de développer nos liens avec la scène belge.
 

Comment avez-vous créé du lien avec vos publics qui pouvaient sembler a priori peu ouverts ?

Estelle Francès : pour toucher un public qui n’avait pas forcément les codes, nous avons mis en œuvre des expositions-dialogue.

La confrontation des œuvres, autour d’une thématique forte, suscite le débat et ouvre les esprits. L’exposition Mort ou vif, en 2009, portait sur une thématique lourde, anxiogène sans aucun doute et a suscité de nombreux témoignages de traumatisme.

Avec Pax, nous abordions les trois religions monothéistes, la mobilisation a dépassé nos attentes.Mais nous ne nous attendions pas, en exposant les œuvres de Mounir Fatmi, Ronald Ophuis ou Bettina Rheims, à recevoir une lettre de menace explicite portant de nombreux signes abjects et la mention « vous irez bruler à Treblinka».

Point de départ d’un sentiment d’urgence ; exigence à transmettre des savoirs, ambition développer un programme d’éducation artistique indispensable à la meilleure compréhension des expositions et des œuvres : la Fabrique de l’esprit était lancée en 2013.

Après les attentats de 2015 nos œuvres ont repris leur juste place, tellement moins choquantes que la violence de nos contemporains et nous avons constaté une curiosité plus grande du public pour comprendre les excès de l’homme.
 

Avez-vous été soutenu par la presse locale ?

Estelle Francès : la presse spécialisée et internationale a réagi favorablement d’emblée. Puis notre identité de jeune couple de collectionneurs porteur d’un projet culturel en région à intéressé le magazine « Point de vue ».

La presse locale a voulu faire sensation, sans faire la différence entre ce que désigne une œuvre et l’idée que l’on a de celle-ci. Ainsi, elle ne s’est emparée que des œuvres provocatrices. Quand il était question d’érotisme, nous voyions débarquer des hommes seuls, le journal sous le bras ! Cette réduction fut très décevante.
 

Quelle stratégie avez-vous choisi pour mieux échapper à la caricature ?

Estelle Francès : depuis 2013, la Fondation bénéficie des programmes de la Fabrique de l’esprit avec un objectif pédagogique plus concret, des programmes accrédités par le ministère de l’éducation nationale mais aussi un engagement citoyen reconnu par la commission nationale française pour l’Unesco.

Les programmes éducatifs dispensés dans les écoles, collèges et lycées de la région Hauts-de-France sont financés par les communes, les départements ou la région elle-même.

Le but est de contribuer au projet d’établissement, œuvres à l’appui : donner du sens à un projet grâce aux œuvres, mener des démarches interdisciplinaires sur des problématiques de société, éveiller la curiosité et donner à voir des pratiques et des métiers.

Aujourd’hui, deux salariés s’y consacrent à plein temps, avec un budget annuel de 60 à 80 000 euros

Entre les expositions thématiques, le cycle de conférences sur l’histoire de l’art et l’accueil ponctuel de séminaires d’entreprises (CODIR), notre lieu a trouvé son rythme.

 

 

www.fondationfrances.com

 

 

 

 

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Un curateur sommeille en vous ? Le Curate Award peut vous lancer !
Arts | Design
MARIE DUFFOUR | 04 Novembre 2013 | 05:11

Si la curation est votre vocation, le Curate Award co-organisé par la Fondation Prada est fait pour vous.


MARIE DUFFOUR
Chief of press office
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Le Curate Award est une initiative commune à la Fondation Prada et à l’Autorité des musées du Quatar dont l’objectif est à la fois de stimuler l’intérêt pour la curation et de récompenser les approches innovantes de cette pratique.

Le gagnant de cette compétition aura la responsabilité de la curation d’une expostion organisée au Quatar ou en Italie. Le juré du concours est composé entre autres d’Hans Ulrich Obrist, Rem Koolhaas, Miuccia Prada, Nadine Labaki et Sheikha al Mayassa (la princesse du Quatar).

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Souhaitez-vous devenir mécène ? Le Louvre a besoin de vous !
Institutions | Mécénat | Médias
MÉLANIE MONFORTE | 31 Octobre 2013 | 11:10

Tous Mécènes : le Louvre sollicite à nouveau les internautes pour la restauration de son patrimoine


MÉLANIE MONFORTE
Chargée de communication
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Après les succès des précédentes campagnes « Tous Mécènes », Le Louvre fait de nouveau appel à son public. Les dons serviront cette fois à financer la restauration de la Victoire de Samothrace, statue emblématique du musée Parisien au même titre que la Joconde.

Cette restauration concerne également l’escalier de Daru. Outre l’importance de ce dernier pour la circulation des visiteurs, c’est un élément essentiel de la scénographie de cette statue représentant la déesse Niké sur la proue d’un bateau.

Sur les 4 millions d’euros nécessaires, 1 million devra être levé grâce à cette campagne adressée aux particuliers, le reste provenant d’entreprises privées.

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Comment Converse mise sur les jeunes artistes pour sa communication.
Arts | Mécénat
GEORGES BAUR | 25 Octobre 2013 | 10:10

Converse, en s'improvisant mécène des jeunes artistes britanniques, pourrait bien participer à l'éclosion du Warhol de demain.


GEORGES BAUR
Directeur artistique
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Converse co-organise outre-manche, avec la Whitechapel Gallery et le magazine Dazed, un prix d’art contemporain pour les jeunes artistes britanniques.

Chaque année depuis 2010, l’Emerging Artists Award fait la promotion d’artistes de moins de 35 ans, ayant finis leurs études, et n’étant pas encore représentés en galerie.

L’événement possède déjà une certaine notoriété, notamment grâce à la crédibilité de ses organisateurs et à la qualité de son comité, qui comprend notamment l’artiste Jeremy Deller, ancien lauréat du Turner Prize, celebre prix d’art contemporain pour les « grands ».

Les retombées pour les artistes retenus sont importantes : 1000£ pour un artiste sélectionné, cet argent servant à organiser une exposition personnelle et un supplément de 5000£ pour le ...

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À quoi rime la performance de Jay Z à la Pace Gallery ?
Arts | Médias
GEORGES BAUR | 15 Octobre 2013 | 04:10

Geste d'artiste ou brillant coup de comm' ? Jugez sur pièces avec le clip de "Picasso Baby"


GEORGES BAUR
Directeur artistique
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S‘inspirant de la manifestation artistique de Marina Abramovic au MoMa « The Artist Is Present », Jay Z s’appropria la Pace Gallery à New-York pour une interprétation de son titre Picasso Baby. Six heures durant, il chanta devant un public enthousiasmé qui eut pleinement son rôle à jouer dans cette « expérimentation transculturelle collaborative ».

Cet "happening" s'incrit dans la tradition du lieu et vient marquer le lancement de son dernier album.  Cette association peut néanmoins surprendre tant l’univers du Rap U.S. et celui des « white cubes » semblent étrangers l’un à l’autre.

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