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SABINE PIGALLE, artiste "Instagram m’a permis de vendre une série complète à une grande collectionneuse américaine"
Artistes | Arts | Médias
Daniel Bernard | 03.12.2020 | 13:30


Daniel Bernard
Journaliste
Biographie >>>

Son exposition personnelle au Centre Matmut pour les arts, en Normandie, a temporairement fermé ses portes en raison de la pandémie. Qu’importe, l’artiste qui se joue de la photo entretient un lien de complicité avec ses followers, via son compte Instagram. Une visibilité autonome, construite avec méthode, qui lui servira pour trouver une galerie.

 

Votre premier post sur Instagram date du 30 octobre 2015. Comment avez-vous deviné l’importance de ce réseau social, dans le monde de l’art ?

Sabine Pigalle : Je n’ai rien deviné du tout ! A l’époque, j’alimentais ma page Facebook, ouverte en 2008 et je ne voyais pas l’intérêt de migrer vers un autre réseau social.

Avant d’en prendre conscience, j’ai observé, j’ai tâtonné. Mes premiers posts parlaient surtout de  la Normandie où je vis, de mes amis et des artistes que j’aime, et montraient assez peu mes œuvres.

Je ne m’y suis intéressée vraiment qu’à la mi-2018 sur les fructueux conseils de François Blanc, le fondateur de Communic’Art. Les gros comptes étaient déjà en place, mais au vu de l’identité visuelle de mon travail, il m’a assurée que j’avais les moyens de me distinguer.

 

Pour une artiste, à quels besoins spécifiques Instagram peut-il répondre ?

Sabine Pigalle : Un artiste a besoin de visibilité. N’étant pas défendue par une grosse galerie, je devais faire connaitre mon travail aux professionnels du monde de l’art par un autre biais.

Je n’avais pas d’autre choix que d’être active dans l’espace où se retrouvent critiques d’art, curateurs, responsables d’institutions, galeristes et collectionneurs.

François Blanc et son équipe ont structuré pendant six mois mon expression sur Instagram, m’ont soutenue et encouragée avec une telle conviction que j’ai été capable de me lancer ensuite en solitaire.

Depuis, ce canal a occasionné pour moi de nombreuses opportunités, tant sur le plan des ventes que de la visibilité médiatique car mon travail a été relayé souvent par la presse, j’ai aussi décroché des expositions en galeries, centres d’arts et une autre dans un musée pour 2021. Tout cela grâce à la magie d’Instagram !

 

Faut-il taguer pour réussir et pour atteindre 30 000 abonnés ?

Sabine Pigalle : J’avais cette chance de partager la notion de temporalité qu’Instagram a empruntée à l’album de famille et qui est l’une des veines de son succès, et se trouve être le cœur de mon travail.

Comme je cherchais une visibilité, sans sacrifier ma légitimité, j’ai choisi de laisser les gens venir à moi. Les hashtags créent des liens, mais seules les convergences réciproques et sincères sont utiles. #womanartist, ça a du sens ; #vermeer, #botticelli, c’est plutôt « bateau », mais #gagosian ou #danieltemplon dans mon cas, c’est sans objet.

Pendant des années, certains magazines ont communiqué sur le nombre d’exemplaires vendus, alors que quantité d’abonnés n’ouvraient pas le film plastique. Sur Insta, c’est le taux d’engagement qui compte.

 

Comment définissez-vous l’esprit de votre compte et de vos followers ?

Sabine Pigalle : J’essaie de m’en tenir à une ligne éditoriale, en variant de temps en temps les  thèmes de mes recherches. Mon univers est onirique, et j’utilise l’actualité avec une dose d’humour. Tout au long du premier confinement, j’ai publié un journal intitulé My Corona Diary.

L’engouement pour mes aller-retour entre la peinture ancienne et la pandémie s’est propagé jusqu’en Corée et aux Etats-Unis. J’ai été repérée par plusieurs Art Adviser, et une célèbre actrice américaine a acheté la série complète de Corona Diary !

 

A l’inverse des artistes contemporains qui apprécient le logos propre à leur monde, vous échangez volontiers clap-cap, smiley, petits coeurs et lapins de toutes les couleurs. Au risque de gadgétiser votre travail…

Sabine Pigalle : D’une part, je suis un outsider, c’est ainsi. Je suis autodidacte, et j’ai conscience que mes œuvres sont considérées comme des « belles images » dans un milieu qui dénigre l’art rétinien.

Ni académique, ni branchée, j’ai fini par le revendiquer. Oscar Wilde disait : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris». Je ne vais pas me fâcher si les gens s’exclament « c’est beau, c’est beau, c’est beau ».

D’autre part, chaque média a son langage qui lui est propre, on s’exprime sur Instagram avec un jargon qui n’est pas celui des galeries ou des livres. Un exemple parmi tant d’autres : Le compte de Laurent Grasso, un artiste très respecté dont j’adore le travail, est lui aussi rempli de commentaires qui prennent la forme de flamèches, d’explosions, de clap-clap etc … Les emoticons sont un matériau d’expression comme un autre, point n’est besoin d’être snob envers ce nouveau langage.

Je prends donc la peine de répondre aux commentaires sur le même ton, et parfois le dialogue qui se noue me permet d’expliquer que, derrière l’esthétique de mes œuvres, il y un propos sur la désacralisation du passé et des formes de l’art ancien.

De surcroït, quand je rédige des post trop sérieux, je perds une partie de ma complicité avec le public. Je cherche un juste milieu entre la légèreté d’un magazine et l’ambition d’une exposition.

 

Le temps que vous consacrez à Instagram vous permet-il vraiment de vendre ?

Sabine Pigalle : C’est très rentable ! A raison d’un post par jour, plus les échanges, la facturation et la logistique liée aux ventes et aux expéditions, j’estime que ma communication me mobilise le temps d’un à deux jours par semaine. Pendant le confinement, en participant à l’initiative solidaire #artistesupportpledge, j’ai vendu des centaines d’œuvres, et utilisé une partie des revenus pour acheter à mon tour à d’autres artistes qui avaient besoin de soutien.

Aujourd’hui Instagram est considéré comme un outil de vente de premier ordre, et j’en fais chaque jour l’expérience.

Même si je suis parfaitement autonome, cela ne m’empêche pas de rechercher une galerie qui comprenne, aime et défende mon travail. J’ai eu une bonne expérience avec la Galerie RX, jusqu’à ce qu’elle privilégie les artistes internationaux. Je conçois ma visibilité sur Instagram comme une amorce, qui me sert pour toucher, outre le grand public, des collectionneurs et des spécialistes du monde de l’art.

 

www.sabinepigalle.fr

@sabinnepigalle

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Comment Audi fidélise ses clients par le mécénat culturel ?
Arts | Design | Mécénat | Médias
MARIE DUFFOUR | 03 Février 2015 | 09:02

Le Programme Audi Talents Awards soutient l'émergence de jeunes talentsen Design, Art contemporain, Court métrage et Musique.


MARIE DUFFOUR
Chief of press office
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Chaque année depuis 2007, la marque automobile Audi soutient les jeunes pousses de la création contemporaine en décernant les Audi Talents Awards.

Dans les catégories Design, Musique, Art contemporain et Court-métrage,  un jury de professionnels remet un prix aux jeunes artistes les plus prometteurs.

Pour la marque, il s’agit de récompenser des personnalités émergentes qui symbolisent au mieux ses valeurs : curiosité, singularité, questionnement et dépassement.

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Comment les internautes sont devenus les commissaires d’une exposition du Frye Art Museum de Seattle ?
Institutions | Médias
FRANÇOIS BOUTARD | 30 Janvier 2015 | 11:01

Le Frye Art Museum de Seattle a invité les internautes du monde entier à être les commissaires de sa nouvelle exposition #SocialMedium.


FRANÇOIS BOUTARD
Rédacteur Art et Culture
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Durant deux semaines en Août 2014, le Frye Art Museum de Seattle a invité les internautes du monde entier à voter parmi 232 peintures de sa collection.

Objectif : retenir les 40 œuvres favorites à fin d'exposition dans différentes galeries du musée. L’accrochage s’est déroulé du 4 octobre 2014 au 4 janvier 2015.

Le musée a rencontré un beau succès médiatique en diffusant les œuvres soumises au vote sur les réseaux sociaux Facebook, Pinterest, Instagram et Tumblr avec le hashtag #SocialMedium.  Ce sont ainsi 4 468 citoyens-conservateurs  du monde entier qui ont exprimé leurs choix.

Jeffrey Hirsch, Directeur des communications du musée explique ainsi : "Nous cherchons toujours des moyens d’approfondir l’implication de nos visiteurs et d’étendre notre audience au-delà de notre public existant. Ce projet a été un ...

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Comment le Rijksmuseum rend l’art accessible à ses compatriotes ?
Institutions | Médias
FRANÇOIS BOUTARD | 27 Janvier 2015 | 11:01

KPN donne vie au Musée Rijksmuseum d'Amsterdam grâce à l'affichage dynamique


FRANÇOIS BOUTARD
Rédacteur Art et Culture
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Pour fêter la première année de sa réouverture, le musée national des Pays-Bas, le Rijksmuseum, a exposé des versions animées de sa collection de célèbres chefs d’œuvres de la peinture flamande dans les métros d’Amsterdam et Rotterdam.

Durant une semaine, du 10 au 19 avril 2014, sur 86 écrans d’affichage numérique installés dans 16 stations de métro, les passants ont donc pu découvrir des versions animées de célèbres toiles. La laitière de Vermeer coulant son lait ? Une autre manière de redonner vie à cette œuvre emblématique.

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L’art, ça va « e-marcher » ?
Marché
RAPHAËL TURCAT | 22 Décembre 2014 | 03:12

19% des acheteurs ont dépensé 10 000 € à 50 000 €


RAPHAËL TURCAT
Rédacteur en chef de Technikart
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3,76 milliards de dollars. C’est la coquette somme que représentera en 2018 le total du marché mondial de l’art en ligne selon Hiscox, l’assureur spécialisé (entre autres) dans les objets d’art et dont le deuxième rapport annuel est à observer à la loupe pour tracer les contours du business de demain.

Si ces prévisions se confirment, le marché de l’art en ligne (maisons de vente, sites spécialisés et galeries) aura donc pédalé d’ici là au rythme d’un taux de croissance à 19% (son chiffre d’affaires s’élevait en 2013 à 1,57 milliards de dollars).

Autant dire un grand bond en avant pour ce retardataire qui se réveille une dizaine d’années après que le e-commerce traditionnel s’est généralisé un peu partout dans le monde : en 2005, pour la première fois aux Royaume-Uni, plus de 50% des adultes avaient effectué un ...

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