Après sept années chez Baccarat et deux ans à la Cité de la Céramique de Sèvres, Fabien Vallérian a pris en charge la communication internationale d’une autre très ancienne maison, Ruinart. En 2029, la fameuse Maison de champagne célèbrera ses 300 ans. Un anniversaire qui se prépare, dans le respect de la loi Évin, bien sûr, et dans la continuité d’une communication internationale liée à l’art contemporain, évidemment.
Quelle communication liée à l’art préparez-vous pour les 300 ans de la Maison ?
Fabien Vallérian : En route vers son quatrième siècle, Ruinart a lancé cette année un compte à rebours de dix ans avant les 300 ans. Chaque année, jusqu’en 2029, sera l’occasion d’une nouvelle invitation à des artistes. Avec cette ligne directrice : une création qui challenge le statu quo envers notre planète, et qui sera présentée aux visiteurs dans le terroir d’origine de nos champagnes.
En 2019, le duo Mouawad Laurier – Cyril Laurier et Maya Maouwad – a conçu une œuvre fondée sur l’intelligence artificielle, Retour aux sources, qui se nourrira des données du vignoble, de la production et du climat. C’est une œuvre à visée pédagogique, autour de la réflexion sur la place de l’homme dans la nature et la fragilité de l’écosystème.
Ruinart est le partenaire champagne officiel des foires d’art contemporain à travers le monde, des plus importantes aux plus modestes. Quel est le sens de cette omniprésence ?
Fabien Vallérian : Le mouvement a été initié il y a une quinzaine d’années, avec une ou deux foires d’art, et s’est accéléré dès lors que de nouvelles foires se sont assez spontanément tournées vers nous. Ruinart est aujourd’hui le partenaire officiel de 35 foires d’art contemporain dans le monde : les trois éditions d’Art Basel et de Frieze, la Fiac, mais aussi Paris Photo, Art Bruxelles, ExpoChicago, Dallas Art Fair...
Cette présence est légitime parce qu’elle prolonge la tradition d’une famille de collectionneurs qui, au XIXe siècle, a été la première à associer un artiste à sa marque : Alfons Mucha a créé une affiche pour Ruinart en 1896. Pour notre Maison, cette visibilité symbolise le goût de Ruinart pour l’art, mais aussi l’appétence du public des foires pour les qualités intrinsèques de notre champagne.
Comme Mouton-Rothschild et d’autres, Ruinart invite des artistes à mettre leur griffe sur des éditions limitées. Qu’attendez-vous d’une collaboration avec des artistes ?
Fabien Vallérian : La collaboration avec le travail de Vik Muniz, pour une édition très limitée de coffrets de jéroboams présentés à la dernière Fiac, reste exceptionnelle – Ruinart limite les interventions sur le produit. En revanche, nous sollicitons des artistes, environ 25 au cours des quinze dernières années, que nous invitons en résidence pour qu’ils expriment leur vision de la maison Ruinart.
Chacun des artistes donne son interprétation de l’histoire, du patrimoine, du savoir-faire ou encore des valeurs de la Maison. Erwin Olaf s’est ainsi concentré sur nos crayères, Liu Bolin a voulu montrer les personnes en charge de la production, Guideon Rubin les personnages historiques de la maison et Vik Muniz s’est inspiré de la vigne et des ceps...
Nous passons également cinq autres commandes lors de cinq événements majeurs (Frieze Los Angeles, l’Arco Madrid, Cosmoscow, Paris Photo et XXX). Ces œuvres, commandées à des photographes, des plasticiens ou des architectes, présentées dans les lounge VIP et chez nous, à Reims, renouvellent le regard sur la Maison.
Outre la communication par l’art, la communication par la publicité reste importante pour Ruinart. Comment choisissez-vous les supports ? Quelle est la tendance au cours des dernières années, en comparaison de l’investissement digital ?
Fabien Vallérian : Sans engager des budgets aussi importants que le secteur des cosmétiques ou les parfums, nous restons visibles comme annonceur dans les journaux et les revues spécialisées en France. C’est un choix qualitatif, celui de toucher des lecteurs épicuriens, épris d’art et de gastronomie.
Cet engagement, maintenu en volume, est au fil du temps abondé par un investissement complémentaire online, sous la forme de bannières, de newsletters ou de nouveau partenariats toujours en rapport avec notre actualité.
Lien vers les réinterprétations artistiques de la Maison Ruinart
Après 5 ans passés chez le promoteur immobilier Emerige à développer les projets artistiques aux cotés de Laurent Dumas, Angélique Aubert rejoint le cabinet de conseil en recrutement m-O conseil, afin de développer un département dédié au recrutement dans le monde de la culture et lance une activité de conseil en projets culturels. Questions sur un parcours passion...
Longtemps vous avez mené des projets au sein de grandes entreprises. Quelle envie vous pousse à proposer aujourd’hui deux offres, l’une de recrutement culturel, l’autre de conseil pour collectionneur, mais à votre compte ?
Angélique Aubert : Mon fil rouge, c’est la diffusion de l’art. Aujourd’hui, un amateur d’art qui a envie d’acquérir quelques œuvres ne sait pas forcément comment s’y prendre. Pour entrer dans l’univers des galeries et des artistes contemporains, il faut un passeur.
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Journaliste art au Monde, Harry Bellet décrit d’une plume ironique et tendre le milieu de l’art contemporain. Il nous livre içi son expérience des rapports entre journaliste et communicants. Instructif autant qu’avisé.
Pour Art 360 by Communic’Art, le journaliste et écrivain explique comment la presse en général et le Monde en particulier tentent de rendre compte de la mondialisation du marché, en faisant bon usage des ressources de la communication.
A la différence de beaucoup de journalistes, vous n’affichez pas de mépris pour les gens de communication. Pourquoi cette mansuétude ?
Harry Bellet : D’abord parce que c’est un métier ingrat, il faut avoir vécu un voyage de presse pour s’en rendre compte. Balader des touristes, ce n’est pas drôle, des touristes français encore moins, et si c ...
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Le processus d’élaboration du Pass Culture s’est voulu collaboratif sur un mode Start up d’Etat. Sébastian Sachetti, qui a conçu et organisé cette co-production, explique comment l’Etat a su mobiliser les futurs jeunes bénéficiaires et les professionnels de la culture. Et inventer les formes d’un nouveau service accessible pour 800 000 jeunes à partir de leurs 18 ans.
Au terme de quel parcours avez-vous été désigné pour imaginer les contours du Pass Culture ?
Sebastian Sachetti : Depuis la sortie de l’ENA, où j’étais inscrit comme élève étranger, j’ai alterné des postes dans le public et le privé, toujours dans le domaine culturel et avec une approche financière. Dans l'audiovisuel, notamment, au Brésil et en France, j’ai mené des négociations pour la production et la distribution de films. ...
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Par RAPHAËL TURCAT
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