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Art 360, le blog
de Communic’Art,
s’adresse à tous ceux qui
font de la médiation et de
la communication un
véritable enjeu dans l’art
et la culture…
ANNABELLE AUDREN

Directrice de la 46 St Paul Gallery

« Saint-Paul de Vence est une destination incontournable de l’art contemporain. »
Arts
27.10.2025


Propos recueillis par
FRANÇOIS BLANC
Biographie >>>

À la tête de la galerie 46 St Paul, Annabelle Audren incarne une nouvelle génération de galeristes pour qui la Côte d’Azur, plus qu’un décor, est un territoire d’expérimentation curatoriale. Elle défend une approche ouverte et exigeante, mêlant artistes émergents et confirmés, art et design, ancrage local et rayonnement international.

 

Art 360 : Avant d’ouvrir la galerie 46 St Paul, vous avez dirigé la Fondation CAB. En quoi cette expérience, à la croisée de l’institution et du lieu privé, a-t-elle influencé votre vision du rôle d’une galerie aujourd’hui ?

Annabelle Audren : Cette expérience m’a offert plusieurs perspectives que je m’efforce de perpétuer aujourd’hui au sein de la galerie. Tout d’abord, l’importance de favoriser un dialogue entre artistes émergents et établis.

Au CAB, cette proximité entre les œuvres majeures et les artistes en résidence était non seulement très enrichissante pour ces derniers, mais permettait également aux spectateurs d’établir des liens entre différentes générations artistiques.

Ensuite, la valorisation et l’animation d’un lieu sont essentielles pour offrir des expériences immersives aux collectionneurs.  Cela passe par la transgression des frontières, par exemple en mêlant design et art.

L’organisation d’événements contribue également à cette volonté de dynamisme. Nous sommes attentifs aux propositions de collaborations et de partenariats.  L’objectif est d’éviter un lieu figé qui se repose sur ses lauriers.

Saint-Paul-de-Vence est un lieu mythique, imprégné d’histoire et de mémoire artistique. Comment une galerie contemporaine comme la vôtre peut-elle dialoguer avec cet héritage tout en affirmant une vision résolument contemporaine ?

La Fondation Maeght et des galeries historiques comme celle de Catherine Issert continuent d’inspirer notre galerie en faisant coexister harmonieusement l’art moderne et contemporain.

Le village, en accueillant des artistes et des amateurs d’art du monde entier, favorise les rencontres et les échanges, créant ainsi une offre artistique crédible auprès des collectionneurs avertis et accessible au grand public.

La galerie 46 St-Paul présente des artistes contemporains exigeants et accessibles.  Nos critères de sélection privilégient les artistes ayant des histoires à raconter à travers leurs œuvres, comme la photographe Eleonora Strano, qui témoigne des changements climatiques en mêlant son histoire personnelle à son travail.

D’autres artistes se concentrent sur l’harmonie des couleurs et des formes, dans l’héritage de l’abstraction.  J’apprécie la diversité des approches et la possibilité de proposer des œuvres énigmatiques qui invitent le spectateur à s’interroger sur le propos de l’artiste.

La clientèle de Saint-Paul de Vence est cosmopolite, avec une forte présence américaine et internationale. Comment adaptez-vous votre médiation à ce public international tout en préservant un ancrage local fort ?

Effectivement, la majorité de nos clients vient de New York et de Los Angeles.  Pour répondre à cette clientèle diversifiée, j’ai adopté une stratégie de médiation bilingue, français et anglais, sur notre site web et nos réseaux sociaux.

J’ai également développé des réseaux solides auprès des expatriés résidant sur la Côte d’Azur, notamment des groupes d’amateurs d’art qui fréquentent régulièrement nos vernissages.  De nombreux anglophones et Scandinaves possèdent des résidences secondaires à Saint-Paul de Vence, Nice, Mougins, Cannes, Monaco, et ils se réjouissent de l’arrivée d’une nouvelle génération de galeries.

Les collectionneurs apprécient la possibilité d’acquérir des œuvres d’artistes reconnus à des prix raisonnables pendant leurs vacances, tout en bénéficiant d’une visibilité accrue grâce à la présence de nos artistes dans la presse spécialisée et les foires d’art reconnues. Ce n’était pas toujours le cas dans le passé, même récent, ce qui contribuait à une image parfois ternie de la Côte d’Azur.  Nous sommes déterminés à redorer cette image. 

En tant que nouvelle génération de galeristes, nous sommes également des acteurs du monde culturel, ayant déjà collaboré avec de grandes maisons à Paris, Bruxelles et Londres.  Notre objectif est de faire rayonner cette région, dont l’histoire est intimement liée à l’art depuis les beaux jours.

Vous mentionnez souvent l’importance pour les galeries du village de « regrouper leurs forces ». Comment envisagez-vous cette collaboration entre acteurs privés et institutions comme la Fondation CAB ou la Fondation Maeght ? À quoi pourrait ressembler un véritable « parcours Saint-Paul » dédié à l’art contemporain ?

Il est naturel que j’aie des liens avec ces lieux et leurs acteurs, car nous partageons de nombreux visiteurs et recommandons nos espaces dès que possible.

Nous pourrions organiser un événement annuel pour conjuguer nos synergies, créer un parcours entre institutions et galeries, et offrir aux visiteurs une expérience transversale mettant en avant la qualité curatoriale qui en résulte.

Le lieu même de la galerie, au cœur du village, est porteur d’une dimension architecturale et sensorielle. Comment cette proximité entre l’art, le patrimoine et le paysage influence-t-elle la scénographie de vos expositions et l’expérience des visiteurs ?

La galerie est idéalement située au cœur du village historique, offrant souvent un bel effet de surprise au public qui découvre un espace qui débute en longueur, où j’aime accrocher des petits moyens formats, des dessins et des gravures des artistes. 

Elle se déploie ensuite dans une vaste salle avec une hauteur sous plafond des poutres permettant d’exposer de beaux formats, et une terrasse avec une vue spectaculaire sur les collines voisines et la mer jusqu’au cap d’Antibes. La lumière pénétrante offre une lisibilité optimale des œuvres tout en créant une atmosphère douce et enveloppante.

Enfin, si vous deviez définir votre ambition pour Saint-Paul de Vence dans les cinq prochaines années, qu’aimeriez-vous que l’on dise du rôle que 46 St-Paul aura joué dans la redéfinition de la scène artistique du Sud et de l’image culturelle du village ?

Ce rôle allie générosité envers un public diversifié et artistes, en mettant en avant leur travail, tout en maintenant une exigence, un choix critique et une rigueur dans la sélection et la ligne curatoriale, en phase avec le marché de l’art actuel.

46stpaulgallery.com
 

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Comment le Rijksmuseum rend l’art accessible à ses compatriotes ?
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27 January 2015 | 11:01

KPN donne vie au Musée Rijksmuseum d'Amsterdam grâce à l'affichage dynamique


Propos recueillis par
FRANÇOIS BOUTARD
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Pour fêter la première année de sa réouverture, le musée national des Pays-Bas, le Rijksmuseum, a exposé des versions animées de sa collection de célèbres chefs d’œuvres de la peinture flamande dans les métros d’Amsterdam et Rotterdam.

Durant une semaine, du 10 au 19 avril 2014, sur 86 écrans d’affichage numérique installés dans 16 stations de métro, les passants ont donc pu découvrir des versions animées de célèbres toiles. La laitière de Vermeer coulant son lait ? Une autre manière de redonner vie à cette œuvre emblématique.

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L’art, ça va « e-marcher » ?
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22 December 2014 | 03:12

19% des acheteurs ont dépensé 10 000 € à 50 000 €


Propos recueillis par
RAPHAËL TURCAT
Biographie >>>

3,76 milliards de dollars. C’est la coquette somme que représentera en 2018 le total du marché mondial de l’art en ligne selon Hiscox, l’assureur spécialisé (entre autres) dans les objets d’art et dont le deuxième rapport annuel est à observer à la loupe pour tracer les contours du business de demain.

Si ces prévisions se confirment, le marché de l’art en ligne (maisons de vente, sites spécialisés et galeries) aura donc pédalé d’ici là au rythme d’un taux de croissance à 19% (son chiffre d’affaires s’élevait en 2013 à 1,57 milliards de dollars).

Autant dire un grand bond en avant pour ce retardataire qui se réveille une dizaine d’années après que le e-commerce traditionnel s’est généralisé un peu partout dans le monde : en 2005, pour la première fois aux Royaume-Uni, plus de 50% des adultes avaient effectué un ...

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Nathalie Heinich

Sociologue française

Le paradigme de l'art contemporain
Arts | Institutions | Marché
30 October 2014 | 05:10

Le nouvel ouvrage de référence pour comprendre l'art contemporain

Comment Internet démultiplie une exposition 100% virtuelle ?
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10 October 2014 | 01:10

L'exposition 100% virtuelle ou la culture à portée de tous


Propos recueillis par
AURÉLIA BOURQUARD
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A l’occasion de la Biennale de Belleville 2014, Marie Maertens, journaliste et critique d’art, qui collabore régulièrement aux revues Connaissance des Arts, Arts Programme et Balthazar, elle écrit aussi dans Artpress et Blast, a curaté l’exposition, Brooklyn Belleville, une exposition d’un genre nouveau : pas de lieu, pas d’œuvres physiques.

Une exposition 100% virtuelle où le spectateur est invité non pas à regarder mais à écouter les descriptions faites par les artistes eux-mêmes de leurs œuvres. A l’instar du regretté Edouard Levé qui avait publié en son temps l’ouvrage Œuvres, six artistes proposent donc le récit d’ ...

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