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PHILIPPE APELOIG, GRAPHISTE "L’identité visuelle est un repère essentiel pour le public"
Artistes | Arts | Design | Institutions
Daniel Bernard | 03.04.2019 | 09:51

© Carlos Freire


Daniel Bernard
Journaliste
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Philippe Apeloig est un maître dans son domaine. Graphiste, artiste, théoricien il a imaginé un livre/objet mémoriel exceptionnel par son propos et sa forme, Enfants de Paris, 1939-1945, consacré aux plaques commémoratives parisiennes.

Il est le créateur, entre autres, des logos, images de marque des Musées de France, et du musée Yves Saint-Laurent à Marrakech. Art 360 y Communic’Art ne pouvait que s’intéresser à un tel créateur de sens.

Pour un musée, un théâtre ou un festival, l’identité visuelle et le logo sont aussi importants que pour une marque de grande consommation. Comment parvenez-vous à donner une forme graphique à une ambition culturelle ?

Philippe Apeloig : Cette démarche semble évidente aujourd’hui, parce que les institutions culturelles sont devenues des entreprises. Du musée public le plus modeste aux plus grandes fondations privées, chacun, à sa manière, s’intègre dans une visée politique, locale ou internationale, qui nécessite d’affirmer sa singularité.

Dans cette compétition, l’identité visuelle est un repère essentiel pour le public.

Il y a quarante ans, quand Jean Widmer a imaginé le logo du Centre Pompidou, inspiré de la façade de Piano et Rogers, ni le Louvre ni Versailles n’avaient leur identité visuelle. Aujourd’hui, l’image de marque est souvent le premier message d’une institution.

Vous avez créé le logo bien connu aujourd’hui des musées de France, quel en est le message ?

Philippe Apeloig : Je voulais exprimer deux idées : la préservation et l’accessibilité. J’ai abandonné le «M» capital pour une lettre minuscule plus fragile, plus modeste. Je l’ai ensuite insérée dans un plan d’architecte, comme une salle vue de haut, avec des murs pour la protéger et des ouvertures permettant une circulation.

La première étape du travail du graphiste, avant de se pencher sur sa feuille blanche, consiste à comprendre les besoins réels, et souvent inexprimés, de son commanditaire. Comme un acteur qui s’empare d’un personnage, il faut saisir sa personnalité avant d’interpréter le rôle.

Au terme de cet échange particulier, le logo ou la typographie épousera l’initiative culturelle autant qu’il lui donnera une forme. Le logo réussi est celui qui semble avoir été conçu sur mesure pour l’institution, comme un vêtement qui vous sied parfaitement et dont vous ne pouvez plus vous passer.

Quelle a été votre démarche pour la création du logo du musée Yves Saint-Laurent à Marrakech ?

Philippe Apeloig : Les lettres YSL forment déjà un sigle très fort, rendu éternel par le logo dessiné par Cassandre en 1961 au moment de la création de la marque. Il s’agissait donc pour moi d’utiliser ces trois lettres dans un contexte nouveau.

Ma réflexion m’a conduit à intégrer les deux initiales « m » des mots « musées » et « marrakech », en bas de casse : celles-ci me faisaient penser à la forme des arches mauresques. De plus, la composition typographique du logo est insérée dans carré incliné à quarante-cinq degrés qui évoque ainsi les Zéliges, petits fragments de céramiques émaillés, mais aussi certaines œuvres de Mondrian, qui a tant inspiré Yves Saint-Laurent.

L’importance grandissante des réseaux sociaux réduit-elle la place de la typographie, au profit de la couleur et de la forme ?

Philippe Apeloig : Les outils de création visuelle sont à disposition de tout le monde, mais pour être graphiste, il faut développer un regard.

Le mien s’est formé à Paris, à l’École Duperré et à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, puis aux Pays-Bas, dans les bureaux de Total design où Wim Crouwel et son équipe avaient conçu l’identité visuelle de grandes compagnies pétrolières, mais aussi celle du Stedelijk museum.

Mon dictionnaire mental, influencé par l’abstraction, m’incite à toujours viser l’épure dans mon travail de création. Aujourd’hui, les réseaux sociaux ajoutent la contrainte de pouvoir faire tenir les logos dans des carrés ou des cercles relativement réduits.

Comment avez-vous mobilisé cette approche graphique pour la conception de votre livre mémoriel Enfants de Paris, 1939-1945, consacré aux plaques commémoratives parisiennes ?

Philippe Apeloig : Profondément citadin, attentif aux signes de la ville, j’ai voulu concentrer l’attention des lecteurs sur ces singulières traces urbaines, ces murmures disséminés dans les rues de la capitale.

Photographiées en plan rapproché et rassemblées dans cette compilation qu’est Enfants de Paris, 1939-1945, les plaques deviennent alors visibles, et racontent une histoire autant qu’une géographie.

Le livre, véritable « millefeuille », s’impose d’abord par son volume et son poids. On y entre comme on y sort : par des détails de la typographie des plaques, comme si on les observait à la loupe. Des pages de gardes bleues au début et rouges à la fin font apparaître, avec le blanc de la tranche des pages, le drapeau tricolore. L’ouvrage a été conçu comme un véritable objet de design.

Les plaques sont rassemblées par arrondissement, et leur enchaînement crée un parcours dans la capitale. On y découvre l’étonnante diversité des lettrages, des ornements, des couleurs, des formes, des matériaux, mais aussi du contexte architectural d’installation.

Et, bien sûr, on y lit des noms, parfois connus, souvent anonymes. L’ensemble forme une communauté, qui, rassemblée, nous invite à comprendre le passé pour mieux vivre le présent.

 

 

Le logo des musées de France

https://bit.ly/2IVuva3

 

Le site du musée

Yves Saint-Laurent à Marrakech

https://bit.ly/2VCc9w9

 

Enfants de Paris, 1939-1945

Librairie

La belle Hortense

31, rue Vieille du Temple

75004

 

FNAC

https://bit.ly/2GYinmZ

 

 

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Un curateur sommeille en vous ? Le Curate Award peut vous lancer !
Arts | Design
MARIE DUFFOUR | 04 Novembre 2013 | 05:11

Si la curation est votre vocation, le Curate Award co-organisé par la Fondation Prada est fait pour vous.


MARIE DUFFOUR
Chief of press office
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Le Curate Award est une initiative commune à la Fondation Prada et à l’Autorité des musées du Quatar dont l’objectif est à la fois de stimuler l’intérêt pour la curation et de récompenser les approches innovantes de cette pratique.

Le gagnant de cette compétition aura la responsabilité de la curation d’une expostion organisée au Quatar ou en Italie. Le juré du concours est composé entre autres d’Hans Ulrich Obrist, Rem Koolhaas, Miuccia Prada, Nadine Labaki et Sheikha al Mayassa (la princesse du Quatar).

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Souhaitez-vous devenir mécène ? Le Louvre a besoin de vous !
Institutions | Mécénat | Médias
MÉLANIE MONFORTE | 31 Octobre 2013 | 11:10

Tous Mécènes : le Louvre sollicite à nouveau les internautes pour la restauration de son patrimoine


MÉLANIE MONFORTE
Chargée de communication
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Après les succès des précédentes campagnes « Tous Mécènes », Le Louvre fait de nouveau appel à son public. Les dons serviront cette fois à financer la restauration de la Victoire de Samothrace, statue emblématique du musée Parisien au même titre que la Joconde.

Cette restauration concerne également l’escalier de Daru. Outre l’importance de ce dernier pour la circulation des visiteurs, c’est un élément essentiel de la scénographie de cette statue représentant la déesse Niké sur la proue d’un bateau.

Sur les 4 millions d’euros nécessaires, 1 million devra être levé grâce à cette campagne adressée aux particuliers, le reste provenant d’entreprises privées.

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Comment Converse mise sur les jeunes artistes pour sa communication.
Arts | Mécénat
GEORGES BAUR | 25 Octobre 2013 | 10:10

Converse, en s'improvisant mécène des jeunes artistes britanniques, pourrait bien participer à l'éclosion du Warhol de demain.


GEORGES BAUR
Directeur artistique
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Converse co-organise outre-manche, avec la Whitechapel Gallery et le magazine Dazed, un prix d’art contemporain pour les jeunes artistes britanniques.

Chaque année depuis 2010, l’Emerging Artists Award fait la promotion d’artistes de moins de 35 ans, ayant finis leurs études, et n’étant pas encore représentés en galerie.

L’événement possède déjà une certaine notoriété, notamment grâce à la crédibilité de ses organisateurs et à la qualité de son comité, qui comprend notamment l’artiste Jeremy Deller, ancien lauréat du Turner Prize, celebre prix d’art contemporain pour les « grands ».

Les retombées pour les artistes retenus sont importantes : 1000£ pour un artiste sélectionné, cet argent servant à organiser une exposition personnelle et un supplément de 5000£ pour le ...

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À quoi rime la performance de Jay Z à la Pace Gallery ?
Arts | Médias
GEORGES BAUR | 15 Octobre 2013 | 04:10

Geste d'artiste ou brillant coup de comm' ? Jugez sur pièces avec le clip de "Picasso Baby"


GEORGES BAUR
Directeur artistique
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S‘inspirant de la manifestation artistique de Marina Abramovic au MoMa « The Artist Is Present », Jay Z s’appropria la Pace Gallery à New-York pour une interprétation de son titre Picasso Baby. Six heures durant, il chanta devant un public enthousiasmé qui eut pleinement son rôle à jouer dans cette « expérimentation transculturelle collaborative ».

Cet "happening" s'incrit dans la tradition du lieu et vient marquer le lancement de son dernier album.  Cette association peut néanmoins surprendre tant l’univers du Rap U.S. et celui des « white cubes » semblent étrangers l’un à l’autre.

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