Moins de voyages, moins de foires : la nouvelle donne oblige les galeries d’art contempo-rain à repenser leur visibilité en dehors de leur territoire. Le directeur de l’antenne bruxelloise de la galerie Templon, assisté par les développeurs d’Arteïa, analyse les bonnes pratiques de l’expérience des viewing room.
La galerie Templon n’a pas attendu le confinement pour lancer sa viewing room. Sans doute une des meilleures du genre. Quel a été le déclic ?
Mathieu Templon : En ouvrant une antenne à Bruxelles, en 2013, la Galerie Templon répondait déjà au besoin d’élargir l’accès aux œuvres. Nombre de nos artistes n’étaient pas représentés en Belgique et il s’agissait ainsi de les rapprocher des collectionneurs outre Quiévrain. En juin 2019, lorsque j’ai imaginé pour Bruxelles une exposition commune de cinq artistes de la galerie, sur le thème du dessin, j’ai cherché le moyen d’en amplifier l’impact.
En ...
Lire la suite >>>Depuis la double explosion du Port de Beyrouth, la rédaction de l’Orient-Le Jour, plus vieux quotidien libanais, est en pointe pour lutter contre les fake news. Son directeur exécutif explique aussi pourquoi, refusant de commenter simplement la carence de l’État tenu par les chefs de guerre, le journal francophone œuvre pour accélérer la réforme des institutions.
Le journal joue un rôle moteur dans l’appel « Ensemble, reconstruisons Beyrouth ». Quelle est l’ambition de cette initiative ?
Michel Helou : L’explosion du 4 août nous oblige à remettre en cause nos habitudes, parce qu’il intervient dans un contexte politique lui-même explosif sur fond de crise économique. Tout en assumant notre rôle de média, nous allons au-delà, parce qu’il n’y a pas d’autre voie que d’agir à la place de ceux qui ne sont pas en train d’agir.
En association avec une jeune ONG libanaise, Impact Lebanon, nous avons déjà levé ...
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Claudia Ferrazzi, ex-conseillère chargée de la culture et des médias au cabinet d’Emmanuel Macron a créé Viarte pour sortir les managers d’un certain conformisme. Viarte, conseil, invite à s’inspirer de l’art pour diriger autrement.
A travers le mécénat, notamment, les entreprises ont pris l’habitude d’instrumentaliser l'art à des fins de communication. La proposition de Viarte se veut très différente. En quoi consiste- t-elle ?
Claudia Ferrazzi : Le problème est que nos modèles de formation, de recrutement, de carrière des dirigeants et d’organisation des entreprises se fondent essentiellement sur des compétences centrées sur la technicité.
Les entreprises savent que l’innovation accroît leur valeur réputationnelle et économique mais la réalité les contraint souvent à adopter une vision à court terme, qui n’incite pas à s’éloigner des sentiers battus ou à prendre des risques.
Ma conviction est ...
Lire la suite >>>Responsable du département de création contemporaine au Centre Pompidou, Christine Macel a participé aux efforts pour garder le contact avec le public confiné. Alors que le calendrier de réouverture est encore flou, elle explicite les impératifs sanitaires et financiers de la révision du programme d’expositions. Et livre cette intuition : « les expositions à chaud en réaction au coronavirus, je n’y crois pas ».
Quels outils de communication ont été efficaces pour prolonger virtuellement la vie des expositions en cours au Centre Pompidou?
Christine Macel : Le site internet du Centre Pompidou était déjà en cours de remaniement au moment du début du confinement. Les services concernés ont accéléré le rythme en mettant en ligne des matériaux existants, comme les visites d'expositions en cours avec les commissaires déjà filmées (Boltanski, Wols) ou des podcasts (Christo, Boltanski). Pour les expositions en cours ...
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Artiste en apesanteur, Jeanne Morel marie la danse au travail des scientifiques du Centre national d’études spatiales et du CNRS. Par les mouvements de son corps, expression d’émotions universelles, elle initie un dialogue : ses performances dansées sur son balcon pendant le confinement, filmées et diffusées sur les réseaux sociaux, ont trouvé un nouveau public.
Vous travaillez depuis 4 ans en apesanteur avec diverses agences spatiales. Qu’est ce qu’une danseuse apporte à un astronaute ?
Jeanne Morel : Avec des formations différentes, l’astronaute et l’artiste sont des explorateurs. Nous cherchons, sans savoir exactement ce que l’on va trouver ni quand on va trouver. En apesanteur, je dois apprendre à danser autrement. Apprendre à tout réapprendre, avec conscience et humilité.
Lauréats d’un appel d’offre ambitieux votre rôle qui consiste à danser en apesanteur a-t-il une finalité ...
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