Depuis 45 ans, un couple de psychiatres, spécialistes du langage, compose une collection d’art conceptuel.
En ouvrant leur collection aux visites privées, en leur domicile de Marseille, ils démontrent que le marché de l’art n’est pas un « shopping » comme les autres. Une belle histoire de partage autour de l’art.
Médecins psychiatres et collectionneurs en duo depuis 45 ans, vous ouvrez les portes de La Fabrique, une ancienne filature marseillaise qui abrite vos œuvres, mais qui est aussi votre lieu de vie. A qui sont destinées ces visites ?
Josée et Marc Gensollen : Depuis nos premières acquisitions, nous concevons notre collection comme un acte de transmission plutôt que de privatisation. C’est pourquoi nous prêtons volontiers les pièces qui nous sont demandées pour des expositions.
De manière informelle aussi, nous accueillons des petits groupes et assurons la visite qui dure 2 à 3 heures. Nous ne faisons aucune publicité ; le bouche-à-oreille est le seul médium que nous utilisons, mais les demandes finissent par être nombreuses !
Que vous apportent ces rencontres commentées, accompagnées, avec des amateurs de passage à Marseille qui vous rendent visite ?
Josée et Marc Gensollen : Lorsque les groupes sont de bonne taille, soit 15 à 20 personnes, les échanges sont souvent riches. Nous présentons notre choix de l’art conceptuel, avec la volonté de faire comprendre la cohérence de notre démarche.
Chaque acquisition s’inscrit dans une visée artistique bien sûr, mais aussi politique et sociale, selon des convictions assez étrangères à la logique de marché. Ces échanges, par exemple avec des spécialistes de l’architecture de Mallet-Stevens ou des passionnés de cinéma, avec des collectionneurs de Los Angeles ou de Lituanie, nous obligent à argumenter.
Ces visites, ces échanges, ce partage, nous stimulent et nous donnent parfois l’envie de renouveler notre accrochage pour aborder autrement notre collection qui compte aujourd’hui environ 600 références.
Marseille n’a pas toujours été un rendez-vous pour l’art contemporain. Y collectionner oblige à d’incessants voyages, à Paris notamment. En quoi votre collection est-elle marquée par ce décentrage ?
Josée et Marc Gensollen : Il y a 45 ans, nous étions loin de l’épicentre parisien. Aujourd’hui, Paris est à 3 heures. Il nous est difficile évidemment d’être les premiers visiteurs d’une exposition et d’acquérir des œuvres avant les autres. Mais, d’une certaine façon, ce n’est pas plus mal !
Nous explorons la scène internationale occidentale, où nous voyageons un week-end sur deux. Aurions-nous défriché ces terrains si nous avions eu, à nos portes, les plus importantes galeries et leurs prestigieux vernissages ? Ce n’est pas sûr.
Depuis « Marseille-Provence 2013 », élevée capitale européenne de la Culture, Marseille revendique une place dans le milieu de l’art contemporain. En dehors d’Art-o-Rama et Paréidolie à la fin de l’été, la ville vibre-t-elle suffisamment à vos yeux ?
Josée et Marc Gensollen : Marseille a connu une grande période au début des années 90, lorsque Bernard Blistène a créé le Musée d’Art Contemporain dont il a confié la direction à Philippe Vergne. C’est aussi l’époque du galeriste Roger Pailhas. Ensuite, la ville s’est assoupie, mais les graines plantées en 2013 fructifient.
De juin à septembre 2020, Manifesta sera une grande chance pour Marseille. À La Fabrique, chez nous, nous travaillons sur une nouvelle proposition d’exposition et de son côté, Josée sera co-curatrice d’un projet au Château de Servières.
L’échec de la tentative d’implanter des « white cubes » dans la rue du Chevalier-Roze, sans café ni librairie, ne doit pas occulter le dynamisme de la Friche-Belle de Mai, des musées, du FRAC et des différentes associations. Marseille vibre !
Les lunettes intelligentes Google Glass vont s’inviter dans la visite « augmentée » des musées.
Le projet Google Glass est un programme de recherche et développement lancé en 2014 par Google. Les Google Glass sont des lunettes affichant des informations issues d’Internet en surimpression de la vue classique (principe de la réalité augmentée).
Il n’en fallait pas plus pour que le monde des musées s’intéresse à ce projet alors même que la technologie des Google Glass est toujours en phase d’expérimentation.
Selon l’entreprise GuidiGo spécialisée dans les audio-guides et applications touristiques et muséales, ces lunettes d’un nouveau genre permettraient aux visiteurs d’avoir accès à plus de contenu en étant face à une œuvre.
Il serait dès lors possible de voir des détails que nous n’aurions pas remarqués ou tout simplement de zoomer sur l’œuvre pour en découvrir les moindres ...
Dire sans être vu : quand la communication révolutionne le monde de l’art.
Un article publié sur le site Gallerist du New York Observer il y a quelque temps avait attiré notre attention. Celui-ci souligne l'importance grandissante des relations presse dans le monde de l'art.
Il fut un temps où l'on n'y pensait pas. Puis où l'on osait pas. Maintenant, la question ne concerne plus la nécessité mais le choix de la stratégie de relations presse à adopter. La bonne communication n’est pas aussi visible qu’on le penserait, c’est une arme furtive. Elle est partout et nulle part à la fois. Elle doit s’immiscer dans les moindres recoins, être omniprésente tout en sachant se faire discrète.
Lire la suite >>>Groupon propose aux musées d'avoir recours au Yield management
Groupon.fr est un site de e-commerce basé sur le concept d'achat groupé. En d'autres termes, des personnes font groupe pour obtenir une remise substantielle sur un produit. Faire appel à ce site assure pour les annonceurs, ici les musées, un trafic important vers leurs produits et services.
C’est le cas du Museum Kunstpalast de Düsseldorf qui a eu recours à Groupon.fr pour augmenter la fréquentation de son établissement, en offrant un rabais important sur les prix d’entrée pendant les heures creuses.
D’après un sondage mentionné dans un article de l’Association of Science-Technology Centers (ASTC), les visiteurs attirés par l’offre de Groupon sont des personnes qui n’ont pas visité de musée depuis trois ans. Cette méthode réussi à élargir la clientèle en éliminant une barrière pour les non-initiés. Le public qui ne fréquente pas ou ...
Lire la suite >>>Les Trois Grâces de Lucas Chranach.
Le financement participatif (crowdfunding) est un outil marketing d’un nouveau genre. Ce mécanisme permet de récolter des fonds, généralement des petits montants, auprès d’un large public en vue de financer un projet créatif (musique, édition, film, etc.) ou entrepreneurial. En soumettant son idée sur une plateforme spécialisée, l’entrepreneur teste son projet: constitution d’une communauté de prescripteurs, tendances…
Le Louvre a créé une plateforme de financement participatif : « Tous mécènes. » Désireux de sensibiliser le grand public au don en ligne, le plus grand musée du monde s’est fixé comme objectif la levée d’un million d’euros en trois mois pour l’acquisition des « Trois Grâces » du peintre Lucas Chranach.
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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