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Julie Arnoux "Le musée du Quai Branly - Jacques Chirac en web visite depuis la Côte d'Ivoire, c'est possible"
Arts | Institutions | Médias
Daniel Bernard | 23.10.2018 | 16:02

Julie Arnoux, déléguée générale de la société des amis du Musée du Quai Branly durant 14 ans


Daniel Bernard
Journaliste
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Depuis trois ans, le musée du Quai Branly - Jacques Chirac présente ses expositions en Afrique, en utilisant un système de web-visite. Un véritable rendez-vous avec l'objet, en direct.

Le but assumé : élargir le spectre des donateurs aux pays d’origine des collections. Julie Arnoux, à l’origine de cette médiation originale, a été déléguée générale de la société des amis durant 14 ans. Elle dresse pour Art 360 by Communic’Art le bilan de cette expérience originale.

Fin 2014 est née l’idée de la web-visite au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Quelles ont été les éventuelles difficultés pour la concrétiser et pour la faire connaitre ?

Julie Arnoux : À dire vrai, l’apparente simplicité du projet a permis de l’expérimenter sans susciter de grands débats, si bien que le démarrage a été très rapide. Fin 2014, Lionel Zinsou, président de la société des Amis du musée du quai Branly, constatant que les donateurs étaient quasiment tous français, européen, voire américains, a souhaité stimuler des dons dans les pays d’origine de nos collections.

En réponse, j’ai proposé d’utiliser une technique mise en œuvre au musée de la grande guerre à Meaux : en utilisant la technologie Skype, il s’agissait de permettre à un public éloigné de visiter l’exposition avec un conférencier.

Quelques semaines plus tard, au printemps 2015, nous avons pu organiser à Abidjan, Grand Bassam et Bouaké les premières web-visites de l’exposition « les Maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire ».

 

Quel est le dispositif technique nécessaire à la mise en place des web-visite?

Julie Arnoux : Le principe est celui du « conf call ». Il fallait une bonne qualité de réseau du côté de  l’émetteur, ainsi que dans les lieux partenaires.

Nous avons noué un partenariat technique avec Orange qui a proposé de déployer son réseau en Côte d’Ivoire. Il ne restait plus qu’à louer quelques caméras et une tablette de réalisation, confiées au conférencier, et à trouver un vidéo projecteur, pour la projection, ainsi qu’un micro ou deux.

 

Comment avez-vous financé les premières web-visites ?

Julie Arnoux : pour cette première édition, nous avons bénéficié du mécénat de compétence d’Orange. Pour le reste, c’est-à-dire la location du matériel, la formation de la conférencière et les frais liés à l’ouverture du musée un lundi, c’est Lionel Zinsou qui en a assumé le coût, 25 000 euros pour une dizaine de retransmissions.

Quoique mobilisant une chargée de mission à plein temps, les opérations suivantes, sur les expositions « Forêts Natales » et « Madagascar » ont été moins coûteuses, l’expérience aidant.

Pour ces deux éditions, nous avons bénéficié du mécénat de la Fondation Total, du groupe Axian, de la Fondation H et de Unima.

Même si l’on décidait de recourir à une autre plate-forme que Skype, payante mais plus fiable, le coût de la prochaine série de web-conférences sera sans doute encore plus faible.

 

À l’heure du débat sur la restitution éventuelle des biens cultures à l’Afrique, comment a réagi le public africain ?

Julie Arnoux : Lors des premières web-visites, le public de Côte d’Ivoire a posé beaucoup de questions, mais seuls quelques jeunes étudiants ont demandé pourquoi les œuvres étaient chez nous, plutôt que chez eux.

Grâce à l’échange en direct, les conférenciers ont pu rappeler l’histoire du musée et des collections. La presse locale a rendu un écho favorable. Après 2017, au Cameroun comme au Gabon, nous avons choisi une communication plus discrète pour ne pas donner l’impression que ces web-visites étaient en l’occurence notre réponse au débat sur la restitution.

Notre initiative a suscité un débat plus général sur la conservation des œuvres, qui concerne aussi les chefferies qui les détiennent. Plusieurs rois du Cameroun ont assisté aux projections, puis se sont rendus en délégation au musée pour visiter les expositions et les réserves.

 

L’expérience de l’œuvre est essentielle pour comprendre un objet d’art. L’interactivité de la web-visite change-t-elle la donne ?

Julie Arnoux : Notre conférencière prépare sa visite, mais peut, à la demande, repasser devant un objet, s’arrêter, tourner autour et en montrer le rapport d’échelle. Sur grand écran et en direct, nous proposons un rendez-vous avec l’œuvre qui compense l’éloignement. L’interaction permet le partage de la culture.

 

Finalement, le musée du quai Branly – Jacques Chirac a-t-il élargi le cercle de ses amis ?

Julie Arnoux : À ce jour, non ! En France, toute levée de fond nécessite (pour quelques centaines d’euros comme pour des milliers) beaucoup d’investissement.

En Afrique, le défi est plus grand encore car la culture de la philanthropie y est encore balbutiante. Cela ne nous empêche pas d’envisager le développement des web-visites, notamment dans les collections permanentes, en réponse aux attentes sur le patrimoine d’Amérique et du Pacifique.

http://www.quaibranly.fr/fr/

37 Quai Branly, 75007 Paris

 

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Comment les Relations Presse sont-elles devenues indispensables au monde de l’art ?
Institutions | Marché | Médias
MARIE DUFFOUR | 16 Juin 2014 | 08:06

Dire sans être vu : quand la communication révolutionne le monde de l’art.


MARIE DUFFOUR
Chief of press office
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Un article publié sur le site Gallerist du New York Observer il y a quelque temps avait attiré notre attention. Celui-ci souligne l'importance grandissante des relations presse dans le monde de l'art.

Il fut un temps où l'on n'y pensait pas. Puis où l'on osait pas. Maintenant, la question ne concerne plus la nécessité mais le choix de la stratégie de relations presse à adopter. La bonne communication n’est pas aussi visible qu’on le penserait, c’est une arme furtive. Elle est partout et nulle part à la fois. Elle doit s’immiscer dans les moindres recoins, être omniprésente tout en sachant se faire discrète.

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Avec groupon.fr les musées vont-ils attirer de nouveaux visiteurs ?
Institutions | Marché | Médias
JULIE SAUCÈDE | 26 Mai 2014 | 09:05

Groupon propose aux musées d'avoir recours au Yield management


JULIE SAUCÈDE
Assistante chargée de communication
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Groupon.fr est un site de e-commerce basé sur le concept d'achat groupé. En d'autres termes, des personnes font groupe pour obtenir une remise substantielle sur un produit. Faire appel à ce site assure pour les annonceurs, ici les musées, un trafic important vers leurs produits et services.

C’est le cas du Museum Kunstpalast de Düsseldorf qui a eu recours à Groupon.fr pour augmenter la fréquentation de son établissement, en offrant un rabais important sur les prix d’entrée pendant les heures creuses.

D’après un sondage mentionné dans un article de l’Association of Science-Technology Centers (ASTC), les visiteurs attirés par l’offre de Groupon sont des personnes qui n’ont pas visité de musée depuis trois ans. Cette méthode réussi à élargir la clientèle en éliminant une barrière pour les non-initiés. Le public qui ne fréquente pas ou ...

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Comment les « Trois Grâces » vont être restaurées grâce au financement participatif ?
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JULIE SAUCÈDE | 30 Avril 2014 | 01:04

Les Trois Grâces de Lucas Chranach.

Capitales Européenne de la Culture. Comment prolonger les effets bénéfiques du label ?
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JULIE AGERON | 29 Avril 2014 | 02:04

Campagne publicitaire de Marseille-Provence 2013 créée par l'agence Leg.

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