Prestataire de la foire ArtParis depuis 3 ans, le fondateur d’Immersion 3D nous livre les clés de la progression de l’utilisation des outils numériques : les galeristes qui prennent le temps d’intégrer photos, vidéos, hypertextes à leur communication mesurent rapidement une optimisation quantitative et qualitative.
Vous avez, par votre maîtrise de la vidéo immersive, démultiplié les visites de la foire ArtParis. Dans quelle mesure la crise sanitaire du Covid-19 a-t-elle levé les barrières psychologiques dans le monde de l’art, où il est convenu d’opposer expérience de l’œuvre et digitalisation ?
Maxime Krief : En observant le monde de l’art par le prisme d’Instagram, il semble que les artistes, les musées, les galeristes aient enfin sauté le pas de la digitalisation. En réalité, les blocages se sont atténués, mais demeurent.Dans le secteur de l’immobilier, la visite virtuelle est considérée comme un outil supplémentaire, qui incite les clients vraiment intéressés à se déplacer pour une visite physique. Dans le monde de l’art, ArtParis fait encore figure d’iconoclaste, en mettant à la disposition des exposants les outils de visite immersive.
Avec le recul, il est pourtant certain que l’outil que nous développons, lorsqu’il est promu dans la communication on-line et via les réseaux sociaux, donne envie de se déplacer jusqu’à l’œuvre pour en prendre la mesure, et éventuellement l’acquérir.
Auparavant, un visiteur qui avait apprécié une exposition disait à ses amis "vous devez absolument aller voir cette expo!" ; aujourd'hui, il partagera la visite virtuelle par les réseaux sociaux, impactant ainsi grandement le nombre de vues.
Depuis le début du re-confinement, comment les galeries d’art qui vous sollicitent formulent-elles leurs nouveaux besoins ?
Maxime Krief : La crise du Covid-19 a privé les galeries d'art de leur fréquentation quotidienne et les galeristes ont réalisé que les visites virtuelles leur permettaient non seulement de présenter leurs oeuvres de façon complète (en ajoutant du contenu texte, photo, et hyperliens), mais également d'augmenter leurs visites, sur rendez-vous.
Les professionnels veulent désormais exploiter aussi les vidéos, photos, et panoramas, tous ces nombreux services annexes que mis à leur disposition pour en faire des outils de communication.
La technologie numérique permet-elle de mesurer précisément l'impact des différents dispositifs, en termes de fréquentation et de vente ?
Maxime Krief : Dans un période économiquement difficile, il est naturel de peser l’intérêt de chaque euro investi. Les statistiques permettent d’évaluer l’investissement sur le temps long. Qui plus est, il faut apprécier un outil en fonction de l’usage qui en est fait !
Si les organisateurs d’Art Paris sont bien plus satisfaits que ceux de Photo London, par exemple, c’est qu’ils ont pris la peine de promouvoir la visite immersive générale du Grand Palais, puis incité chacun de leurs exposants à créer leur propre stand virtuel avec les œuvres de leurs artistes.
Au-delà du bénéfice d’image, la fréquentation de Art Paris en 2020 a été de 41 000, visiteurs uniques, contre 30 800 en 2019 et 25 000 en 2018.
Certaines fonctionnalités, qui inciteraient les visiteurs à rester plus longtemps dans les espaces virtuels, et aussi à acheter, sont encore sous-exploitées. Avez-vous renoncé à surmonter ces blocages ?
Maxime Krief : Le marché de l’art contemporain n’aime pas parler d’argent. Y compris dans les galeries dites « commerciales », il n’est pas d’usage d’afficher les prix ! Ce qui n’empêche pas chacun d’analyser ses comptes et donc de mesurer ses investissements.
Or ces investissements s’avèrent vite rentables quand un collectionneur chinois ou américain qui ne peut se déplacer à Paris, prend contact via une viewing room.
D’un simple clic, il est désormais possible grâce à notre technologie 3D Mattertag, d’afficher non seulement un cartel ou un article, mais aussi une vidéo. Par chat ou par Skype, le visiteur peut aussi entrer en contact vidéo avec le galeriste, pour prolonger et approfondir la relation.
Aujourd’hui, un visiteur passe déjà en moyenne 7 minutes « dans » une galerie virtuelle et 20 minutes sur une foire on line —c’est encore trop peu. Mais si on compare ses temps d’attention avec les parcours météoriques des visiteurs d’un stand physique, c’est déjà une bonne base !
Pour Me Jean-Jacques Neuer, avocat spécialisé dans les contentieux liés au marché de l’art, la communication est un mal nécessaire. À partir du litige qui opposait la Picasso administration aux époux Le Guennec, décryptage d’une stratégie judiciaire.
Dans l’affaire de recel d’œuvres d’art, où vous défendiez la Picasso administration contre les époux Le Guennec, qui prétendaient avoir reçu de Picasso un don de 271 œuvres, pourquoi avez-vous dénoncé ceux qui en avaient fait « une histoire de lutte des classes » ?
Jean-Jacques Neuer : La France a une fragilité en ce qu’elle a un rapport ambigu à l’argent. Pour s’assurer de la sympathie de l’opinion, la partie adverse avait d’emblée pris cet angle de communication : je défendais la plus puissante succession d’artiste contre un modeste électricien !
Lire la suite >>>Depuis 45 ans, un couple de psychiatres, spécialistes du langage, compose une collection d’art conceptuel.
En ouvrant leur collection aux visites privées, en leur domicile de Marseille, ils démontrent que le marché de l’art n’est pas un « shopping » comme les autres. Une belle histoire de partage autour de l’art.
Médecins psychiatres et collectionneurs en duo depuis 45 ans, vous ouvrez les portes de La Fabrique, une ancienne filature marseillaise qui abrite vos œuvres, mais qui est aussi votre lieu de vie. A qui sont destinées ces visites ?
Josée et Marc Gensollen : Depuis nos premières acquisitions, nous concevons notre collection comme un acte de transmission plutôt que de privatisation. C’est pourquoi nous prêtons volontiers les pièces qui nous sont demandées pour des expositions.
Lire la suite >>>Anaïs de Senneville est depuis 2015, en charge de la programmation au sein de la Société des Amis du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
Pour fidéliser les membres de l’association, distinguer cette dernière de ses nombreuses homologues parisiennes, et séduire les mécènes indispensables à son activité, il lui faut mettre en oeuvre une communication équilibrée.
Le diner annuel reste l’événement le plus visible des sociétés d’amis. Comment distinguer le diner du MAM des autres événements comparables à Paris et dans le monde ?
Anaïs de Senneville : Nous avons créé en 2008 notre premier dîner de gala pour soutenir le musée. Il se tient tous les ans, la veille du vernissage de la FIAC.
Lire la suite >>>Géraldine Bareille et Nicolas Renucci lancent SPRING, une agence d’Art contemporain innovante et engagée. SPRING se veut un modèle inédit qui répond aux mutations du marché de l’art.
SPRING fait son Great Opening avec une exposition collective des premiers artistes accompagnés par l’Agence, le 28 novembre 2019, 7 rue Froissart, 75003 Paris.
Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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