Pierre-Jean Sugier directeur de la Fondation Fernet-Branca
Pierre-Jean Sugier directeur de la Fondation Fernet-Branca
La Fondation Fernet-Branca, sise à St Louis entre Mulhouse (France) et Bâle (Suisse) a su trouver sa place dans la géographie de l’art contemporain. Elle est devenue une étape obligée pour bien des visiteurs de Art Basel. Art 360 by Communic’Art est allé demander à son directeur Pierre-Jean Sugier les ingrédients de cette réussite malgré des moyens de communications très limités.
Comme son nom ne l’indique pas, la Fondation Fernet-Branca n’est pas liée à la marque d’alcool autrement que par l’historique du bâtiment ?
Pierre-Jean Sugier : L’idée de la fondation Fernet-Branca a germé en 2003 lors d’une visite de l’architecte Jean-Michel Wilmotte à Saint-Louis. Dans le bâtiment classé de l’ancienne distillerie, fermé en 2 000, le député maire Jean Ueberschlag a voulu créer sur 1 500 m2 un espace dédié à l’art contemporain.
Le nom de la Fondation est donc lié à l’historique du bâtiment et non à un engagement de la marque d’alcool.
A mon arrivée, en 2013, il a fallu préciser sa vocation, et améliorer la connaissance du public proche et plus lointain. L’apport des revenus du casino Barrière de Blotzheim reversé par la municipalité - 80% de notre budget - est évidemment précieux.
Les premières années ont montré la difficulté d’installer un tel lieu dans le paysage de l’art contemporain. Aujourd’hui c’est fait.
Au-delà des réseaux sociaux, quels moyens avez-vous privilégié pour toucher le public local, qui n’est pas forcément francophone ?
Pierre-Jean Sugier : Facebook s’est imposé d’emblée pour créer un lien et l’étendre vers une communauté élargie d’amateurs d’art. Nous avons rapidement conquis plus de mille abonnés à notre page —ils sont près de deux mille aujourd’hui.
Idem pour Instagram, avec un compte fort d’un millier d’abonnés. Mais ce sont les médias traditionnels, cependant, qui ont assuré principalement notre visibilité.
Nous entretenons un dialogue permanent avec les Dernières nouvelles d’Alsace et l’Alsace, tout d’abord, ainsi qu’avec France 3 pour gagner en notoriété. Sans négliger la presse locale suisse et allemande, qui reste très influente.
Plusieurs supports consacrés à la culture dans le grand Est - notamment Novo, Zut magazine et Poly, diffusés gratuitement dans les lieux culturels - ont également bien relayé notre programmation. Les relations avec les bloggeurs se sont avérées également efficaces, en particulier avec l’association « Bâle en Français ».
Cet effort a rapidement payé, quelle est la proportion de la fréquentation d’un public étranger dans le total des visiteurs ?
Pierre-Jean Sugier : Il y a 5 ans, la Fondation Fernet-Branca comptait 5% de visiteurs suisses. Aujourd’hui, grâce à cet effort de communication et à l’intégration dans le MuseumPassMusée - 320 sites, 3 pays, 1 passeport - un visiteur sur 5 vient de Suisse, et autant de l’Allemagne.
La fréquentation du public français et étranger a augmenté depuis cinq ans, et de près de 30 % en 2018, avec 40 % d’étrangers.
La proximité de Bâle et ce grand moment qu’est la foire Art Basel, ont également été exploités avec succès ?
Pierre-Jean Sugier : Parmi nos cibles figurent évidemment les collectionneurs, les galeristes et l’ensemble des professionnels qui œuvrent dans les musées et les centres d’art. Sans oublier les artistes.
Depuis que la Fondation est partenaire du programme VIP de Art Basel, 600 personnes nous visitent pendant la foire et bénéficient d’un système de navettes.
Petit déjeuner, cocktail ou dîner sont l’occasion de nouer des partenariats et de bénéficier de prêts d’œuvres. Comme, récemment, deux pièces de Jean-Michel Basquiat prêtées par un collectionneur et pour lesquelles nous organisons des visites conférence spécifiques.
Vous avez pour particularité de multiplier les événements qui mêlent art et gastronomie. Quels avantages en tirez-vous ?
Pierre-Jean Sugier : Notre « Art lunch » fonctionne bien. Ce sont 45 minutes de visite, suivies d’un déjeuner pour 25 à 30 personnes. Vegan ou tarte flambée, il en faut pour tous les goûts !
Très prochainement, Nicole Hassler, artiste plasticienne franco-suisse, connue pour ses œuvres en relation à l'industrie cosmétique, choisira une région viticole et un œnologue proposera des vins pour une première édition de dégustation. Ces initiatives sont dans l’air du temps et attirent du monde.
Cela étant, les perspectives de promotion de la Fondation sont ambitieuses : la ville de Saint-Louis participe d’une dynamique locale que nous souhaitons structurer. De Strasbourg à Zurich, en passant par le Bad Wurtemberg, se concentrent artistes, collectionneurs, écoles d’art, fondations, musées et centres d’art.
Au-delà d’Art Basel, cet arc compte aussi les foires de Karlsruhe et Start à Strasbourg. Avec les élus régionaux et le Frac, nous travaillons à mettre en cohérence nos initiatives, avec l’espoir de conquérir un public toujours plus nombreux.
www.fondationfernet-branca.org
2, rue du Ballon
68300 Saint-Louis
00 33 (0)3 89 69 10 77
Le Musée de l’Elysée de Lausanne doit s’intégrer dans le projet muséal PLATEFORME 10, vaste regroupement architectural culturel et de loisirs dont le musée sera l’un des piliers en 2021, Julie Maillard en décline la communication au présent et au futur, au singulier et au pluriel. Exercice de transition au moment où le Musée se réinvente
Comment avez-vous conçu la communication sur l’évolution des missions du Musée de l’Elysée (collection et expositions… ), mais aussi sur son implantation au sein d’une « Plateforme » culturelle ?
Lire la suite >>>Danseuse et chorégraphe, Dominique Hervieu fait corps, avec la même passion, avec ses fonctions de directrice de la maison de la Danse. Jusqu’au détail des questions de billeterie, rien ne lui échappe. La communication n’est pas un gros mot pour celle qui s’est fixé le défi de faire découvrir toutes les danses à tous les publics.
En prenant à Lyon les commandes de la Maison de la Danse, en 2011, vous affichiez l’ambition de désenclaver cette discipline, à tous les sens du terme. Quels critères permettent de mesurer les progrès accomplis ?
Dominique Hervieu : Pour une institution culturelle soumise à une éthique de service public, comme pour un artiste qui souhaite partager sa sensibilité, mieux vaut savoir à qui l’on s’adresse.
Lire la suite >>>Philippe Apeloig est un maître dans son domaine. Graphiste, artiste, théoricien il a imaginé un livre/objet mémoriel exceptionnel par son propos et sa forme, Enfants de Paris, 1939-1945, consacré aux plaques commémoratives parisiennes.
Il est le créateur, entre autres, des logos, images de marque des Musées de France, et du musée Yves Saint-Laurent à Marrakech. Art 360 y Communic’Art ne pouvait que s’intéresser à un tel créateur de sens.
Pour un musée, un théâtre ou un festival, l’identité visuelle et le logo sont aussi importants que pour une marque de grande consommation. Comment parvenez-vous à donner une forme graphique à une ambition culturelle ?
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