Angélique Aubert
Angélique Aubert
Après 5 ans passés chez le promoteur immobilier Emerige à développer les projets artistiques aux cotés de Laurent Dumas, Angélique Aubert rejoint le cabinet de conseil en recrutement m-O conseil, afin de développer un département dédié au recrutement dans le monde de la culture et lance une activité de conseil en projets culturels. Questions sur un parcours passion...
Longtemps vous avez mené des projets au sein de grandes entreprises. Quelle envie vous pousse à proposer aujourd’hui deux offres, l’une de recrutement culturel, l’autre de conseil pour collectionneur, mais à votre compte ?
Angélique Aubert : Mon fil rouge, c’est la diffusion de l’art. Aujourd’hui, un amateur d’art qui a envie d’acquérir quelques œuvres ne sait pas forcément comment s’y prendre. Pour entrer dans l’univers des galeries et des artistes contemporains, il faut un passeur.
Quant à l’entreprise qui envisage de faire entrer l’art dans le quotidien de ses salariés, ou bien d’associer son nom à un projet de mécénat, elle n’a pas forcément les ressources humaines pour définir une stratégie et pour la mettre en œuvre. C’est pourquoi, jusqu’à présent, seules les grandes fortunes et les grosses structures ont osé sauter le pas.
Aujourd’hui, je voudrais aider tous les autres ! Après avoir travaillé à l’échelle de la Société générale, puis accompagné Laurent Dumas, je m’adresse à des entreprises intermédiaires et à des collectionneurs plus novices. Parallèlement, je rejoins m-O conseil, un cabinet de recrutement, pour y développer le pôle culture. Mon ressort, c’est de lancer de nouveaux projets !
Le profil-type des collectionneurs en devenir, selon vous, c’est l’avocat de Bordeaux ou le notaire de Mulhouse ?
Angélique Aubert : Le dynamisme de l’économie française n’est pas le monopole des grandes entreprises dont le siège social est à Paris. Partout en France, des entrepreneurs font vivre des structures intermédiaires, parfois très prospères. Dans les cosmétiques, l’agro-alimentaire, ou l’immobilier, par exemple, ces entreprises ont intérêt à utiliser les règles du mécénat pour fédérer leurs équipes ou renforcer l’identité de leur marque.
Mes contacts au sein des fédérations professionnelles, des cercles et des groupements patronaux le confirment : l’art est bon pour l’entreprise ! A titre personnel aussi, un avocat, le fondateur d’une start-up ou un vigneron doit pouvoir être accompagné pour faire les bons choix, d’un point de vue patrimonial aussi bien qu’artistique.
Faire rencontrer les bonnes personnes, intégrer les bons réseaux, c’est mon métier. En outre, je m’adresse aussi à des collectionneurs déjà initiés qui voudraient changer de dimension.
Quelles expériences professionnelles nourrissent votre enthousiasme pour l’art contemporain ?
Angélique Aubert : J’entends parfois une certaine désillusion à propos de l’art contemporain, mais je ne le partage pas. J’ai découvert ce milieu après avoir commencé ma carrière dans un autre secteur, celui de la presse financière. Pendant 10 ans, au sein du groupe l’Expansion, j’ai pris en charge les relations extérieures et les relations presse de la Tribune, avant de participer à la transformation de 3615 Bourse en une plate-forme numérique qui proposait un fil d’info et une galerie marchande en BtoB.
Pour moi, le tournant a été l’achat, par le patron de cette filiale, de la première œuvre d’art virtuelle. C’était juste un code, qui permettait de voir une œuvre de Fred Forest sur internet, vendu aux enchères par Me Binoche. A partir de cette histoire, l’idée est venue de monter N@rt, la première start-up dédiée à l’art, qui proposait de l’info artistique en ligne et des chroniques d’expositions. Dans la fièvre de l’internet, on a pu racheter le Journal des arts et l’œil.
Pour la première fois dans ma vie professionnelle, j’ai vu comment l’art pouvait bouleverser des routines. Quand la bulle a explosé et qu’il a fallu revendre le Journal des arts et l’Œil, j’ai quitté le groupe et le monde de la presse, sans renoncer à ma passion pour l’art.
Quand vous avez rejoint la Société Générale, la banque était quasi novice dans l’art.
Angélique Aubert : L’une de mes premières missions, en tant que spécialiste de la communication numérique, a été de monter un événement pour valoriser le début de collection constitué, soit 150 œuvres environ. J’ai monté cet événement alors que je travaillais pour N@rt.
Puis, alors qu’à l’époque, l’activité de mécénat artistique était plutôt tournée vers la musique, le président Daniel Bouton a accepté d’augmenter l’implication de la Société générale dans d’autres champs artistiques.
A partir de 2003, la collection s’est développée et a commencé à tourner dans les musées de province, avec une sensibilisation des collaborateurs et des clients. Au siège de la Défense, où travaillent 13000 personnes, nous avons monté des conférences et proposé des visites guidées et des rencontres avec des artistes.
Pour la banque, l’art était un moyen de faire parler d’elle autrement, à Paris, en province et aussi dans les pays de l’Europe de l’Est où elle est présente. L’art a été le trait d’union, entre les différents métiers et les différents lieux, concrétisé notamment par une newsletter et un site dédié, www.collectionsocietegenerale.com.
Quand nous avons lancé un appel à candidature interne pour impliquer les collaborateurs dans le processus des acquisitions, le succès a surpris tout le monde. Notre équipe n’était pourtant que de trois personnes et le coût, minime, par rapport aux autres axes de sponsoring.
Pour Emerige, le promoteur immobilier pour lequel vous avez travaillé les cinq années suivantes, quel a été le bénéfice d’image ?
Angélique Aubert : Le président fondateur Laurent Dumas collectionnait déjà, mais ne développait pas de communication sur l’art. Avec un département du mécénat artistique au sein d’Emerige et la création du fonds de dotation, il a pu lier sa passion de collectionneur à son univers professionnel. L’activité de promotion immobilière est désormais indissociable d’un écosystème artistique qui implique des galeries, des curateurs et aussi des écoles d’art autour de la bourse Révélations que nous avons mis en place avec Gaël Charbau.
Les collaborateurs travaillent entourés d’œuvres qui sont accompagnées de cartel volontairement explicites. Ils sont conviés à des visites de musées, à des expositions. Tout comme la charte d’engagement autour de «1 immeuble/1 œuvre», ces actions de mécénat artistique font de Laurent Dumas un promoteur à part et participent de la valeur de son groupe.
Les ponts, c’est justement l’autre volet de votre nouvelle vie, à travers le recrutement dans le secteur culturel...
Angélique Aubert : Du point de vue des ressources humaines, le milieu de l’art contemporain est un monde clos. Le bouche-à-oreille fonctionne, mais condamne les institutions, les fondations, les musées et les entreprises investies dans la culture à recruter dans un milieu restreint. Il est encore trop difficile d’y pénétrer quand on a commencé sa carrière dans d’autres univers, même lorsqu’ils sont aussi proches que le luxe et la mode.
Au sein du cabinet m-O conseil, je voudrais ouvrir les portes, solliciter des talents non seulement en France mais aussi à l’étranger. Linkedin, profil culture et les chasseurs de tête tombent un peu dans l’enfermement algorythmique, je compte bien remettre de l’enthousiasme et du mouvement, bref, de la vie, dans tout cela !
Olivier Marian, co-fondateur d'Arteïa
Olivier Marian, CSO et co-fondateur d’Arteïa, la puissante plate-forme de catalogage de collections d’art commercialisée depuis septembre 2018, décrit pour le blog Art 360 by Communic’Art les fonctionnalités qui font sa différence. Il revient également sur la question de la nécessaire communication à mettre en œuvre au-delà du « bouche à oreille » traditionnel du secteur.
CSO et co-fondateur d’Arteïa, vous avez une double expérience d’ingénieur en informatique et de collectionneur, bien utile en l’espèce ?
Olivier Marian : En effet, je suis ingénieur en informatique, entrepreneur et investisseur, mais aussi collectionneur.
Mes parents sont de grands collectionneurs d’art, et ne trouvant pas d’outil satisfaisant sur le marché, j’avais créé ma propre base de données pour gérer cette collection familiale.
J’ai ensuite rencontré en 2016 des ...
Lire la suite >>>Hector Obalk, historien de l'art, critique d'art et réalisateur français.
Créateur de Grand Art sur Arte, d’albums didactiques sur Michel Ange, et de nombreuses critiques dans nombre de magazines grand public Hector Obalk, médiateur exceptionnel, est un touche à tout qui ne se disperse pas.
Éclectique dans la forme, il a l’art et la manière de surprendre , poursuivant un but unique : partager son amour pour les créateurs de génie et leurs œuvres. A l’attention de tous les médiateurs, il dresse pour Art 360 by Communic’Art un bilan de ses expériences pédagogiques. Et annonce son prochain spectacle.
Vous avez une expérience de quarante années de pédagogie, appliquée à l’art, et déclinée en films, en livres, en BD, en one man shows. Selon vous, l’augmentation de la fréquentation des musées et des expositions va-t-elle de pair avec une volonté d’en savoir toujours plus sur les artistes et sur les œuvres ...
Lire la suite >>>Julie Arnoux, déléguée générale de la société des amis du Musée du Quai Branly durant 14 ans
Depuis trois ans, le musée du Quai Branly - Jacques Chirac présente ses expositions en Afrique, en utilisant un système de web-visite. Un véritable rendez-vous avec l'objet, en direct.
Le but assumé : élargir le spectre des donateurs aux pays d’origine des collections. Julie Arnoux, à l’origine de cette médiation originale, a été déléguée générale de la société des amis durant 14 ans. Elle dresse pour Art 360 by Communic’Art le bilan de cette expérience originale.
Fin 2014 est née l’idée de la web-visite au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Quelles ont été les éventuelles difficultés pour la concrétiser et pour la faire connaitre ?
Lire la suite >>>Anne Chepeau, Radio France / © Christophe Abramowitz
Depuis près de 30 ans, Anne Chepeau est à l’antenne de France info. Férue de culture, elle tente de concilier ses goûts personnels avec la mission de service publique d’une radio qui touche 4,5 millions d’auditeurs. S’il lui arrive de garder pour elle certains de ses coups de cœur, notamment dans le domaine de l’art contemporain, c’est que le travail de médiation est souvent négligé par les communicants.
Au sein de la rédaction d’une grande radio, vous avez la responsabilité de rendre compte d’événements qui se donnent à voir. Est-ce une sinécure ou une punition ?
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
Toutes ses contributions >>>
Par RAPHAËL TURCAT
Toutes ses contributions >>>