Julie Arnoux, déléguée générale de la société des amis du Musée du Quai Branly durant 14 ans
Julie Arnoux, déléguée générale de la société des amis du Musée du Quai Branly durant 14 ans
Depuis trois ans, le musée du Quai Branly - Jacques Chirac présente ses expositions en Afrique, en utilisant un système de web-visite. Un véritable rendez-vous avec l'objet, en direct.
Le but assumé : élargir le spectre des donateurs aux pays d’origine des collections. Julie Arnoux, à l’origine de cette médiation originale, a été déléguée générale de la société des amis durant 14 ans. Elle dresse pour Art 360 by Communic’Art le bilan de cette expérience originale.
Fin 2014 est née l’idée de la web-visite au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Quelles ont été les éventuelles difficultés pour la concrétiser et pour la faire connaitre ?
Julie Arnoux : À dire vrai, l’apparente simplicité du projet a permis de l’expérimenter sans susciter de grands débats, si bien que le démarrage a été très rapide. Fin 2014, Lionel Zinsou, président de la société des Amis du musée du quai Branly, constatant que les donateurs étaient quasiment tous français, européen, voire américains, a souhaité stimuler des dons dans les pays d’origine de nos collections.
En réponse, j’ai proposé d’utiliser une technique mise en œuvre au musée de la grande guerre à Meaux : en utilisant la technologie Skype, il s’agissait de permettre à un public éloigné de visiter l’exposition avec un conférencier.
Quelques semaines plus tard, au printemps 2015, nous avons pu organiser à Abidjan, Grand Bassam et Bouaké les premières web-visites de l’exposition « les Maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire ».
Quel est le dispositif technique nécessaire à la mise en place des web-visite?
Julie Arnoux : Le principe est celui du « conf call ». Il fallait une bonne qualité de réseau du côté de l’émetteur, ainsi que dans les lieux partenaires.
Nous avons noué un partenariat technique avec Orange qui a proposé de déployer son réseau en Côte d’Ivoire. Il ne restait plus qu’à louer quelques caméras et une tablette de réalisation, confiées au conférencier, et à trouver un vidéo projecteur, pour la projection, ainsi qu’un micro ou deux.
Comment avez-vous financé les premières web-visites ?
Julie Arnoux : pour cette première édition, nous avons bénéficié du mécénat de compétence d’Orange. Pour le reste, c’est-à-dire la location du matériel, la formation de la conférencière et les frais liés à l’ouverture du musée un lundi, c’est Lionel Zinsou qui en a assumé le coût, 25 000 euros pour une dizaine de retransmissions.
Quoique mobilisant une chargée de mission à plein temps, les opérations suivantes, sur les expositions « Forêts Natales » et « Madagascar » ont été moins coûteuses, l’expérience aidant.
Pour ces deux éditions, nous avons bénéficié du mécénat de la Fondation Total, du groupe Axian, de la Fondation H et de Unima.
Même si l’on décidait de recourir à une autre plate-forme que Skype, payante mais plus fiable, le coût de la prochaine série de web-conférences sera sans doute encore plus faible.
À l’heure du débat sur la restitution éventuelle des biens cultures à l’Afrique, comment a réagi le public africain ?
Julie Arnoux : Lors des premières web-visites, le public de Côte d’Ivoire a posé beaucoup de questions, mais seuls quelques jeunes étudiants ont demandé pourquoi les œuvres étaient chez nous, plutôt que chez eux.
Grâce à l’échange en direct, les conférenciers ont pu rappeler l’histoire du musée et des collections. La presse locale a rendu un écho favorable. Après 2017, au Cameroun comme au Gabon, nous avons choisi une communication plus discrète pour ne pas donner l’impression que ces web-visites étaient en l’occurence notre réponse au débat sur la restitution.
Notre initiative a suscité un débat plus général sur la conservation des œuvres, qui concerne aussi les chefferies qui les détiennent. Plusieurs rois du Cameroun ont assisté aux projections, puis se sont rendus en délégation au musée pour visiter les expositions et les réserves.
L’expérience de l’œuvre est essentielle pour comprendre un objet d’art. L’interactivité de la web-visite change-t-elle la donne ?
Julie Arnoux : Notre conférencière prépare sa visite, mais peut, à la demande, repasser devant un objet, s’arrêter, tourner autour et en montrer le rapport d’échelle. Sur grand écran et en direct, nous proposons un rendez-vous avec l’œuvre qui compense l’éloignement. L’interaction permet le partage de la culture.
Finalement, le musée du quai Branly – Jacques Chirac a-t-il élargi le cercle de ses amis ?
Julie Arnoux : À ce jour, non ! En France, toute levée de fond nécessite (pour quelques centaines d’euros comme pour des milliers) beaucoup d’investissement.
En Afrique, le défi est plus grand encore car la culture de la philanthropie y est encore balbutiante. Cela ne nous empêche pas d’envisager le développement des web-visites, notamment dans les collections permanentes, en réponse aux attentes sur le patrimoine d’Amérique et du Pacifique.
37 Quai Branly, 75007 Paris
En pleine préparation de l’édition 2021, qui se tiendra du 8 au 11 avril, le directeur d’Art Paris se réjouit d’accueillir plusieurs galeries internationales d’importance. Profitant de l’attraction nouvelle de Paris, Guillaume Piens fait subtilement évoluer le positionnement de l’événement, en valorisant l’image de « foire régionale » tout en renouant avec la pointe avancée de l’art contemporain.
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Lire la suite >>>Son exposition personnelle au Centre Matmut pour les arts, en Normandie, a temporairement fermé ses portes en raison de la pandémie. Qu’importe, l’artiste qui se joue de la photo entretient un lien de complicité avec ses followers, via son compte Instagram. Une visibilité autonome, construite avec méthode, qui lui servira pour trouver une galerie.
Votre premier post sur Instagram date du 30 octobre 2015. Comment avez-vous deviné l’importance de ce réseau social, dans le monde de l’art ?
Sabine Pigalle : Je n’ai rien deviné du tout ! A l’époque, j’alimentais ma page Facebook, ouverte en 2008 et je ne voyais pas l’intérêt de migrer vers un autre réseau social.
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Lire la suite >>>Pour sa première action de mécénat, la collectionneuse Sophie Javary a choisi une œuvre d’Agnès Thurnauer. En permettant l’installation des "Matrices/Chromatiques" au musée de l’Orangerie, pour dix ans, elle offre une visibilité à une femme artiste et, au public, une réflexion contemporaine sur le langage.
En pleine crise sanitaire et économique, vous venez de financer une importante pièce d’Agnès Thurnauer pour le musée de l’Orangerie. Quel déclic a fait, de la collectionneuse que vous étiez, une mécène ?
Sophie Javary : Le goût de l’art contemporain m’est venue, adolescente, lors de stages de poterie au chateau de Ratilly. Grâce aux époux Pierlot, qui organisaient des expositions dans ce château bourguignon du 13ème siècle, j’ai découvert Genevieve Asse, Viera da silva. Calder. Arpad Szenes.
Lire la suite >>>Depuis 20 ans, les œuvres de Philippe Pastor affichent, comme une obsession, la responsabilité individuelle de chaque homme dans la destruction de la nature. Série après série, ses toiles, sculptures et installations empruntent au vivant pour appeler à la prise de conscience.
Son esthétique est un outil au service d’une cause universelle. Paradoxalement, le sentiment d’intemporalité créé par l’artiste monégasque est un signal d’urgence, un appel à l’action.
Vous êtes autodidacte et avez commencé votre pratique artistique sur le tard. Quel est l’élément marquant qui vous a poussé à peindre ?
PHILIPPE PASTOR : Un jour, j’ai décidé de changer mes habitudes et mes fréquentations, de vivre dans d’autres lieux pour mener une autre vie. Alors la peinture est venue, d’elle-même.
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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