Alice Audouin
Alice Audouin
Alice Audouin Consulting s’est construit une réputation en activant des connections entre le monde de l’art et celui du développement durable. Sa fondatrice en fait bénéficier Guerlain, Paris Europlace, Ruinart, la RMN et crée de nombreux événements au croisement de l’art et du développement durable. Pour elle promouvoir un art qui intègre les enjeux du développement durable, c’est promouvoir l’art contemporain.
Quand une idée est à la mode, tout le monde s’en empare, non sans arrière-pensées. Quels sont vos conseils pour se tenir à l’écart de la double gadgétisation de l’art et du développement durable et éviter ainsi d’attirer les critiques croisées des amateurs d’art et des écologistes sincères ?
Alice Audouin : Attendons que ce soit la mode ! Pour le moment, c’est un signal faible d’une tendance de fond. Je remarque d’immenses territoires où cette rencontre est totalement absente.
Nous sommes à un moment très particulier, avec d’un côté une croissance folle d’expositions sur ces thèmes - actuellement au Musée ArOs ou la Triennale de Design à Milan, en Juin au Garage à Moscou - et de l’autre une absence qui frôle le déni !
Les stéréotypes sur l’environnement, y compris dans le monde de l’art, sont encore très nombreux : par exemple, on considère le réchauffement climatique comme une cause « militante ».
On a tendance aussi à réduire l’écologie à la un retour à la nature ! Les panneaux photovoltaïques, comme ceux qu’utilise l’extraordinaire artiste anglais Haroon Mirza, c’est aussi de l’écologie, pourtant !
Réciproquement, les stéréotypes sur l’art, dans le milieu de l’environnement, sont vivaces. Le land art ou le street art ne résument pas les expressions artistiques du développement durable ! Il est essentiel de provoquer les rencontres entre ces deux univers pour abattre ces stéréotypes.
Comment Alice Audouin Consulting activa des connections féconde s et « naturelles »entre le monde de l’art et celui du développement durable ?
Alice Audouin : Je construis ces connexions depuis quinze ans via mon cabinet de conseil aux côtés de clients tels que Guerlain, Paris Europlace, Ruinart, la RMN... Je suis aussi présidente fondatrice de l’association Art of Change 21, qui organise de nombreux évènements dans le monde au croisement de l’art et du développement durable, avec des artistes comme John Gerrard, Minerva Cuevas, Romuald Hazoumé et qui a pour parrain Olafur Eliasson.
Enfin, à la Sorbonne, je dispense un cours sur “Art et développement durable”, le premier de l’université française.
Le cœur de mon expertise consiste à identifier et sélectionner les artistes les plus pertinents, qu’ils soient émergents ou déjà reconnus, qui adressent des thèmes comme la préservation des océans, le réchauffement climatique, les déchets, la pollution de l’art, la chute de la biodiversité...
Ma base de données, que je mets sans cesse à jour, compte aujourd’hui 800 artistes français et internationaux.
Par exemple j’ai initié et j’accompagne la collaboration entre le Groupe LVMH et le jeune artiste Jérémy Gobé sur le thème du réchauffement climatique. Il s’agit d’un projet de restauration du corail par de la dentelle, une idée géniale aujourd’hui testée par les laboratoires du Museum National d’Histoire Naturelle.
Avec quels arguments parvenez-vous à entrainer les entreprises à travailler avec des artistes engagés ?
Alice Audouin : Promouvoir un art qui intègre les enjeux du développement durable, c’est promouvoir l’art contemporain, un art pleinement embarqué dans son époque. C’est prendre la main sur son temps, c’est être tourné vers l’avenir.
Je m’appuie beaucoup sur les études. Tous les indicateurs montrent que, du minimalisme au mouvement vegan, en passant par la mode éthique, les évolutions sociétales sont justement vertes et durables.
Déçue de ne pas trouver d’études qui donnent une plus belle part aux tendances de la culture, j’ai moi-même co-produit une étude de tendance internationale « Go For Green, Green Living and Thinking » qui indique les 10 principales tendances mondiales durables et écologiques à l’échelle des consommateurs et des modes de vie, et de l’art !
En France, quels sont les éventuels blocages, psychologiques ou fiscaux, qui freinent encore la fertilisation croisée de l’art et du combat pour la sauvegarde de la planète.
Alice Audouin : La philosophie du développement durable, c’est « faire ensemble », qui se heurte parfois à une organisation des entreprises en silo : vous avez d’un côté une direction du développement durable, de l’autre une direction du mécénat, de l’innovation ou de la communication.
Le bon sens voudrait qu’elles puissent agir de concert, autour d’artistes impliqués sur des enjeux environnementaux, car tout le monde gagne, mais cela suppose une transversalité qui est encore bien loin d’être en place.
Enfin, le secteur de l’art lui-même a du mal à prendre pleinement ses responsabilités concernant ses modes de production et son fonctionnement très consommateur de transports en avion.
Je travaille à construire un outil pratique qui permettra, par exemple, de calculer le bilan carbone d’une exposition. Dans la même logique, j’ai eu le plaisir de créer un circuit de réemploi ayant permis ainsi de « recycler » Monumenta 2014 au Grand Palais. Le recyclage avance bien sû, mais dans le fond, c’est une révolution culturelle qui est en jeu, c’est pour cela que c’est très stimulant.
Pour Me Jean-Jacques Neuer, avocat spécialisé dans les contentieux liés au marché de l’art, la communication est un mal nécessaire. À partir du litige qui opposait la Picasso administration aux époux Le Guennec, décryptage d’une stratégie judiciaire.
Dans l’affaire de recel d’œuvres d’art, où vous défendiez la Picasso administration contre les époux Le Guennec, qui prétendaient avoir reçu de Picasso un don de 271 œuvres, pourquoi avez-vous dénoncé ceux qui en avaient fait « une histoire de lutte des classes » ?
Jean-Jacques Neuer : La France a une fragilité en ce qu’elle a un rapport ambigu à l’argent. Pour s’assurer de la sympathie de l’opinion, la partie adverse avait d’emblée pris cet angle de communication : je défendais la plus puissante succession d’artiste contre un modeste électricien !
Lire la suite >>>Depuis 45 ans, un couple de psychiatres, spécialistes du langage, compose une collection d’art conceptuel.
En ouvrant leur collection aux visites privées, en leur domicile de Marseille, ils démontrent que le marché de l’art n’est pas un « shopping » comme les autres. Une belle histoire de partage autour de l’art.
Médecins psychiatres et collectionneurs en duo depuis 45 ans, vous ouvrez les portes de La Fabrique, une ancienne filature marseillaise qui abrite vos œuvres, mais qui est aussi votre lieu de vie. A qui sont destinées ces visites ?
Josée et Marc Gensollen : Depuis nos premières acquisitions, nous concevons notre collection comme un acte de transmission plutôt que de privatisation. C’est pourquoi nous prêtons volontiers les pièces qui nous sont demandées pour des expositions.
Lire la suite >>>Anaïs de Senneville est depuis 2015, en charge de la programmation au sein de la Société des Amis du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
Pour fidéliser les membres de l’association, distinguer cette dernière de ses nombreuses homologues parisiennes, et séduire les mécènes indispensables à son activité, il lui faut mettre en oeuvre une communication équilibrée.
Le diner annuel reste l’événement le plus visible des sociétés d’amis. Comment distinguer le diner du MAM des autres événements comparables à Paris et dans le monde ?
Anaïs de Senneville : Nous avons créé en 2008 notre premier dîner de gala pour soutenir le musée. Il se tient tous les ans, la veille du vernissage de la FIAC.
Lire la suite >>>Géraldine Bareille et Nicolas Renucci lancent SPRING, une agence d’Art contemporain innovante et engagée. SPRING se veut un modèle inédit qui répond aux mutations du marché de l’art.
SPRING fait son Great Opening avec une exposition collective des premiers artistes accompagnés par l’Agence, le 28 novembre 2019, 7 rue Froissart, 75003 Paris.
Par FRANÇOIS BLANC
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Par RAPHAËL TURCAT
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