Paul-Emmanuel Reiffers, Président-Fondateur du groupe de communication Mazarine, annonce la création de Reiffers Art Initiatives, fonds de dotation pour le soutien à la jeune création contemporaine et la diversité culturelle.
Une trentaine d’artistes par an seront accompagnés afin de promouvoir à l’international la nouvelle scène artistique française.
Ce fonds, qui bénéficiera d’un soutien financier de 500 000 euros par an, initiera plusieurs actions pour financer, exposer et donner de la visibilité aux figures émergentes de l’art contemporain de demain.
Vous annoncez le lancement d’un fonds de dotation en soutien à la jeune création contemporaine et la diversité artistique. Dans votre parcours d’homme de communication et de collectionneur, comment avez-vous été confronté à cette urgence ?
Paul-Emmanuel Reiffers : La période, pour chacun d’entre nous, invite à se concentrer sur l’essentiel et je souhaite être utile, tout simplement, aux artistes et à mon pays.
En Allemagne, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, historiquement, les acteurs institutionnels ont apporté une aide significative pour la promotion mondiale de leur scène nationale.
En France, j’ai ressenti la fragilité des artistes, accentuée par la crise du Covid-19, qui les empêche de se projeter au-delà des frontières, dans les plus grands musées et les galeries les plus puissantes.
En soutenant plus particulièrement les créateurs qui, venus d’ailleurs, enrichissent le patrimoine national et la culture française, c’est un peu de l’énergie créatrice de la France qu’on exporte. A l’égal des Anglo-saxons, ils seront demain les artistes globaux courtisés par les plus grands collectionneurs.
Emma Lavigne, directrice du Palais de Tokyo, Benjamin Millepied, danseur et chorégraphe, Marie-Cécile Zinsou, mécène et collectionneuse... Vous vous êtes entouré d’un jury très diversifié, tourné vers la transmission et la diffusion. Quel message souhaitez-vous porter auprès du public ?
Paul-Emmanuel Reiffers : Chacun des membres du comité artistique international a son goût et ses choix. Tous sont parfaitement ancrés en France, sans restreindre leur curiosité au pré-carré franco-français.
Leur crédibilité incontestable dans le monde de l’art apportera aux artistes sélectionnés une caution précieuse.
En retour, le regard que leur porteront les créateurs et collectionneurs, d’Amérique et d’Asie notamment, contribuera à renforcer la notoriété de la scène française sur la carte de l’art contemporain.
Le message que j’aimerais partager avec le public, à travers cette nouvelle initiative, est celui de l’importance d’un espace conversationnel où chacun s’exprime et respecte l’autre, dépassant les clivages par une compréhension de la vie en commun.
Dans les champs de la création artistique, l’art contemporain valorise par essence la liberté d’expression et d’exposition, ainsi que la libre appréciation des œuvres, dans le respect des singularités de chacun. Le Fonds est l’ardent promoteur de cette diversité bien comprise.
Le soutien que vous apportez aux créateurs n’est pas seulement financier. Avec un mentorat et des expositions orchestrées par des curateurs reconnus, quelle est pour vous la promesse de ce dispositif global?
Paul-Emmanuel Reiffers : Un artiste a besoin de visibilité. Au-delà du financement de la production artistique, je veux mettre en lumière le travail des créateurs, leur ouvrir les portes des centres d’art.
Avec le comité international que j’ai réuni comme gage de qualité et le mentorat par une personnalité affirmée du monde de l’art, notre sélection d’artistes bénéficiera instantanément d’une précieuse notoriété.
Quel programme d’expositions avez-vous engagé en France et à l’international afin de faire valoir les artistes soutenus par votre fonds de dotation ?
Paul-Emmanuel Reiffers : Nous prévoyons deux grandes expositions annuelles. En octobre, lorsque les yeux du monde de l’art sont focalisés sur Paris, les collectionneurs et les institutions s’échapperont de la FIAC pour découvrir au studio des Acacias un talent neuf, parrainé par un grand mentor.
Pour la première édition du programme de mentorat, l’artiste star américain Rashid Johnson a fait le choix du jeune artiste français Kenny Dunkan.
Originaire de Guadeloupe et ancien pensionnaire de la Villa Médicis, il développe une oeuvre performative et hybride, puisant dans la culture visuelle des Caraïbes pour interroger héritage colonial et identité fragmentée.
En avril, nous exposerons des jeunes artistes autour d’une thématique, sous la direction d’un curateur de renommée internationale.
Le fonds Reiffers Art Initiatives comprend une importante dimension internationale. Quelle devrait être, en Chine ou aux Etats-Unis, la juste place des artistes qui vivent et travaillent en France ?
Paul-Emmanuel Reiffers : L’exposition du printemps confrontera les Français à des artistes chinois et américains, tandis que nos partenaires issus de ces deux pays pourront les montrer aux publics de Shanghai ou New-York.
Dans les années 90, les Young British Artists ont conquis le monde à partir de la galerie de Charles Saatchi. Les jeunes français méritent le même soutien.
Vous projetez d’éditer un « Who’s who » de la jeune création française, imaginez-vous faire émerger une « french touch », comme en musique ?
Paul-Emmanuel Reiffers : Réveiller la même énergie, susciter l’émulation et ainsi stimuler dans le monde entier la curiosité pour les artistes français, c’est le but ultime.
Dans la période post-Brexit, Paris accueille les plus grandes galeries. Il faut saisir ce moment, sans tarder.
Vous êtes grand amateur d’art premier africain et un collectionneur aguerri de la scène contemporaine afro-américaine. Quel sens donnez-vous à cette quête ?
Paul-Emmanuel Reiffers : Vivre dans son siècle, voilà mon aspiration, qui me guide également en tant que collectionneur. Les artistes dont j’acquiert les œuvres habitent notre époque et si je regarde vers l’Afrique, ce n’est pas seulement parce que j’y ai vécu quinze ans dans ma jeunesse.
Nos sociétés développées ont besoin de ce jeune continent autant que nous avons besoin de lui. Cet échange, je l’ai vécu avec Rashid Johnson. Je l’ai rencontré en 2014, en achetant une première œuvre sur bois, une évocation de l’Etranger de Camus inspirée de Jean Dubuffet.
L’année suivante, je l’ai exposé au studio des Acacias en partenariat avec la galerie internationale Hauser&Wirth. Aujourd’hui, c’est moi qui le sollicite pour être le premier mentor dans le cadre de mon projet philanthropique de soutien à la diversité artistique portée par les jeunes artistes d’ici.
L’intrication très prégnante d’une histoire personnelle marquante, de rencontres fortes avec des artistes singuliers , et de la construction d’une collection qui fasse sens, voilà ce qui me guide.
www.reiffersartinitiatives.com
UN COMITE ARTISTIQUE INTERNATIONAL
Engagé depuis plusieurs années pour la création contemporaine, Paul-Emmanuel Reiffers a réuni des personnalités du monde de l’art et de la culture, partageant des valeurs d’ouverture et d’inclusivité, ainsi qu’une volonté farouche de soutenir la création en France et à l’étranger, pour accompagner les initiatives du fonds, sélectionner et faire rayonner les nouveaux talents.
Le Musée de l’Elysée de Lausanne doit s’intégrer dans le projet muséal PLATEFORME 10, vaste regroupement architectural culturel et de loisirs dont le musée sera l’un des piliers en 2021, Julie Maillard en décline la communication au présent et au futur, au singulier et au pluriel. Exercice de transition au moment où le Musée se réinvente
Comment avez-vous conçu la communication sur l’évolution des missions du Musée de l’Elysée (collection et expositions… ), mais aussi sur son implantation au sein d’une « Plateforme » culturelle ?
Lire la suite >>>Danseuse et chorégraphe, Dominique Hervieu fait corps, avec la même passion, avec ses fonctions de directrice de la maison de la Danse. Jusqu’au détail des questions de billeterie, rien ne lui échappe. La communication n’est pas un gros mot pour celle qui s’est fixé le défi de faire découvrir toutes les danses à tous les publics.
En prenant à Lyon les commandes de la Maison de la Danse, en 2011, vous affichiez l’ambition de désenclaver cette discipline, à tous les sens du terme. Quels critères permettent de mesurer les progrès accomplis ?
Dominique Hervieu : Pour une institution culturelle soumise à une éthique de service public, comme pour un artiste qui souhaite partager sa sensibilité, mieux vaut savoir à qui l’on s’adresse.
Lire la suite >>>Philippe Apeloig est un maître dans son domaine. Graphiste, artiste, théoricien il a imaginé un livre/objet mémoriel exceptionnel par son propos et sa forme, Enfants de Paris, 1939-1945, consacré aux plaques commémoratives parisiennes.
Il est le créateur, entre autres, des logos, images de marque des Musées de France, et du musée Yves Saint-Laurent à Marrakech. Art 360 y Communic’Art ne pouvait que s’intéresser à un tel créateur de sens.
Pour un musée, un théâtre ou un festival, l’identité visuelle et le logo sont aussi importants que pour une marque de grande consommation. Comment parvenez-vous à donner une forme graphique à une ambition culturelle ?
Lire la suite >>>Pierre-Jean Sugier directeur de la Fondation Fernet-Branca
La Fondation Fernet-Branca, sise à St Louis entre Mulhouse (France) et Bâle (Suisse) a su trouver sa place dans la géographie de l’art contemporain. Elle est devenue une étape obligée pour bien des visiteurs de Art Basel. Art 360 by Communic’Art est allé demander à son directeur Pierre-Jean Sugier les ingrédients de cette réussite malgré des moyens de communications très limités.
Comme son nom ne l’indique pas, la Fondation Fernet-Branca n’est pas liée à la marque d’alcool autrement que par l’historique du bâtiment ?
Pierre-Jean Sugier : L’idée de la fondation Fernet-Branca a germé en 2003 lors d’une visite de l’architecte Jean-Michel Wilmotte à Saint-Louis. Dans le bâtiment classé de l’ancienne distillerie, fermé en 2 000, le député maire Jean Ueberschlag a voulu créer sur 1 500 m2 un espace dédié à l’art contemporain.
Le nom de la Fondation ...
Lire la suite >>>Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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