AU TEMPS DU CORONAVIRUS, COMMUNIC'ART DONNE LA PAROLE À SES CLIENTS.
Quel impact cette expérience inédite a-t-elle sur l’artiste-peintre et le maître d’art que vous êtes ?
Ces dernières semaines j’ai petit à petit découvert, ou redécouvert, un temps long, bien plus long qu’auparavant, et celui-ci est propice à des moments de méditation et de mémoire que je n’avais encore jamais explorés aussi profondément. Dans mon atelier, seul, je retrouve des objets, des éléments de nature insolites rapportés de mes voyages. Ces éléments, je les explore et je les redécouvre avec un œil différent, différent de celui que j’avais lorsque je les ai collectés. Une pierre rapportée des montagnes de Chine, une branche de bois fossile trouvée dans le désert du Namib, des feuilles séchées inventoriées il y a une quinzaine d’années… Ce sont autant d’éléments que je peux passer des heures et des jours à observer ; il s’engage au fil du temps une conversation intime avec l’objet. La vie réapparaît, la mémoire se reforme, alors j’imagine, je dessine, je peins, je construis.
En quoi est-ce important pour vous de maintenir le lien avec vos collectionneurs et partenaires ?
La plupart de mes clients me sont fidèles depuis de nombreuses années, et c’est grâce à eux que j’ai pu exprimer mes idées et mes créations à travers des projets plus passionnants les uns que les autres. Maintenir le contact en ce moment nous permet à tous d’échanger dans un contexte où la valeur temps s’est transformée. Les échanges sont plus profonds, plus intimes, moins formels et générateurs d’idées et de réflexions nouvelles. J’ai été impressionné par l’agilité des réseaux sociaux : leur potentiel à rapprocher dans un moment si particulier, alors que l’on pensait que tout allait s’arrêter, et la réception du public sur des médias comme Instagram ont été très forts, et très encourageants.
En cette période de confinement, quelles sont les actions que vous menez pour poursuivre la mission de votre atelier ?
Le confinement est aujourd’hui une réalité ancrée dans notre présent mais, il y a deux mois, c’était une notion inconnue. Quelques jours avant l’annonce du gouvernement, comprenant ce qui se passait autour de nous en Europe, en Italie d’abord, puis en Espagne, j’ai pris la décision de fermer tous mes espaces d’activité et de demander à mes collaborateurs de rester chez eux. Dans nos métiers, où le processus créatif évolue et rebondit au fur et à mesure que le processus de réalisation avance, la fermeture d’un atelier de réalisation est une décision très difficile, mais il en allait de ma responsabilité sociale vis-à-vis de la santé des personnes qui m’accompagnent et de leurs proches. J’ai gardé le lien avec toutes mes équipes, et nous avons développé le télétravail avec les personnes qui le pouvaient via tous les outils qui nous sont accessibles aujourd’hui. Pour les autres, après cinq semaines de confinement strict, j’ai décidé de rouvrir progressivement et avec des horaires plus souples les ateliers. Nous avons la chance d’avoir de belles surfaces dans nos ateliers et il nous a été possible de réinventer les espaces de travail de chacun afin de limiter les contacts et les interactions. C’est une ambiance de travail très particulière, mais nécessaire pour honorer nos commandes et poursuivre notre travail.
Comment considérez-vous le rôle de la culture et de l’art dans ce contexte de crise sanitaire ?
Dans cette période inédite, les musées, les galeries, les lieux de spectacle vivant étant fermés, nous avons vu un pan de l’art et de la culture emprunter d’autres chemins pour exister. Je trouve les réseaux sociaux très importants, car ils permettent de rester connectés avec les acteurs du milieu de l’art et de la culture et d’apporter un contenu très riche bien que virtuel. À mon sens, ils ne combleront jamais l’expérience réelle et émotionnelle de la présence et du contact humain que nous espérons tous retrouver rapidement. Je pense que les nouvelles formes d’existence de l’art et de la culture sont en train de se réinventer en ce moment même. Je pense plus à des expériences de proximité, à des moments de contact privilégiés, et moins à de la consommation à outrance. Dans cette période, le temps du contact humain de qualité, d’intensité deviendra la chose la plus importante à vivre.
Quels sont vos projets à venir ?
Mes projets à venir sont d’abord des projets présents, interrompus par cette situation. J’ai quelques très belles réalisations à terminer pour des collectionneurs privés, notamment une qu’il me tarde d’installer en Californie, et puis d’autres en Russie, en Suisse et ailleurs… Évidemment, ce temps donne à repenser la manière dont le travail est présenté, et à la manière dont il sera présenté, je souhaite réinventer ces expériences.
Actif online depuis presque 10 ans, Christie’s a accéléré la digitalisation de ses ventes et de sa communication. La crise, explique Cécile Verdier, permet d’installer sans délai, en accéléré, les outils pertinents qui seront les standards de demain, et toucher ainsi de nouveaux publics.
L’implantation mondiale de Christie’s a-t-elle aidé Christie’s France à prendre la mesure de l’épidémie, puis, lorsque le confinement a été imposé, à communiquer en interne et en externe ?
Cécile Verdier : Le fait d’être une maison de taille internationale, présente en Asie, nous a permis d’avoir une vision très en amont de la situation et de pouvoir utiliser en France des méthodes déjà mises en place par nos collègues dans nos bureaux en Chine et à Hong Kong.
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En cette période de confinement, quelles sont les actions menées par la Fondation Henri Cartier-Bresson par vous et votre équipe pour poursuivre vos activités ?
François Hébel : Une légère présence sur les réseaux sociaux, sans submerger les lecteurs. Nous utilisons les « Perles des archives » et quelques documents intéressants pour mieux faire connaître Henri Cartier-Bresson avec des textes courts.
En quoi est-ce important pour vous de maintenir le lien avec vos communautés et vos publics ?
FH : C’est le rôle pédagogique de la Fondation, une de ses principales raisons d’être autour de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson et de Martine Franck.
Comment considérez-vous le rôle ...
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En cette période de confinement, quelles sont les actions menées par l’équipe du château d’Auvers-sur-Oise pour poursuivre votre action en tant qu’institution culturelle ?
Delphine Travers : En cette période particulière, où la culture est omniprésente et nous aide lors de notre confinement, nous transposons les expériences à vivre au château d’Auvers de manière virtuelle afin que nos publics puissent continuer à découvrir la richesse et la diversité culturelle du château.
Puisque le public ne peut pas venir au château d’Auvers, c’est donc le château qui vient vers lui.
Lire la suite >>>Bien avant la crise du coronavirus, le compte Instagram @jerrygogosian s’était imposé comme une Pythie du monde de l’art contemporain.
Accumulant les mèmes, des images banales assorties de commentaires méchamment ironiques, celle qui se présente comme une ex-galeriste de Los Angeles cultive une dérision qui lui assure une audience de 68 000 followers. Elle lui permet d’échanger avec les puissances de la place, dont elle podcast les interviews.
De son ton acéré, elle relève que la pandémie aura seulement poussé chacun dans sa pente. Elle ne s’attend à aucune sérieuse remise en cause, ni des méga-galeries, ni du système des foires.
Un sarcasme qui pousse la profession à abandonner les communications stéréotypées pour en revenir à l’essentiel : la transmission des œuvres d’art. ...
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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