Le confinement n'est pas fini. Et les interviews par CB News des responsables du monde de la communication non plus. Rencontre ce matin avec François Blanc, fondateur et président de l'agence Communic'Art.
Comment -vous et votre agence- allez-vous?
François Blanc : Comme presque tout le monde, le coronavirus a été un choc pour moi et pour toute l’équipe de Communic’Art, l’agence que j’ai fondée en 2004 pour conseiller les acteurs du monde de la culture, de l’art du design et de l’architecture. Bill Gates, dans un TedTalk lumineux, avait anticipé dès 2015, sur un monde ébranlé par une pandémie. Soyons honnêtes : dans le flot d’information que je reçois et analyse, j’avais comme beaucoup négligé cet avertissement ! Ma priorité a été de mettre chacun à l’abri et de maintenir, entre nous et avec nos clients, le lien de confiance. Avant tout, j’ai eu besoin de demander des nouvelles. Collaborateurs, clients, anciens clients, partenaires, ils sont tous bien plus que des fiches dans un smartphone, ce sont des proches. Heureusement, après quelques angoisses pour certains, tout va bien ! Depuis le 16 mars, équipée de longue date en mobilité, Communic’art poursuit sa mission : proposer des stratégies et se donner les moyens de les mettre en œuvre par la maîtrise des applicatif, relations, presse, construction d’écosystèmes de réseaux sociaux, création et diffusion de catalogues et de monographies...
2) Comment les demandes de vos clients et partenaires ont-elles évolué ?
FB : Le monde de l’art au sens large, parce qu’il s’inscrit dans la mondialisation, est violemment chamboulé. J’ai conseillé à mes clients de parler vite et fort. Quand les rites, le business model et la notion de valeur explosent soudainement, chacun doit prendre la mesure du choc, redéfinir son métier dans le nouvel environnement pour survivre à la crise, envisager la suite et le faire savoir ! Artistes, galeristes, centres d’art, musées, fondations, foires, journalistes et médias doivent réaffirmer leur identité et leur utilité. Pour paraphraser Camus « la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté… Elle consiste à faire son métier ». Ce coup de frein n’affecte pas la raison d’être de chaque métier, au contraire ! Les galeristes qui nous font confiance sont aussi ceux qui avaient déjà pris le train du numérique, le rideau de fer baissé à leur porte ne les a pas empêché d’entourer leurs artistes et de continuer à échanger avec les collectionneurs. Les musées et les fondations, privées de leurs visiteurs, ont su projeter leurs expositions sur la toile. Ce ne sont pas les demandes qui ont changé, c’est la réponse qu’il faut adapter.
3) Avez-vous au moins une bonne nouvelle à nous transmettre ?
FB : L’épidémie est un désastre humain, mais la crise, en soi, est un accélérateur d’innovation. Un gigantesque lab’! La digitalisation bien maîtrisée permet à tous de communiquer avec son message, son style, sa cible, son exigence. La puissance de feu d’un troll est aussi à la portée d’un artiste fier de son travail, d’un galeriste qui croit en sa cohérence, d’une fondation riche d’un fort tempérament, d’un musée à la mission de conservation et de diffusion d’un savoir ! La bonne nouvelle de cette crise, c’est que l’audience des réseaux sociaux et celle de la presse ont progressé ensemble. On va enfin pouvoir tourner la page d’un débat creux entre numérique et physique pour proposer des stratégies de communication qui marchent sur leurs deux pieds.
4) Comment vous et votre activité peuvent-elles être utiles à la société ?
FB : Quand l’humanité vit une tragédie, quand la misère menace et que les repères se brouillent, l’art est une ancre, un totem, un baume et une boussole. Les passeurs d’art sont plus que jamais indispensables. Pour chaque pays, et tout particulièrement pour la France qui compte tant sur ce plan aux yeux du monde, il est essentiel de préserver le prestige et le rayonnement de ses musées, de fortifier ses artistes, de développer la circulation des œuvres. C’est notre raison d’être. Elle inscrit Communic’Art sur le long terme au-delà du rôle considérable et plus que jamais stratégique que nous jouons auprès de nos clients en cette période de crise. En utilisant bien sûr Instagram, Zoom et What’s app, droit devant, avec au cœur l’honnêteté de faire ce que doit.
AU TEMPS DU CORONAVIRUS, COMMUNIC'ART DONNE LA PAROLE À SES CLIENTS.
Quel impact cette expérience inédite a-t-elle sur l’artiste-peintre et le maître d’art que vous êtes ?
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En cette période de confinement, quelles sont les actions que mène YellowKorner pour poursuivre son activité ?
En cette période de confinement, YellowKorner a dû fermer un grand nombre de ses galeries pour respecter toutes les mesures qui sont quasiment les mêmes dans tous les pays où nous sommes présents. Sur les 120 galeries du réseau, nous avons fermé 100 galeries. Nous avons des lors décidé d’être très actif sur Internet avec quelques actions tel que les Frais de ports offerts à tous les clients pour une commande en ligne, un service de chat et de conseil en ligne, et aussi un reversement de 10 % de notre chiffre sur toutes les nouveautés au profit du fonds de l’OMS, l’Oganisation mondiale de la santé.
Comment maintenez- ...
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Quelles sont les actions que mène Museum TV, la première télé 100 % art, pour poursuivre son activité ?
Pierre Cesbron : Dès le début du confinement, nous avons modifié notre programmation pour proposer aux téléspectateurs des programmes pédagogiques et ludiques, à travers des émissions qui nous apprennent à dessiner, à voyager dans l’univers de la bande dessinée, à découvrir des artistes, comprendre le sens caché de certaines œuvres…
Toute l’équipe travaille à domicile. Il a fallu adapter notre organisation pour continuer à proposer des programmes inédits et adaptés à cette période si particulière, une programmation pour toute la famille mais aussi des visites de musées et d’expositions depuis son fauteuil.
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En cette période de confinement, quelles sont les actions que le Cnap, vous-même et votre équipe, ont menées pour poursuivre vos activités dédiées à l’ensemble des acteurs du secteur des arts visuels ?
Béatrice Salmon : La gestion physique de la collection du Fonds national d’art contemporain a dû s’interrompre, du fait de l’impossibilité des équipes d’être présentes pour poursuivre le travail des prêts et dépôts. Nous restons cependant à l’écoute de nos partenaires pour les accompagner dans leurs projets de reports ou pour veiller à la bonne conservation des œuvres pendant ce temps suspendu créé par la crise sanitaire.
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Par RAPHAËL TURCAT
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