
Guillaume Piens, commissaire général d’Art Paris Art Fair
Guillaume Piens, commissaire général d’Art Paris Art Fair
En avril, pour ses 20 ans, Art Paris Art Fair a battu un record de fréquentation et dépassé ses objectifs. Pour s’imposer comme un rendez-vous majeur de l’art contemporain, la petite équipe d’organisation compte sur l’apport d’une vingtaine d’étudiants de l’IESA.
Le Blog Art 360° a demandé à Guillaume Piens, le commissaire général, d’exposer la mécanique d’un partenariat équitable. Entretien avec Guillaume Piens, commissaire général d’Art Paris Art Fair
Art Paris Art Fair au Grand Palais, c’est 142 galeries et 54 537 visiteurs. Un tel événement existerait-il sans le renfort d’une vingtaine d’étudiants de IESA ?
Guillaume Piens : Art Paris Art Fair est un rendez-vous majeur de l’art moderne et contemporain, mais, vu de l’intérieur, c’est un événement dont l’ordonnancement nécessite une discipline sans faille. Une petite équipe le prépare, comme un marathon, tout au long de l’année. Pour le sprint final, sur quelques jours, l’apport des étudiants de l’IESA (Institut d'Études Supérieures des Arts) est essentiel.
L’accueil, par exemple, est une responsabilité stratégique !
Guillaume Piens : Sur un laps de temps réduit, il faut faciliter l’entrée de 3 000 visiteurs particuliers, qui oublient parfois de se munir de leur badge, souhaitent être orientés ou posent, de temps en temps, des questions sans réponse ! Cinq étudiants étaient positionnés au desk VIP et recevaient, à ce même guichet, les 99 cercles d’amis de musée qui exigent, eux aussi, courtoisie et diplomatie. Une autre équipe, plus légère, était chargée de l’accueil des visites privées comme celles d’A Paris au printemps.
Enfin, trois stagiaires encore étaient mobilisés pour l’accueil des exposants, faisant l’interface entre les galeristes et le commissariat général, du montage au démontage. Un spot qui manque ? Un tableau qui tombe ou un transport urgent ? C’est ici que l’on s’adresse pour solliciter les services techniques.
Vous confiez également aux étudiants des missions de communication…
Guillaume Piens : Oui, un petit groupe de stagiaires veillait au respect de nos accords particuliers. Non content de vérifier la bonne mise en place des magazines offerts par nos partenaires médias, cette équipe tenait un kiosque où nous recevions les demandes d’abonnement. Les entreprises qui privatisent des espaces pour leurs clients pouvaient également les solliciter.
Dans un autre registre, ce sont encore des stagiaires qui assumaient la revue de presse, sachant qu’Art Paris Art Fair livre quotidiennement, pour chaque galerie, une sélection personnalisée.
Parmi les étudiants en 3e année de l’IESA, la connaissance de l’art contemporain était-elle déterminante ?
Guillaume Piens : Les médiateurs qui encadrent les visites « décryptage» sont recrutés et formés par une société extérieure, l’Observatoire de l’art contemporain, car ils ont un profil spécifique. Au sein des étudiants de l’IESA, nous privilégions d’autres compétences : l’éducation et la maturité, qui augurent l’absence d’agressivité et les bons réflexes.
La maîtrise de l’anglais aussi est un must. Pour organiser une foire, il faut l’esprit de service et le sens du travail en équipe. Notre accord avec l’école prévoit la signature d’une convention de stage, qui permet aux étudiants d’être couverts en cas d’accident et de percevoir 450 euros.
Art Paris Art Fair a la réputation de former ses stagiaires…
Guillaume Piens : Trois semaines avant le salon, tous les candidats sont convoqués et reçoivent des informations sur la foire, ainsi que les profils de postes. Pour les étudiants sélectionnés, nous complétons l’information lors d’une réunion de filage qui dure toute une matinée. Chaque poste est défini, comme pour une répétition générale.
Après l’expérience de la Foire, de quelles compétences peuvent se prévaloir les étudiants ?
Guillaume Piens : Pendant quelques jours backstage, ils ont vu qu’une foire est bien plus qu’une juxtaposition de stands ! Ils ont fait corps au sein d’une équipe mobilisée pour un événement où convergent vendeurs, artistes, collectionneurs, amateurs d’art et journalistes.
Au terme de cette immersion, les stagiaires ont été intégrés, responsabilisés. Certains auront envie de s’orienter, en connaissance de cause, vers l’événementiel ; tous auront acquis des réflexes utiles pour la vie.
Pour la prochaine édition, ouvrirez-vous le recrutement aux deux autres écoles qui vous sollicitent, l’EAC et l’ICART ?
Guillaume Piens : En principe, la confiance nouée entre Art Paris Art Fair et l’IESA n’interdit pas d’ouvrir la sélection pour confier de nouvelles missions. Mais soyons clairs : les stagiaires ne peuvent pas toujours se substituer à des professionnels aguerris. Ce ne serait bon ni pour eux, ni pour l’organisation.
J’ai commencé ma vie professionnelle dans l’hôtellerie et je n’ai pas oublié ce qui m’a permis de progresser : des tâches précises et bien encadrées.
Quand à la fin de la foire, nous offrons aux étudiants quelques cadeaux et une soirée Champagne, ils n’ont pas l’impression d’avoir perdu leur temps et cela me réjouit. La relation est différente dans le cadre d’un contrat d’alternance. L’une de nos étudiantes, après cinq années de collaboration, avait été impliquée dans tous les aspects de l’organisation de la foire ; elle vient d’être embauchée pour l’Atelier des lumières !
3,76 milliards de dollars. C’est la coquette somme que représentera en 2018 le total du marché mondial de l’art en ligne selon Hiscox, l’assureur spécialisé (entre autres) dans les objets d’art et dont le deuxième rapport annuel est à observer à la loupe pour tracer les contours du business de demain.
Si ces prévisions se confirment, le marché de l’art en ligne (maisons de vente, sites spécialisés et galeries) aura donc pédalé d’ici là au rythme d’un taux de croissance à 19% (son chiffre d’affaires s’élevait en 2013 à 1,57 milliards de dollars).
Autant dire un grand bond en avant pour ce retardataire qui se réveille une dizaine d’années après que le e-commerce traditionnel s’est généralisé un peu partout dans le monde : en 2005, pour la première fois aux Royaume-Uni, plus de 50% des adultes avaient effectué un ...
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Le paradigme de l'art contemporainLe nouvel ouvrage de référence pour comprendre l'art contemporain
Inintelligible, incompréhensible, show off ? … L’art contemporain investit en grande pompe l’espace public… Souvent décrié, il souffre en plus d’une médiation approximative. Il est temps de réflechir.
Dans un récent ouvrage Le paradigme de l’art contemporain, structures d’une révolution artistique, Nathalie Heinich, sociologue et directrice de recherche au CNRS donne au lecteur les clefs de ce monde par une analyse raisonnée, sans jamais prendre parti.
Élever l’art contemporain au rang de paradigme est une véritable nécessité. Bien plus qu’un genre, c’est devenu un modèle de pensée, une base théorique qui formate inconsciemment notre acceptation de la « normalité ».
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L'exposition 100% virtuelle ou la culture à portée de tous
A l’occasion de la Biennale de Belleville 2014, Marie Maertens, journaliste et critique d’art, qui collabore régulièrement aux revues Connaissance des Arts, Arts Programme et Balthazar, elle écrit aussi dans Artpress et Blast, a curaté l’exposition, Brooklyn Belleville, une exposition d’un genre nouveau : pas de lieu, pas d’œuvres physiques.
Une exposition 100% virtuelle où le spectateur est invité non pas à regarder mais à écouter les descriptions faites par les artistes eux-mêmes de leurs œuvres. A l’instar du regretté Edouard Levé qui avait publié en son temps l’ouvrage Œuvres, six artistes proposent donc le récit d’ ...
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Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
Toutes ses contributions >>>
Par FRANÇOIS BLANC
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