Art 360° by Communic'Art,
le blog de la communication et
de la médiation dans l'art et la culture...
Art 360°
by Communic'Art,
le blog de la communication
et de la médiation
dans l'art et la culture...
 
MATHIEU TEMPLON, DIRECTEUR DE LA GALERIE TEMPLON - BRUXELLES "La simplicité est la clé du succès de notre viewing room"
Arts | Marché | Médias
Daniel Bernard | 19.10.2020 | 16:50


Daniel Bernard
Journaliste
Biographie >>>

Moins de voyages, moins de foires :  la nouvelle donne oblige les galeries d’art contempo-rain à repenser leur visibilité en dehors de leur territoire. Le directeur de l’antenne bruxelloise de la galerie Templon, assisté par les développeurs d’Arteïa, analyse les bonnes pratiques de l’expérience des viewing room.

 

La galerie Templon n’a pas attendu le confinement pour lancer sa viewing room. Sans doute une des meilleures du genre. Quel a été le déclic ?

Mathieu Templon : En ouvrant une antenne à Bruxelles, en 2013, la Galerie Templon répondait déjà au besoin d’élargir l’accès aux œuvres. Nombre de nos artistes n’étaient pas représentés en Belgique et il s’agissait ainsi de les rapprocher des collectionneurs outre Quiévrain. En juin 2019, lorsque j’ai imaginé pour Bruxelles une exposition commune de cinq artistes de la galerie, sur le thème du dessin, j’ai cherché le moyen d’en amplifier l’impact.

En créant drawingroom.templon.com, j’ai pu montrer la manière dont Omar Ba, Oda Jaune, Abdelkader Benchamma, Chiharu Shiota et Norbert Bisky s’étaient approprié les murs. Cette captation était d’autant plus précieuse que l’exposition « From the paper to the wall » reposait sur la production d’œuvres éphémères.

 

Au-delà des clients connus et du public habituel de la galerie Templon, quelles étaient les cibles ?

Mathieu Templon : Notre cible, c’est toujours le plus grand nombre. J’ai évidemment pensé aux résidents de Belgique qui très souvent partent au soleil en juillet et en août, mais aussi au grand public.

Grâce à Arteïa, inventeur de solutions informatiques pour le monde de l’Art, et à ses développeurs, j’ai voulu une viewing room très accessible, sans compétence technique requise et sans mot de passe. Une vue générale du lieu d’exposition, des œuvres cliquables, des informations associées sur la pièce et l’artiste et, enfin, un onglet permettant de demander des renseignements.

J’ai voulu me garder de la tentation de la sophistication, qui exclue les novices, ainsi que du désir de capter des données, qui ronge notre vie privée.

 

Le résultat a été assez satisfaisant pour que la Galerie Templon systématise le principe des viewing rooms.

Mathieu Templon : L’investissement était raisonnable, de l’ordre de quelques milliers d’euros, et nous n’avons pas cherché à calculer le coût unitaire de chaque visiteur. Ce que nous avons mesuré en revanche, c’est la satisfaction des artistes, heureux de pouvoir montrer leur travail en renvoyant sur drawingroom.templon.com.

Et celle des visiteurs, dont certains ont fait le déplacement jusqu’à la galerie pour voir de plus près ce que la visite virtuelle leur avait donné en aperçu. Et pour acheter des œuvres aussi. Cela nous a incité à renouveler l’initiative.

 

La création de viewing rooms pour les expositions rendues impossibles par le confinement avait-elle un objectif commercial plus précis ?

Mathieu Templon : Les expositions de Norbert Bisky et Billie Zangewa, vernies le 13 mars 2020, n’avaient pu être ouvertes qu’une seule journée lorsque le confinement a été imposé.

Il se trouve que la plupart des œuvres de ces deux artistes avaient été vendues, mais la galerie avait à cœur de les montrer. Depuis mon appartement de Bruxelles, j’ai travaillé avec les développeurs d’Arteia et l’équipe de la galerie pour qu’en dix jours, ces deux expositions et celle de Jim Dine à Bruxelles soient accessibles online.

Grâce à une communication par voie de newsletter et notre compte Instagram, nous avons reçu plus de mille visites dès la première journée. Et des centaines de demandes d’informations, qui étendaient notre zone de chalandise au monde entier.

Cela nous a permis de nouer des contacts avec de nouveaux collectionneurs et même de réaliser plusieurs ventes ces derniers mois.

 

Au terme de ces premières expériences, comment concevez-vous la complémentarité entre l’expérience de l’œuvre via le digital et en « présentiel » ?

Mathieu Templon : La clé, c’est la simplicité. Un visiteur repère un artiste dans un musée ou une exposition. Il tape son nom sur Instagram ou sur YouTube, qui sont utilisés comme des moteurs de recherche au même titre que Google. En un clic, il bascule sur le site de la galerie et sa viewing room. Un formulaire permet d’aller au-delà des quelques informations succinctes.

La restriction des voyages et le ralentissement du rythme des foires ne bouleversent pas le mar-ché de l’art, mais obligent les galeries à opérer une révolution pour affirmer leur visibilité en dehors de leur territoire.

Déjà, nous échangions par mail avec des personnes que nous connaissions ou qui connaissaient nos artistes. Il faut désormais aller chercher d’autres publics, plus jeunes notamment. Le milieu de l’art, comparé à la musique ou au cinéma, était en retard dans sa transformation digitale. La crise du Covid-19 ne fait qu’accélérer un processus à l’œuvre.

 

Cet investissement numérique vous dispensent-t-ils de communiquer sur les médias « cla-siques » ?

Mathieu Templon : Si la galerie Templon continue d’annoncer dans la presse spécialisée, ce n’est pas seulement pour la soutenir : ses lecteurs sont nos collectionneurs !

Il faut juger l’efficacité plutôt que la mode : l’impact d’une publicité dans Sabato n’a pas d’équivalent pour signaler l’exposition de Jan Van Imschoot à la communauté flamande de Belgique.

Et pour Jan Fabre, dont les œuvres et le nom sont identifiés, l’affichage à Bruxelles a été un succès. Nous avons noué plus de cinquante ans d’histoire avec nos artistes et nos collectionneurs, pas question de tout effacer !

 

www.templon.com

www.arteia.com

 

Propos recueillis par Daniel Bernard

Retour à l'accueil du Blog

Capitales Européenne de la Culture. Comment prolonger les effets bénéfiques du label ?
Médias
JULIE AGERON | 29 Avril 2014 | 02:04

Campagne publicitaire de Marseille-Provence 2013 créée par l'agence Leg.

Comment un musée peut-il fidéliser son public ? Le Dallas Art Museum montre la voie.
Institutions | Mécénat | Médias
MÉLANIE MONFORTE | 09 Avril 2014 | 08:04

Afin de de prospérer, les musées ont plus que jamais besoin de responsabiliser leurs communautés.


MÉLANIE MONFORTE
Chargée de communication
Biographie >>>

Depuis janvier, le Dallas Museum of Art (DMA) propose une adhésion gratuite. C’est la première étape d’un plan visant à créer une relation à long terme avec ses visiteurs en offrant à ces derniers une expérience personnalisée et participative avec l’institution.

Plutôt qu'un modèle transactionnel classique basé sur l’échange entre argent et service, le DMA inaugure un modèle reposant sur les relations entre l’institution et ses visiteurs, intitulé « DMA Friends ». Le pari étant qu’un attachement accru du visiteur au musée générera au moins autant de revenu que le fait une adhésion standard.

Le musée a mis en place un programme de fidélisation qui récompense les membres pour leur présence et leurs interactions avec l’institution. Un cercle vertueux participatif qui permet de décupler l’implication ...

Lire la suite >>>
Quelle communication événementielle pour la presse spécialisée ? L’exemple d’AD
Design | Médias
MARIE DUFFOUR | 09 Avril 2014 | 08:04

A partir du 7 septembre, l'exposition AD Intérieurs 2013 convie 14 stars de la décoration à ré-inventer un hôtel particulier du XVIIe siècle.

Perdu à Paris ? Tourisme et design s'associent le temps d'une exposition.
Design | Institutions
GEORGES BAUR | 09 Avril 2014 | 08:04

Lost In Paris: vous avez jusqu'au 11 Janvier 2014 pour découvrir l'exposition au Lieu du Design


GEORGES BAUR
Directeur artistique
Biographie >>>

L'exposition "Lost in Paris" organisée dans Le Lieu du Design est consacrée au design et au tourisme à Paris et en Ile-de-France.

Pour l'évènement, on a fait appel à deux créateurs talentueux, Maurizio Galante et Tal Lancman, qui délivrent au public leur vision du projet. L'exposition "Lost in Paris" s'insère dans le cadre de la Paris Design Week qui a lieu du 9 au 15 septembre 2013.

L'exposition présente ainsi le travail des deux créateurs qui ont décidé de porter un regard nouveau sur la ville de Paris et sur la région Ile-de-France. 
Il s'agit pour les Parisiens de redécouvrir leur ville en y portant un regard neuf et résolument tourné vers le design.

L'exposition s'affirme à la fois comme un clin d'oeil ludique et artistique, et constitue en ...

Lire la suite >>>

Billets des éditorialistes

Les derniers articles

2024

2022

2021

2020

2019

2018

2016

2015

2014

2013


 
 
Le blog 360° est une production Communic'Art