
Photo © Francois Blanc
Photo © Francois Blanc
L’exposition célébrant les 100 ans du Surréalisme, tenue du 4 septembre 2024 au 13 janvier dernier à Beaubourg a été un véritable succès a marqué les esprits avec plus 510.000 visiteurs.
La Galerie 1900-2000 est devenue une référence à Paris et dans le monde entier en particulier dans le champ du Surréalisme.
A la suite de cet événement, David Fleiss, son directeur, nous décrit l’arsenal critique et les références à déployer pour intéresser la jeune génération, l’attirer et la séduire.
Il est vrai aussi que notre galerie était référencée par le Centre Pompidou dans le cadre de l’exposition.
Plus profondément, il y avait beaucoup de personnes qui ne regardaient pas spécialement la galerie 1900-2000 ou les œuvres que l’on montrait et qui, au moment d'Art Basel Paris, se sont intéressés à notre stand.
L’exposition a sans doute apporté un regard différent sur le surréalisme ou en tout cas sur l’importance d’un mouvement que ces collectionneurs ne connaissaient pas.
Là, ils ont vraiment « regardé » les œuvres et ont acheté.
Il s’agissait d’une autre clientèle qu'on n'avait jamais vu s'intéresser au surréalisme, depuis de jeunes collectionneurs jusqu'à des personnes plus âgées…Beaucoup ont acheté pour leur plaisir, hors spéculation, sur des coups de cœur…
Comment « expliquer » aujourd’hui le surréalisme alors qu’il s’agit d’un mouvement qui vient de fêter son centième anniversaire ?
Historiquement, le surréalisme, né avec « Le Manifeste » de 1924, était uniquement ce qui avait été décrété par André Breton. Encore une fois, c’était lui, l’arbitre.
Après sa mort en 1966, il n'y a plus rien eu de surréaliste.
Ensuite, le surréalisme est un mouvement assez simple à définir. C'est, après le dadaïsme, le deuxième mouvement de l'histoire de l’art qui soit multi-pluridisciplinaire.
Un mouvement qui a affaire aux émotions, à l'intellect…
Ce n’est pas uniquement pictural, c'est aussi un mouvement d'écrivains, de musiciens, de metteurs en scène, de cinéastes comme Bunuel …
Y-a-il encore, Au XXI siècle, des artistes a que l’on pourrait qualifier de « surréalistes » ?
C’est une question complexe. Aujourd’hui, on ne peut pas définir un artiste contemporain comme « surréaliste », parce que, techniquement, c'est un mouvement, dont l’arbitre absolu était André Breton, qui tranchait en disant "ça c'est surréaliste" ou "ça, ça ne l'est pas !".
Mais on peut parler d’artistes « surréalisants » ou influencés par le surréalisme … Et il y en a beaucoup !
On l’a constaté lorsque le Comité des Galeries d'Art, en association avec l'association André Breton et le Centre Pompidou, a organisé des expositions dans les galeries parisiennes au moment de l'exposition du Centenaire.
Beaucoup de galeries contemporaines se sont intéressées à ce projet et ont fait des collaborations entre des artistes surréalistes et certains de leurs artistes contemporains, ou des artistes contemporains vraiment inspirés par le surréalisme.
Quel arsenal critique et quelles références faut-il déployer pour intéresser la jeune génération, l’attirer et séduire ?
Le surréalisme, c’était de la pop-culture avant l’heure et c'était même tellement créatif que cela paraît très contemporain.
Lorsqu’on voit des tableaux de Dali, de Miro, il s’agit d’œuvres qui auraient pu avoir été peintes l'année dernière p ar quelqu'un qui n’a pas forcément une culture artistique très poussée.
Et puis, autre élément contemporain, juste après Dada, le surréalisme correspond à une période où un très grand nombre de femmes comme Claude Cahun, Leonora Carrington, Dora Maar… ont rejoint un mouvement artistique car, précisément, le surréalisme n’était pas normé.
Elles pouvaient emprunter ce type de voies pour créer… L’exposition a attiré aussi beaucoup de jeunes car c'est aussi un mouvement qui a été assez révolutionnaire, très politisé.
Mais en réalité, tout le monde peut trouver une porte d'entrée dans le surréalisme, que ce soit par la psychologie, le rêve, l'amour…
Les prix des œuvres surréalistes ont-t-ils été impactés par le succès de cette Exposition ?
Les prix, pas encore... Il s’agissait d’œuvres, qui valaient déjà cher pour certains artistes.
Un beau tableau de Dali, qui ne sera pas spécialement un tableau grand - parce que les meilleurs tableaux de Dali sont souvent de petits formats - vaut entre 4 et 8 millions d’euros…
Les prix n’ont donc pas monté mais l’exposition a permis de décider de nouveaux acheteurs.
En quoi posséder des œuvres surréalistes participe-t-il d’une adhésion à un idéal ?
En réalité, je remarque que de plus en plus, les collectionneurs ne sont pas figés dans leurs collections.
Par exemple, les jeunes collectionneurs qui généralement achètent l'art de leur temps, s'intéressent aussi à d'autres choses et peuvent avoir au milieu d'artistes contemporains, une œuvre surréaliste, une œuvre Dada... Ce n’est pas incompatible.
Alors qu’autrefois, il y avait des collecteurs d’œuvres impressionnistes, du XVIIIème…
A force de visiter les musées d'art moderne du monde entier et de voir que tout cohabite, les amateurs d’art ont réalisé que cela peut être la même chose dans une collection personnelle.
ME JEAN-JACQUES NEUER, AVOCAT
"L’opinion nourrit des fantasmes sur le marché de l’art. Les magistrats aussi"
Pour Me Jean-Jacques Neuer, avocat spécialisé dans les contentieux liés au marché de l’art, la communication est un mal nécessaire. À partir du litige qui opposait la Picasso administration aux époux Le Guennec, décryptage d’une stratégie judiciaire.
Dans l’affaire de recel d’œuvres d’art, où vous défendiez la Picasso administration contre les époux Le Guennec, qui prétendaient avoir reçu de Picasso un don de 271 œuvres, pourquoi avez-vous dénoncé ceux qui en avaient fait « une histoire de lutte des classes » ?
Jean-Jacques Neuer : La France a une fragilité en ce qu’elle a un rapport ambigu à l’argent. Pour s’assurer de la sympathie de l’opinion, la partie adverse avait d’emblée pris cet angle de communication : je défendais la plus puissante succession d’artiste contre un modeste électricien !
Lire la suite >>>Depuis 45 ans, un couple de psychiatres, spécialistes du langage, compose une collection d’art conceptuel.
En ouvrant leur collection aux visites privées, en leur domicile de Marseille, ils démontrent que le marché de l’art n’est pas un « shopping » comme les autres. Une belle histoire de partage autour de l’art.
Médecins psychiatres et collectionneurs en duo depuis 45 ans, vous ouvrez les portes de La Fabrique, une ancienne filature marseillaise qui abrite vos œuvres, mais qui est aussi votre lieu de vie. A qui sont destinées ces visites ?
Josée et Marc Gensollen : Depuis nos premières acquisitions, nous concevons notre collection comme un acte de transmission plutôt que de privatisation. C’est pourquoi nous prêtons volontiers les pièces qui nous sont demandées pour des expositions.
Lire la suite >>>En charge de la programmation au sein de la Société des Amis du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
<br> "Nous sommes désormais la société des amis du MAM"
Anaïs de Senneville est depuis 2015, en charge de la programmation au sein de la Société des Amis du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
Pour fidéliser les membres de l’association, distinguer cette dernière de ses nombreuses homologues parisiennes, et séduire les mécènes indispensables à son activité, il lui faut mettre en oeuvre une communication équilibrée.
Le diner annuel reste l’événement le plus visible des sociétés d’amis. Comment distinguer le diner du MAM des autres événements comparables à Paris et dans le monde ?
Anaïs de Senneville : Nous avons créé en 2008 notre premier dîner de gala pour soutenir le musée. Il se tient tous les ans, la veille du vernissage de la FIAC.
Lire la suite >>>Géraldine Bareille et Nicolas Renucci
"Spring est une agence de talents dédiée aux artistes visuels"
Géraldine Bareille et Nicolas Renucci lancent SPRING, une agence d’Art contemporain innovante et engagée. SPRING se veut un modèle inédit qui répond aux mutations du marché de l’art.
SPRING fait son Great Opening avec une exposition collective des premiers artistes accompagnés par l’Agence, le 28 novembre 2019, 7 rue Froissart, 75003 Paris.
Par FRANÇOIS BLANC
Toutes ses contributions >>>
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